dimanche 29 avril 2012

Sweet-talk to me, Baby

(Quand je sens bien qu'il se fout de moi)



Comme je le démontrais dans A date with Ariane, s'il y a bien une chose qui marche avec les filles, c'est le baratin. Les filles sont très très sensibles au baratin. Ou - comme le dirait mon père (ce poète) : Les filles jouissent par les oreilles. (Mon père est un homme chic. C'est de lui que je tiens mon romantisme légendaire. Hmmm... Je dois être la fille du voisin).
Le baratin, ça marche à tous les coups. 
Comme on n'est pas complètement gourdasses, on repère le baratin d'assez loin, en fait, hein ("Et là, les filles, il m'a sorti les violons : "je t'aiiiiime, je ne peux pas vivre sans toiiiii". Non mais je rêve ! Il me prend vraiment pour une conne !" dirons-nous fièrement à nos proches). (Cela ne nous empêchera cependant évidemment pas de céder avec délice, soyons bien claires).
"Tu es magnifique ce soir" => rougissement, gloussement ravi, nichons sur la table.

C'est d'ailleurs un phénomène étrange, parce que, si les hommes sont évidemment sensibles aux compliments, ils ne sont, eux, pas du tout sensibles aux déclarations (sauf quand ils sont amoureux, bien sûr, mais ça ne compte pas).
Une fille, si tu lui dis "Je t'aime", ça la touche et, souvent, ça la séduit.
Un mec, si tu lui dis "Je t'aime", ça le terrifie et, immanquablement, ça le fait fuir.
J'en discutais l'autre jour avec Roméo (dont je ne parlerai par ailleurs pas dans ce blog car nous avons "a gentleman agreement"). Je lui parlais du fait que, étrangement, il avait réussi à me séduire à grand renfort de petits mots tendres et de chansons d'amour (les filles sont futiles et narzo), alors que, à l'inverse, jamais (jamais) je n'aurais pu le séduire en en faisant autant. JAMAIS une fille ne s'attirera l'intérêt d'un garçon en lui envoyant des chansons d'amour.
Comme me le confirmait Roméo lui-même, dans la tête d'un mec, l'équation est simple :
"She has feelings => You run".
(Oui : Roméo ne serait soi-disant un grand romantique qu'avec moi) (baratin).

Comme je l'ai déjà dit, j'ai eu une aventure avec un homme marié.
Ou plutôt : j'ai vécu une "histoire d'amour" avec un homme marié. Ou - pour le formuler différemment - j'ai vécu un feuilleton digne des pires navets jamais diffusés sur M6 et TF1.
En effet, Mr Duplicity était, en fait, et contre tout attente - à l'instar, mesdames, de Hugh Grant dans Bridget Jones - un méchant.
Je ne m'attarderai pas sur les détails. Je dirai juste que ce petit malin, sinistre enfoiré qui trompait sa femme depuis toujours avec les premières venues sans le moindre scrupule, a réussi à me faire croire que notre histoire était en réalité une magnifique histoire d'amour comme on n'en voit que dans les films.
Je me suis fait avoir comme une bleue. Parce que je suis une midinette décérébrée romantique et que j'aime bien brosser les cheveux de mes petits poneys.


En effet, la fille entend ce qu'elle veut entendre.
Ainsi, elle aura beau savoir qu'elle a affaire à un homme fraîchement marié et pourtant réputé pour être un womanizer fini, elle choisira de croire plutôt la version qui l'arrange et de croire l'homme en question quand il lui dira : "C'est vrai, tu n'es pas la première, mais tu es la dernière, tu es une révélation, tu es la femme de ma vie, je n'ai jamais ressenti ça pour personne, je n'arrive plus à coucher avec ma femme, je veux passer ma vie avec toi et te faire des enfants, si je t'avais rencontrée la veille de mon mariage j'aurais tout annulé (mais bon là par contre du coup je suis marié depuis un mois donc tu vois ça la fout mal, donc euh, va falloir que tu me laisses un peu de temps...").
Vous me direz, je n'ai à m'en prendre qu'à moi-même, on n'a pas idée d'être aussi conne.
En même temps, même si ce genre de baratin est difficile à croire, il est, en ce qui me concerne, encore plus difficile de croire que quiconque puisse déclarer des choses pareilles sans les penser vraiment.

Un jour, au début de notre relation, après m'avoir gratifiée d'une de ses longues déclarations d'amour qui me laissaient pantoise, Mr Duplicity m'a regardée avec son petit air de chaton égaré pour me demander si je le croyais (il avait tellement peur que je le quitte avant qu'il ait eu la force de quitter sa femme, vous comprenez, le pauvre trésor). Ce jour-là, je lui ai répondu très simplement que : "Je te crois. Je te crois parce que je ne pense pas qu'un seul mec au monde se donnerait autant de mal pour me baratiner à ce point juste pour me baiser".
....
(J'avais tort).
(En même temps, le fait d'être prêt à se donner autant de mal pour me baratiner à ce point rien que pour me baiser est quelque part une preuve d'amour en soi, non ? Bref).


 

Quand j'ai fini par comprendre à quel point ce que j'avais vécu pendant des mois était un mensonge, à quel point je m'étais fait balader, le sol s'est écroulé sous mes pieds. Je ne pouvais pas y croire. C'était inconcevable.
Comment peut-on mentir à ce point ? Quel est l'intérêt ? Où est le plaisir, si c'est un mensonge ? Quel est le plaisir de vivre une histoire avec une femme si on lui ment ?

Un jour, mon petit cousin, âgé de 18 ans, nous a fièrement annoncé à tous (ses cousins), à table, qu'il lui arrivait de mentir aux filles pour arriver à ses fins et de leur dire qu'il les aimait uniquement pour coucher avec elles. 
Je me suis étouffée avec mon mojito.
(Je ne pense pas que c'était vrai. Vrai ou pas, cela dit, ce qui m'a frappée c'est qu'il le dise en pensant que ça serait bien vu, qu'on le trouverait cool). (Je viens en effet d'une famille de cyniques dans laquelle ce genre de déclaration est acceptable - je dois décidément être la fille du voisin).

Il y a deux ans, quand Monsieur W a refusé de coucher avec moi (je voulais une vraie histoire, lui non, il a été honnête, il ne voulait pas me mentir puis me faire de la peine), je l'ai remercié. Je lui ai dit qu'en effet, les "one night stands forcés", j'avais déjà donné. A quoi il m'a répondu "Ouais en même temps je les comprends les mecs qui mentent. Ils te voient, ils se disent qu'ils peuvent passer la nuit avec toi à condition de te dire ce que tu veux entendre, et puis voilà, quoi".

Y a t-il réellement des hommes qui mentent froidement et consciemment pour arriver à leurs fins ? 
Ou bien allez-vous me dire que, "sur le coup", ils pensent ce qu'ils disent ?!


Un jour, il y à peu près deux ans, alors que j'étais au coeur de la tourmente avec Mr Duplicity, épuisée de passer mes journées à lui trouver des excuses, Bomba Brains m'a demandé, très simplement : "Bayane, est-ce que par hasard tu aurais envisagé la simple possibilité que ce garçon soit juste, en fait, tout simplement, un connard ? (Moi je dis ça je dis rien, hein)".
Et elle a ajouté : "Tout ça c'est des mots. Ca n'engage à rien. Dire ce genre de choses à une fille quand t'es au lit avec elle, c'est un peu comme de se branler quand tu bandes, tu le fais parce que c'est agréable, parce que t'en as envie sur le coup, mais c'est du vent".
Hmmm.
("Faire l'amour est tellement plus agréable quand on est amoureux. C'est cela qui nous a perdus : nous avons joué la comédie du romantisme, uniquement pour jouir plus fort" L'Amour dure trois ans).
....
J'ai en effet entendu des mecs se plaindre d'avoir dérapé et d'avoir dit "Je t'aime" en faisant l'amour, dans le feu de l'action, sans le penser vraiment : ils le regrettaient amèrement.
Comment diable peut-on dire "Je t'aime" sans le penser vraiment ?
J'ai du mal à le concevoir parce que je fais, d'ordinaire, extrêmement gaffe à ce que je dis.

Dans un de ses mails, Astro m'a dit qu'il n'avait rien à se reprocher, que sa seule obligation vis à vis de moi était d'être honnête et qu'il avait été honnête du début à la fin : il était "honnête" quand il me tenait la main dans la rue, et il était "honnête" quand il a arrêté de m'appeler trois jours après. (Tant de sincérité m'émeut, pas vous ?). Il m'a dit qu'il avait vécu "dans l'instant", et que oui il s'était emballé, mais que voilà, meuf, c'est des choses qui arrivent.

"J'étais sincère sur le coup", qu'ils nous disent. 

Alors bon, je ne sais pas, c'est peut-être moi qui manque de spontanéité, et qui ne sait pas vivre "dans l'instant", sauf que moi, personnellement, je ne suis jamais à fond pendant quarante-huit heures et puis plus rien. Je n'ai pas d'engouement éclair qui disparaissent comme ils sont venus. Et puis surtout, surtout, si je ne suis pas sûre de mon coup, je ferme ma gueule. Je ne donne pas de faux espoirs aux gens. Contrairement à Astro, je me sens extrêmement responsable des gens qui sont attachés à moi, et je met un point d'honneur à ne pas leur faire de mal. (Même quand je ne les ai jamais ne serait-ce qu'embrassés, même quand dans le fond je m'en fous).

Je ne dis pas que c'est dégueulasse de coucher avec une fille si on n'a pas l'intention de l'épouser, hein. Je ne suis pas idiote.
Même si, en ce qui me concerne, le sexe est une petite cérémonie de fiançailles en soi (oui, c'est pour ça le prêtre au pied du lit) (=> You run), je suis au courant que coucher avec une fille n'est pas en soi lui donner de faux espoirs.
L'été dernier, Mister F et moi avons recouché ensemble. Le lendemain, quand il a été clair que nous ne serions jamais qu'amants, il m'a demandé si je lui en voulais d'avoir recouché avec moi alors qu'il savait que je voulais plus que ce qu'il pouvait m'offrir. J'aurais en effet pu lui reprocher d'avoir été malhonnête et de m'avoir donné de faux espoirs, de m'avoir "baisée" alors qu'il savait que ça me ferait du mal. Certes. Mais en fait non. Je ne pouvais pas lui reprocher d'avoir recouché avec moi alors que 1) je ne demandais que ça, et 2) j'avais agi en connaissance de cause. J'espérais, bien sûr, mais je savais à quoi m'en tenir. J'ai tenté le coup, je prends mes responsabilités.

Mais Mister F ne m'a pas baladée. Il ne m'a jamais fait croire que c'était le début d'une histoire d'amour. J'ai toujours su qu'il m'aimait beaucoup et qu'il avait envie de moi mais rien de plus. Il a été réglo. Et du coup notre histoire, bien que courte, était bel et bien une histoire entre lui et moi. Pas une histoire que chacun a vécu dans son coin sans trop savoir ce qui se passait dans la tête de l'autre.
Il ne m'a pas fait croire à un truc avant de disparaître comme il était venu, sans s'expliquer, en me laissant me triturer les neurones pour essayer de comprendre : mais alors s'il disparaît comme ça c'est qu'il s'en foutait ? mais s'il s'en foutait pourquoi il a dit et fait tout ça ? (pour te niquer) pourquoi faire ? (pour te niquer, je t'ai dit) et pourquoi il m'explique rien ? je croyais qu'il y avait quelque chose entre nous et en fait il s'en fout tellement qu'il ne prend même pas la peine de m'expliquer ? Je comprends rien. (ben tu t'es fait niquer, quoi). C'est pas possible. (si si je te jure).
(Les filles aiment bien comprendre. Du coup, si tu leur donnes des informations contradictoires, leur cerveau part en couille : il y a surchauffe et ça court-circuite. C'est désagréable).

(Mon père est un homme volage prêt à pardonner tous leurs écarts à tous les mecs du monde, même ceux de sa fille. Il ne reprochera jamais à un homme d'avoir couché avec moi sans m'aimer et d'avoir ensuite disparu lâchement, parce que c'est le genre de choses qu'il fait lui-même tous les jours. Par contre, quand je lui ai dit qu'Astro m'avait dit qu'il voulait se marier et avoir des enfants, il s'est subitement transformé en abominable monsieur Hulk. (C'était drôle).
- Quoi ????!!!! Il t'a dit qu'il voulait se marier et avoir des enfants ??! Mais quelle sale petite merde !!!
- Non mais attends Papa, il ne m'a pas dit qu'il voulait se marier et avoir des enfants avec moi.
- Ah ouais, il t'en parlait "en général", quoi ? En général ?? Ouais, c'est ça, ouais. Petit enculé, va !!!)




Bref, les mecs, je ne vous demande pas d'arrêter de baiser avant le mariage ou de vous comporter comme des goujats sous prétexte d'être sincères, je vous demande juste d'être un peu corrects et de ne pas :
- dire que vous allez quitter votre femme si c'est pas vrai,
- dire que vous voulez des enfants si vous n'en voulez pas avec nous, 
- dire "Je t'aime" si ce que vous voulez vraiment dire est "Enlève tes fringues",
- dire "Tu me manques" si ce que vous voulez dire est "J'ai envie de baiser, j'ai pensé à toi",
- parler de nous emmener en week-end si vous avez l'intention de partir vivre seul au Tibet sans laisser d'adresse,
- dire "A demain" si vous savez que vous aurez piscine - dorénavant - tous les jours,
- dire "je t'appelle" si vous avez l'intention de perdre notre numéro de téléphone dans l'heure.
Ce genre de détails, quoi.

mardi 24 avril 2012

Chienne de vie


Ca, c'est ce que je vois depuis ma fenêtre en ce moment. 
Je précise qu'il s'agit d'une photo du Sacré Coeur, parce que, j'avoue, c'est pas flagrant.
(Je vous défie de le trouver !)
En plus, il pleut des cordes. Ce qu'on ne voit pas bien sur la photo non plus.
(Parce qu'en plus du temps, j'ai un appareil photo tout nul. Snif. Tout va mal, quoi).
"Oui, t'as quand-même un petit peu la vue sur le Sacré Coeur, meuf", vous allez me dire. 
Certes. Mais je vous répondrai que ouais ben hein, euh, bon. 
(Si on ne peut plus se plaindre tranquillement sur internet, où va le monde ?).
Bref, il pleut, il fait froid, et en plus je suis en train de mourir de la tuberculose. 
(Oui, encore une fois vous allez me dire qu'il y a des gens qui meurent vraiment de la tuberculose dans le monde et qu'elle va pas nous emmerder longtemps celle-là avec sa petite pharyngite, mais bon, plaignez-moi un peu, quoi, soyez cool, je suis drôlement malheureuse, quand-même, dites).
(Et puis la docteur chez qui je suis allée avait sur son bureau un livre intitulé "Soigner par les couleurs et les sons", et du coup, si vous voulez mon avis, je suis pas rendue).
Et en plus j'ai plus qu'une semaine de vacances.
(Et en plus, maintenant que je viens de dire ça, vous me détestez tous).
Et puis mes amis ne veulent plus me voir parce qu'ils ont peur que je leur refile mes miasmes (sont pas cons, mes amis), et puis y a rien à la télé, et puis Astro il m'aime pas, et puis j'en ai marre, c'est trop dur, et puis la neige elle est trop molle. 
Et puis j'ai plus d'argent et du coup je peux même pas m'acheter des fringues (je souffre, je vous dis). Mais pire encore : quand je suis quand-même allée faire les magasins, fermement décidée à dépenser l'argent que je n'avais pas (je suis très malheureuse, alors j'ai le droit), eh ben j'ai rien trouvé !
(Tout fout le camp). 
Et puis j'aurais bien acheté des sous-vêtements (j'aime bien les sous-vêtements) mais je me suis souvenue que mes placards étaient déjà blindés de petites culottes en dentelle et de petits soutien-gorges transparents et pigeonnants que je n'ai JAMAIS portés.
(Ben oui ça coûte de l'argent ces choses-là, je vous ferais dire, donc bon je vais quand-même pas les porter alors que personne ne les voit).
(Et non, l'argument "T'as qu'à les porter pour toi" ne tient pas. Sachez que le plaisir de se dire "Héhéhé, personne ne le sait, mais là je porte une petite culotte en dentelle noire, et même qu'à travers la dentelle, on voit mon cul" est quand-même très limité).
Quelle tristesse.
Et puis avant-hier j'étais en famille et j'avais mal au coeur (je suis vraiment une petite chose faible et mourante, en ce moment) et mon frère m'a demandé si j'étais enceinte, ce à quoi j'ai dû lui répondre "Non, ça malheureusement, mon Tonio, c'est techniquement impossible".
Cela dit, on ne sait jamais : je continue donc à prendre la pilule pour me prémunir contre l'immaculée conception (ben oui, faut dire qu'à force d'être aussi bonne, ça me pend au nez, vous comprenez) : d'ailleurs tous les 8 décembre, je flippe. Le reste de l'année, moins. (Sob).
Et Mister F vient de liker sur Facebook l'album photo d'une copine mannequin à moitié à poil. (Saloooope !!!).

Ah oui, et puis aussi, accessoirement, le monde va à vau-l'eau :


Marine Le Pen a fait 20% aux élections, certes, mais aussi...
C'est la merde en Grèce, en Espagne, au Soudan, au Sénégal, en Syrie, en Israël, en Afghanistan, en Haïti, en.... ah ben tiens c'est la merde partout, en fait.
(Alors qu'on devrait tous se donner la main, parce que : "quand on se donne la main, on se donne pas de coup de poing"). (Heureusement que je suis là, hein ?). (Pardon).
Et puis y a des continents de plastique dans les océans. Et l'air est plein de saloperies. Et l'eau aussi. Et la bouffe aussi. Et tous les poissons ils vont mourir et nous avec.
On va tous mourir, quoi.
En même temps, la bonne nouvelle, c'est qu'on va mourir tous ensemble (enfin ça, c'est si je ne meurs pas de la tuberculose - ou bien d'amour. boohoohoo - avant vous) : http://www.2012fin.com/
(S'il ne reste aussi peu de temps, il serait peut-être temps de porter ma lingerie, cela-dit, non ?)
("Yes, you always got that wrong about me : I really am that shallow"). 

[after the aliens have attacked]
Boy: [to his girlfriend] This may be our last night on earth. You don't want to die a virgin, do you?
(Independence Day)


Bref, tout ça pour dire que j'en ai marre la vie elle est toute nulle d'abord. Snif.



Mais je m'en fous. Même pas mal.
(I'm a bee in the spring forever, tout ça). 



vendredi 20 avril 2012

A date with Ariane



Dating Ariane est un jeu sur internet. 
Ariane (une belle inconnue qui ne porte pas de soutien-gorge sous son body rouge) t'accueille chez elle pour le dîner. Le but du jeu est de réussir à la sauter sauvagement dans toutes les pièces de la maison, ou plutôt de la convaincre de te laisser faire.
(Un jeu édifiant. Subtil. Et d'une grande fraîcheur. Je vous le conseille).
Si tu joues mal, c'est Game Over : Ariane te met à la porte et tu peux rentrer te toucher. (Ou, dans les faits, cliquer sur Restart et recommencer en essayant de 1) comprendre où tu as foiré et de 2) ne pas refaire les mêmes erreurs).

Croyez-moi, coucher avec Ariane, ça demande beaucoup de pratique.
J'ai beau être une femme, je n'ai jamais réussi à faire davantage que lui peloter les seins et lui rouler deux pelles. Ariane est une dure à cuire.
J'ai passé des soirées entières à essayer de la séduire, en vain.
Parfois, petite victoire, j'arrivais à lui tripoter les seins dans le jacuzzi, et j'allais aussitôt me vanter de mes exploits sur Facebook : "I got to second base with Ariane !!! Un jour, elle sera mienne !". 
Mais il y avait toujours quelqu'un pour me rembarrer et me faire sentir la petitesse de mes performances. Ma cousine, Gigi, me riait au nez : "Tu l'as toujours pas baisée ?? Attends mais pourtant c'est une grosse bitch, moi je me la suis tapée deux fois hier. Et en plus elle a ramené une copine".
Bref, ma bande de potes entière (oui : nous sommes de sombres crétins) s'était tapé Ariane, mais elle se refusait à moi. J'ai fini par renoncer.

J'y ai passé un certain temps, cela dit. (Y avait rien à la télé). (J'ai une vie riche et épanouissante).
C'est une sorte de jeu dont vous êtes le héros : à chaque étape, il faut choisir une action parmi les différentes actions proposées avant de voir ce que ça donne et de passer à l'étape suivante. 
Tu ne sais jamais trop quoi choisir : Je fais quoi ? Je lui dis quoi ? Qu'est-ce que je dois faire pour lui plaire ? Je lui fais un compliment ? Je lui parle de quoi ? J'essaye de l'embrasser ?
C'est un vrai casse-tête. 
Et puis Ariane, elle est jamais contente. Elle sait pas ce qu'elle veut.
Si tu lui sautes pas dessus assez vite, elle te vire en te disant que "bon ben t'es bien gentil mais là j'ai sommeil". Si tu lui sautes dessus trop vite, elle te dit "Non mais oh, mec, tu te crois où ? Je crois que c'est mieux que tu rentres chez toi".
Dans la plupart des cas, tu te retrouves donc tout penaud sur le palier à te demander ce que t'aurais dû faire.

Ca fait longtemps que je n'ai pas joué, mais je vais le refaire là tout de suite rien que pour vous

1) J'arrive. Elle me dit bonjour. Je décide de lui dire qu'elle est très jolie ce soir (c'est absurde de dire "ce soir" vu que je ne l'ai jamais vue avant, mais passons).
   J'ai choisi "You look beautiful tonight". J'aurais pu lui dire "I like your top. Casual looks good on you" mais pour lui dire ça, il fallait cliquer sur ses seins, et je me suis dit que ça serait un peu cavalier ("J'aime ce petit body rouge, il te va bien, il met merveilleusement  en valeur tes énoooormes nibards") (En même temps, faut avouer que c'est difficile de la regarder dans les yeux).
   Du coup, elle me dit que je dois dire ça à toutes les filles alors qu'en choisissant l'autre elle m'aurait dit "Thank you for your kind words". Hmm. Je ne comprends rien aux femmes virtuelles. 

2) Ensuite les choix sont un peu limités : je peux soit essayer de l'emballer direct, soit cliquer sur le livre à sa droite pour, comme l'ordinateur me le signale, "dire un truc intelligent".
   Au choix : "Je pense donc je suis" ou "Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des côtés de l’angle droit".
   (Ca rigole pas).
   Je choisis de mettre le paquet et de lui sortir le théorème de Pythagore, là comme ça d'entrée de jeu, à peine après avoir passé la porte (je suis un ouf) (eh ouais, meuf, attention les yeux, j'ai brillamment réussi ma quatrième !).
   Résultat : elle me regarde d'un air cochon et me dit que l'intelligence, c'est sexy. (C'est clair : moi aussi quand un mec me susurre des théorèmes à l'oreille à l'apéro, je mouille grave ma culotte). 

3) Elle me dit que ok, je suis malin, mais qu'est-ce que je vaux physiquement ? (toujours avec le même regard lascif de grosse cochonne).
    Là j'ai le choix entre lui peloter les seins ou, encore une fois, essayer de fourrer ma langue dans sa bouche (je ne suis pas un mec très bavard, faut croire : avec moi c'est rapide, un petit théorème de Pythagore et hop, emballé c'est pesé, tous à poil !). Encore une fois, c'est un peu limité. Je sais qu'elle va me jeter, et ça m'énerve : non mais oh faudrait savoir ce que tu veux ma jolie. Sale allumeuse, va !

4) Ah ben voilà, j'ai perdu : dans les deux cas, je suis un gros lourdaud libidineux et elle me fout à la porte. Comme quoi en fait le théorème de Pythagore, les mecs, c'est une fausse bonne idée. 

Reprenons : 
- Ah non ok j'avais loupé, j'avais une troisième option à l'étape trois : l'embrasser sur la joue. C'est bon, la soirée peut commencer.

5) Là je peux lui réciter un poème, lui proposer de jouer à Pierre Papier Ciseaux, ou mettre de la musique. Moi, perso, je jouerais bien à Pierre Papier Ciseaux, mais je pense que c'est pas forcément le meilleur moyen de la chauffer, donc bon, euh, je vais mettre de la musique, tiens. Je choisis du rock, et elle commence à se déhancher lascivement (graou).

6) On danse, et je change la musique. Je mets du jazz. Elle me prend dans ses bras et me dit qu'elle adooore le jazz, c'est teeellement romantique. J'ai le choix entre lui rouler un pelle ou l'embrasser dans le cou (ou changer la musique, mais elle aime, on va pas changer, si ?), donc je l'embrasse dans le cou : elle se fâche et me fout à la porte. Pffff.
   Ca y est, j'en ai déjà marre. Les filles sont folles.

Voilà, ceci est un aperçu de ce que j'ai vécu l'année dernière, pendant de longues soirées d'hiver.
J'ai réussi à aller jusqu'au dîner, et même jusqu'au bain de minuit à poil dans la piscine, mais rien à faire :  elle est là, nue, avec un verre de vin à la main, mais si tu essayes de lui toucher les seins elle crie au scandale : "Halte-là, goujat ! Je ne suis pas celle que vous croyez".
Emmerdeuse ! M'énerve, tiens. Si c'est comme ça je me casse.

J'ai un ami, cependant, qui (après de nombreuses heures / journées / semaines à ne faire que ça - inutile de préciser que la vie sexuelle effective de ce garçon est aussi limitée que la mienne) a fini par réussir à la faire sortir de chez elle pour l'emmener acheter de la lingerie fine, faire des stripteases dans une boîte ou faire des photos cochonnes sur la quatre voies !
(Moi perso j'ai réussi une fois à l'emmener acheter de la lingerie avant de la ramener chez elle, mais à la fin elle m'a quand-même raccompagnée à la porte - vêtue d'une nuisette transparente, certes, mais bon).
Il m'a expliqué, étape par étape, comment il fallait s'y prendre :
1) La faire boire, mais pas trop (surtout pas avant le dîner). Juste le bon nombre de verres. Trop peu d'alcool, elle fait sa sainte-ni-touche. Trop d'alcool, elle vomit.
2) En fin de soirée, une fois qu'elle est un peu pompette, l'emmener faire un tour en voiture.
3) Une fois arrêtés sur une sorte de zone d'arrêt d'urgence avec vue sur le paysage, lui faire des compliments et sortir un appareil photo. Et là, c'est simple :
- Tu lui fais un compliment, puis tu lui demandes d'enlever un vêtement pour la photo : elle le fait.
- Un deuxième compliment, un deuxième vêtement en moins, une deuxième photo,
- Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle soit complètement à poil.
- Ensuite, un petit compliment supplémentaire de derrière les fagots et elle te suce, là, en pleine rue.
Voilà. Normal, quoi. Facile. Il suffisait de le savoir, hein. Finalement.

L'alcool et les compliments, les mecs. Le baratin. C'est ça la clef. C'est pourtant simple !

(C'est tellement vrai que ça fait mal, non ?)


Sur ces bonnes paroles, donc, je vous laisse vous essayer au baratinage de meuf virtuelle à gros seins : http://arianeb.com/dateariane/default.htm. Vous me raconterez.
(Et si vous faites mieux que moi, eh ben pas la peine de la ramener, hein).

De toute façon moi je m'en fous, je suis une romantique. C'est pour ça que j'y arrive pas, avec Ariane : c'est parce que je sens bien que dans le fond, elle et moi, ça ne mène nulle part, vous voyez.


jeudi 19 avril 2012

The ugly truth ou le complexe de l'infirmière



"We are encouraged - no, programmed - 
to believe that if a guy acts like a total jerk, that means he likes you"


Tellement vrai.
"Si ce petit garçon t'a dit des choses horribles, c'est parce qu'il est amoureux de toi"
Ma mère me l'a effectivement dit un jour. Quand j'étais en primaire.
Je m'en souviens encore. Ca m'avait marquée.
(Il est d'ailleurs fort possible que j'aie ensuite manifesté un certain intérêt à ce garçon qui apparemment m'aimait en secret, raison pour laquelle il m'avait poussée pour me faire tomber de ma chaise avant de partir en ricanant (logique). Conséquence, il a dû en déduire, du haut de ses sept ans, que martyriser les filles était un bon moyen de les serrer. - Et après on s'étonne que les mecs pensent qu'on aime les salauds).
Merci maman.

Si un mec t'envoie bouler ou te maltraite, donc, c'est simple : c'est parce qu'il te kiffe (il te kiffe tellement que ça le rend hargneux, tu vois). 

Les mecs, faut pas nous en vouloir, c'est pour ça qu'on a l'air un peu lentes / sourdes / aveugles / complètement connes / "non mais meuf t'es débile ou quoi faut que je te le dise en quelle langue ?!" (pas de mention inutile). 
C'est pas de notre faute : c'est dû à un traumatisme de la petite enfance. 

"Mais non, c'est pas un salaud, il est juste paumé tu vois, en fait il se meurt d'amour pour moi, en vrai, c'est juste qu'il ne le sait pas vraiment parce qu'il n'est pas très au fait de ses propres sentiments, ben oui c'est un garçon c'est normal, et s'il se comporte comme un sale type c'est parce qu'il a du mal, tu comprends dans le fond tout ça c'est parce qu'il est vul-né-ra-ble"
 
Ainsi, comme je suis une fille, je me mens à moi-même et je trouve des excuses aux garçons : s'il a disparu au bout de deux jours, c'est pas qu'il en a rien à foutre c'est que...
 
Exemple en texte et en image dans mon dernier post
C'est pas de sa faute à Astro si après m'avoir serrée dans ses bras un soir et m'avoir dit "on se voit demain ?" il a subitement arrêté d'être disponible et s'est mis du jour au lendemain à me traiter comme une cousine éloignée, ça n'est pas du tout parce qu'il n'avait pas envie de me revoir et qu'il s'en foutait, non non non, en fait je lui plaisais vachement, hein, c'est juste qu'il était tout perdu tout traumatisé en pleine crise existentielle et qu'il arrivait pas à gérer tout seul, il est un peu paumé et tout sensible vous comprenez, et il est pas très doué pour communiquer le pauvre amour, c'est pour ça c'est difficile pour lui, ben oui les hommes sont de petites choses fragiles, et s'il ne m'a pas recontactée c'est pas du tout parce qu'il s'en foutait, hein, il ne m'a pas rappelée pour se protéger, oui madame, parce que son petit coeur avait déjà beaucoup d'informations à gérer, mais siii puisque je vous le dis, et au final il a préféré fuir les difficultés vous voyez, mais en fait c'est uniquement un fâcheux concours de circonstances, on a joué de malchance quoi, parce qu'en fait sinon on serait déjà mariés à l'heure qu'il est, hein, ben oui évidemment.

(Putain, les mecs, y a pas à dire, vous avez la belle vie). 


Du coup, si vous vous comportez comme un con, non seulement on vous trouvera des excuses et on ne vous en voudra pas, mais en plus, si vous nous rappelez six mois plus tard pour tirer un coup, on sera là : on se dira que vous pensez à nous depuis six mois, quelque part dans le fin fond de votre inconscient torturé (nous, en revanche, comme vous pouvez le constater, on est des êtres psychiquement stables, hein), et que vous avez enfin décidé d'accepter vos sentiments. (Si vous n'arrivez pas à "assumer vos sentiments" cette fois-là non plus, cela dit, c'est pas grave, on vous laissera encore une chance) (Vous pouvez éventuellement renouveler l'expérience plusieurs fois, généralement ça peut marcher quelques années - si vous vous débrouillez bien, vous pouvez même obtenir un forfait illimité).
 
Comporte-toi comme un mauvais con, donc, et on plongera tête baissée, parce que :
- Les comédies romantiques nous ont enseigné que le grand amour était semé d'embûches et que le beau gosse du film qui se comportait comme un sale type était en fait le Prince Charmant. On a bien retenu la leçon. ("Tiens, toi là-bas, t'as l'air d'un bel enfoiré, viens donc par là que je fasse ma Keira Knightley et que j'essaye de te changer en Matthew MacFayden) (tout ça c'est la faute de Jane Austen, en fait).
- Un mec qui se comporte comme un sale con = un animal blessé qui lutte avec ses émotions (les femmes sont folles) => go go gadget au complexe de l'infirmière, fonction armée du salut activée, mission de sauvetage lancée, accrochez vos ceintures. 

Bref, comporte-toi comme un con et tu auras ça :


 Pauvre amour.

lundi 16 avril 2012

Better safe or sorry ?


Ma relation avec Astro (si on peut parler de relation), c'est un peu le comble de la foirade.
(Oui je vais encore parler d'amûûûr. En même temps c'est un peu le concept du blog, les mecs, hein).

Mon histoire avec Astro donc, c'est le comble de la foirade.
On est sortis ensemble, c'était bien. Il venait de s'installer à Paris, il avait signé un contrat de trois ans, il était tout content, on s'entendait bien et on se plaisait et il voulait qu'on fasse plein de trucs ensemble et j'en revenais pas d'avoir trouvé un mec aussi bien qui avait l'air de vraiment vouloir être avec moi et qui ne s'en cachait pas.
Puis au bout d'une semaine, il s'est mis à aller mal pour plein de raisons que je ne connaissais pas, et dont il ne m'a pas parlé. Du coup il est devenu distant. Du coup j'ai flippé (je me suis dit, oh non pitié pas encore un conte de fée des temps modernes où le prince charmant se change en grenouille une fois qu'il a bien baisé et se fait la malle en faisant croa croa - enfin ça c'est quand il est poli) : je suis devenue parano et relou. Du coup il est devenu encore plus distant, et il m'a envoyée bouler. Du coup je l'ai quitté (par texto. un soir. en mode bon ben mec vraisemblablement t'en as juste rien à carrer donc on va arrêter là, hein).
Après m'avoir ignorée un temps, il m'a proposé qu'on se voie pour en discuter. J'ai dit non. Forcément il n'a pas protesté. De toute façon j'étais un peu le cadet de ses soucis, il avait d'autres chats à fouetter, il lâchait son boulot et il quittait le pays. Sauf qu'à l'époque je ne le savais pas.
J'ai appris qu'il partait, j'ai voulu qu'on se voie pour qu'il m'explique, on s'est revus, et on a repassé une nuit et une journée ensemble mais c'était bizarre, il ne m'a pas expliqué grand chose, il ne m'a pas touchée non plus, c'était pas très clair. Je crois qu'il se demandait un peu ce qu'il foutait là. Au final il m'a un peu plantée sans explication et il est rentré chez lui. Allez bam, même pas mal.
Ensuite il m'a rappelée pour s'excuser et pour qu'on en parle mais j'ai dit que j'avais rien à dire. Il m'a demandé si je préférais qu'on se voie pour en parler et j'ai dit non. 
Il a quitté Paris. Il s'est installé à Bruxelles. 
Après, je lui ai quand-même écrit, bien planquée derrière mon ordi, pour lui dire qu'en fait je comprenais pas et que ça me faisait de la peine et que finalement j'aimerais bien qu'il m'explique un peu ce qu'il s'était passé quand-même, parce que bon, hein, voilà.
Il s'est senti attaqué, alors il m'a envoyé un mail pour m'engueuler et me dire qu'il n'avait rien fait de mal et qu'il n'avait pas de compte à me rendre, parce que bon, non mais, oh.
J'ai trouvé qu'il était méchant alors je l'ai encore plus engueulé pour lui dire que j'étais gentille en fait même s'il avait cru que j'étais méchante et qu'il était méchant d'être méchant avec moi alors qu'en fait je savais bien qu'il était gentil. (Heureusement que j'étais là pour argumenter avec autant de panache et nous sortir de ce mauvais pas).
Il a écrit pour s'excuser et j'ai plus rien dit. Après il est revenu à Paris et il m'a proposé qu'on se voie (il voulait "me dire au revoir") mais j'ai dit non. J'ai dit que c'était pas une bonne idée, que ça me ferait de la peine pour rien. (J'ai un instinct de survie très développé). Alors il a dit ok et il est reparti.
Après, comme je n'étais plus à une contradiction près, je lui ai quand-même envoyé un petit mail pour demander des nouvelles, et il m'a répondu et on a papoté un peu. Puis j'ai encore envoyé deux petits textos mignons. Le dernier, envoyé il y a un mois, disait que j'avais été bien avec lui et que je trouvais que toute cette histoire était dommage.
Et puis là il y a une semaine il m'a écrit un mail excessivement chaleureux après un mois de silence. (Vous comprenez pas ? Moi non plus). J'ai répondu un truc assez chaleureux aussi (je vais bien, la vie le boulot blablabla, contente que tu ailles bien, il est super ton appart', bisous), et puis voilà c'est tout. Il n'a pas répondu. On en est là.
(Il m'a vraiment écrit juste pour me donner des nouvelles, juste comme ça, pour rien ?).
.
Qu'est ce que c'est que cette histoire de merde ?


Quand j'ai raconté à Bomba Brains que j'avais refusé de revoir Astro (trois fois de suite), elle a gémi : "Heiiiiiiin ??? Mais pourquoiiii ??? T'es con !!". Et elle a brandi l'argument choc qu'on sort toujours dans ces cas-là : "Mais Bayane, putain : mieux vaut des remords que des regrets !"
Certes. Sauf qu'à l'époque, je me suis dit que si Astro pouvait potentiellement me rendre très heureuse, et qu'en théorie j'avais bien envie de tenter ma chance avec lui, il était peut-être préférable d'arrêter les frais, vu que force était de constater que dans les faits, là, pour être honnête, ça faisait juste deux semaines qu'il me faisait chialer ma mère, et que donc c'était peut-être pas la peine d'en remettre une couche.
Est-ce que j'ai eu tort ? Est-ce qu'il y avait un truc à sauver ? Je ne sais pas. 

Il n'y a encore pas si longtemps, j'étais une petite warrior de l'amour.
"It's better to regret something you did than something you didn't do", tel était mon motto.


 
Ben oui, parce que bon, dans la vie il faut savoir prendre des risques.
C'est bien connu, le bonheur ne pousse pas sur les arbres, il faut aller le chercher et le ramener à la sueur de son front. (Le bonheur est une sorte de gros sanglier).
Qui ne tente rien n'a rien, cent pour cent des gagnants ont tenté leur chance, on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs, "aide-toi le ciel t'aidera", et tous les chemins mènent à Rome (ah non, pardon, rien à voir).


No Risk No Fun, qu'ils disent.
(Sauf que là, si je puis me permettre, quand-même, ce viseur n'augure rien de bon. (Enfin moi je dis ça je dis rien, hein)).

No Risk No Fun, moi je veux bien, sauf que bon :
Etes-vous bien sûrs que mettre mes doigts dans cette prise fera mon bonheur ?
 
Dois-je vous rappeler qu'entre "intrépide" et "complètement conne", il n'y a qu'un pas ?


En effet, la sagesse populaire dit aussi que deux précautions valent mieux qu'une (mais ça marche pas pour les capotes, hein), que mieux vaut prévenir que guérir, qu'en toute chose il faut considérer la fin, et que prudence est mère de sûreté.
Et j'ajouterai à cela que :
1) ce qui te tue ne te rend pas plus fort, et que
2) qui n'a pas de courage doit avoir des jambes.

Eh oui mon petit : les dictons, c'est la vie.
(Luc, je suis ta grand-mère).

N'est-il pas plus sage, donc, de bien lire les signes d'abord, histoire de ne pas tomber bêtement dans les panneaux qui disent ça :



Non, cette impasse n'est pas un raccourci. Non, ce coupe-gorge ne débouche pas sur une clairière.
Non, je ne pense pas que ça soit une bonne idée d'escalader cette clôture électrifiée.

Bref, tout ça pour dire que ces derniers temps, je me sens un peu frileuse (au sens figuré du terme, hein, parce que sinon, je vous l'accorde, on ne voit pas bien le rapport) (cela dit, fait froid, non ?).

Je n'ai pas très envie de tenter le diable, ces jours-ci.
Je crois qu'on appelle ça apprendre de ses expériences.
(Je suis devenue très sage, donc - comprendre très très trouillarde)
(Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse, chat échaudé craint l'eau froide, tout ça).
Parce que, comme le disait si bien une bonne amie à moi, les montagnes russes, en amour, c'est sympa cinq minutes, mais au bout d'un moment, ça fout la gerbe. 

Sauf qu'à force de ne pas tenter le diable, je ne tente pas ma chance non plus.
Et que (attention corny attack) il faut bien mettre ses doigts dans les prises pour "ressentir des étincelles", non ? (ok pardon je sors)

Je le sais : Astro is bad news. 


Sur Astro, y a écrit ça (en gros) :



(Et, comme chacun sait, l'eau et l'électricité ne font pas bon ménage). 

Mais bon, je suis myope. Et puis je sais pas conduire. Et puis je suis un peu cruche, aussi. 



Alors du coup je me disais que j'allais peut-être le relancer. 
Ce serait intrépide ? ou juste complètement con ?




jeudi 12 avril 2012

La longue agonie de l'ours en peluche

(Tiens, ça sonne comme le titre d'un roman de Katherine Pancol. Arf.)

 


Il y a genre une heure, par hasard, en surfant sur internet, je suis tombée sur ce blog :
Le Blog d'un Mec Adopté.
Le blog d'un mec qui raconte ses rencontres sur Adopte un Mec.com, donc.
Une des rubriques de son blog s'appelle "Mes rencontres".
L'adresse est là : http://blog-unmecadopte.com/adopteunmec/mes-rencontres

Je vous en livre un best of :
(chaque numéro correspond à une fille différente)

1) On discute jusqu’à la fermeture du bar et je ne lui propose rien. Non pas que l’envie ne soit pas là mais la soirée s’est déroulée parfaitement, on se reverra, et je me connais trop pour savoir que demain matin je risque de n’en avoir plus rien à foutre si on va trop vite. On se revoit donc plus tard dans la semaine, même lieu. Bizarrement je n’ai plus grand chose à lui dire. Je ne retrouve pas mes impressions de la première rencontre. Je sais déjà sans doute comment va se finir la soirée et je me projette instantanément sur le lendemain. Me donnera t-elle envie demain ? Comme prévu, elle vient chez moi ensuite. Se retrouve nue et explique que les mecs n’en veulent qu’à son corps en général. Réflexion qui a le don de m’agacer sur le moment. “Trop dure ta vie”. On baise. Plusieurs fois. Et définitivement je n’ai plus rien à lui dire. J’aimerais qu’elle se barre directement, dormir seul dans mon lit, mais il est trop tard pour ça. Le silence est vraiment long. On a couché ensemble et voilà, fin, il n’y a rien d’autre ensuite dans ma tête. Son départ le matin un soulagement total. A******** voulait me revoir, elle avait apprécié la soirée, n’a pas compris que ce ne soit pas mon cas. Aucun contact depuis.

2) D******* ne m’intéressait pas tant que ça, ce qu’elle me racontait ne m’intéressait pas, elle riait à mes blagues foireuses mais ce n’était pas réciproque. J’ai cru un instant par magie qu’elle me plaisait vraiment en l’embrassant. Le genre de baiser qui donne d’un coup envie de plus, tout de suite. Ce qui n’a pas tardé au final. Elle est repassée chez elle, puis venue chez moi. Une autre soirée avec elle m’a confirmé qu’on aurait strictement rien à faire ensemble. Bien qu’on se soit vu 4-5 fois (oui bon, c’était cool au lit), elle a quand même réussi à pleurer quand elle a compris que je ne voulais rien de plus avec elle. Etonnant. Des mois plus tard je l’ai relancé par sms, en bon connard. No news depuis.

3) J’avais pas tant que ça envie d’elle, c’était peut-être juste un défi à la con, juste pour l’ego. On couche quand même, c’est pas bien passionnant. Elle mettra bien trop de temps à partir le lendemain. Encore une fois, une fois la porte fermée je pousserai un petit soupir de soulagement. L**** viendra me parler pour prendre des nouvelles de temps en temps. Pas de contact depuis.

4) “Eh merde”. Nan, elle ne fait pas 150kg, mais bon, clairement pas ce que j’avais imaginé. Discussion awkward sur son canapé, j’en viens à me dire rapidement que ça serait pas mal qu’elle ne fasse que me sucer et basta. Bien entendu, ça ne se passe pas comme ça, et je me retrouve dans sa chambre. Je ne rentre pas dans les détails mais disons que je ne me suis pas foulé, et j’ai observé un délai diplomatique de 20 minutes avant de me barrer. Les filles appellent ça le Walk of shame quand elles quittent l’appart du mec, un peu honteuses. J’ai connu ça. C’est la première et seule fois que ça m’est arrivé en fait. Les plans “viens chez moi/toi directement” c’est vraiment pas les plus mémorables. Non pas que je les évite mais je ne les cherche pas en tout cas. L********* me contactera sur Adopte des mois plus tard, pour me dire qu’elle avait rencontré un mec qui me connaissait et qui lui avait parlé de moi. Passionnant.

5) Elle est revenue plusieurs fois. Je pense en avoir profité. Elle m’a contacté en étant bourrée, elle a voulu me voir alors que je voulais plus vraiment. Elle m’a avoué semblerait-il d’après son récit des sentiments pour moi (récit qu’elle avait publié sur son blog en fait), je suis resté indifférent j’imagine, comme d’habitude. Trop occupé à regarder mon tel au lit. Elle a emménagé à littéralement 500m de chez moi mais je ne suis jamais allé chez elle, on ne s’est pas vraiment croisé.
En lisant sa version des faits j’ai l’impression qu’elle est déçue que ça se soit terminé (alors que ça n’avait jamais vraiment commencé à mes yeux). Qu’elle a tout gâché en s’accrochant trop vite. En tant que bon blasé relationnel je me dis juste “bof…meh…mouais…”. Ça flatte toujours l’égo de voir qu’on a plu à quelqu’un. Mais c’est pas vraiment intéressant une fois que la partie est gagnée. 

6) S****** veut rester dormir mais se sent un peu de trop quand on se couche. Elle ne m’amuse plus, c’était bon, mais j’ai sommeil, pas envie de câliner. C’est le mode “bon bah hein c’était cool on a bien baisé maintenant on dort hein”. Pas une habitude du tout mais ça arrive… Elle hésite fortement à rentrer chez elle, j’hésite à ne rien dire et à la laisser faire, puis lui propose de rester quand même, il est vraiment tard ça n’a pas grand sens. Elle partira le matin sans avoir droit à un vrai petit déjeuner chez son hôte de la nuit. Pas motivé.

7) D****** on s’en fout un peu dans l’histoire, les seules choses à noter étant qu’elle conduit très mal, suce très bien, ronfle, a un chat qui fout des poils partout, ne jouit qu’en étant dessus, a son eau chaude qui ne fait que de l’eau tiède, est une très bonne guide de la ville, est très bonne tout court et conduit tout aussi mal qu’à l’aller quand elle te raccompagne à l’aéroport. Je n’ai gardé aucun contact avec D***** , pas vraiment de raison, d’autres personnes sont venues la remplacer.

........

Voilà.
Bon ben vous je sais pas mais moi je vais aller me suicider, hein.
Bonne fin de journée. 


lundi 9 avril 2012

La poule, le couteau et le physicien


Hmmm. J'ai reçu un message d'Astro. Un message très étrange. Je suis perplexe.

Il y a bien trois semaines, je lui ai envoyé un petit message un soir pour lui dire (attention séquence émotion) que c'était dommage cette histoire, que j'avais été bien avec lui tant que ça avait duré, que je lui souhaitais une bonne nuit, et que je l'embrassais.
Message auquel il n'a jamais répondu, parce qu'il n'appelait pas de réponse. Bien.
Je ne pensais pas réentendre parler de lui un jour, honnêtement. Du moins pas dans un futur proche.

Et puis là, bam, sans crier gare, Monsieur m'envoie tout à coup un long mail super enthousiaste comme si on était les meilleurs amis du monde.
En gros, ça donnait ça (il s'agit évidemment d'une légère caricature, hein) : 
"Salut toi !" Comment va la plus fantastique parisienne du monde (deux cent points d'interrogation) ?????? et comment va Pariiiiis ???? et est-ce que t'as reçu ton canapé ???? (à l'époque, j'attendais encore qu'on me livre mon canapé) . et comment va le boulot ???? Sinon je serais bien resté à Paris plus longtemps, c'est dommage, mais bon je suis bien à Bruxelles et j'ai enfin mon nouvel appart' youpiiiiiii (deux cent points d'exclamation), et en ce moment je fais ci et ça de mes journées, et tout va bien, et mes projets c'est ça et ça, blablabla.
Puis - fin de message particulièrement déconcertante - : "même si je ne suis plus trop sûr de savoir si c'est bien de dire ça, je te le dis quand-même : (roulement de tambours... wait for it...) j'espère que tu vas bien". (??!!!!). (Ah oui quand-même. Ce garçon doit manquer dangereusement de certitudes, dans la vie, dites-moi).
Et il ajoute deux photos de lui dans son nouvel appart' en train de poser devant sa terrasse et son salon en faisant le con avec un immense sourire.

.....

C'est quoi ce mail ?
Je me sens un peu comme une poule devant un couteau.
J'ai fait le tour de mon ordinateur, j'ai tapoté l'écran avec le bout de mon nez, je me suis regardée dedans, mais rien à faire, je ne sais pas quoi faire avec ce truc.


Je suis ravie d'avoir de ses nouvelles, hein, mais là sincèrement je comprends pas.
Qu'est-ce qui se passe ?
Il veut quoi ?




vendredi 6 avril 2012

Où est mon Charlie ?


C'est le week-end de Pâques.
C'est le moment ou jamais d'envoyer à un homme le même texto que Lady V à son amant l'année dernière : "Si tu me montres ton lapin en chocolat, je te montrerai mon gigot pascal".

Gentleman Joe me manque.

J'ai rencontré Gentleman Joe il y a dix ans, exactement trois semaines avant Pâques.
Nous avions 21 ans.

Quand on était ensemble, Gentleman Joe et moi fêtions Pâques. 
Tout a commencé quand, la première année, j'ai caché chez lui des Carambars au nougat (ses préférés) pendant qu'il était à la fac. (N'est-ce pas que c'est choupi ?) (L'autre jour, une lectrice m'a dit que j'étais "choupi". Je suis tout à fait d'accord avec elle. Je suis une fille follement choupi. D'ailleurs je l'ai toujours dit).
Après ça, c'est devenu un rituel.
Souvent, on allait au parc, et on cachait des oeufs en chocolat un peu partout.
Et si vous trouvez ça ridicule, c'est votre droit, mais permettez-moi de vous écraser de mon mépris en vous faisant cette réponse : miroir magique revient sur vous.
Et par ailleurs, puis-je également me permettre de vous rappeler, chers lecteurs, que c'est c'ui qui dit qui est. Non mais.
Moi, en vérité je vous le dis : c'était bien.
Enfin, sans compter les petits monstres voleurs de chocolat qui hantent les espaces verts parisiens, prêts à piquer leurs oeufs aux premiers trentenaires venus. (Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi je trouve que c'est pas joli joli).
Et c'est d'autant plus rageant que quand leur mère te les ramène, tout penauds et traînant les pieds avec des oeufs plein les poches, en leur disant que c'est pas bien de voler ses oeufs à la jeune fille et qu'il faut les lui rendre, tu te sens obligée, du haut de tes 27 ans, de bredouiller que non non c'est bon c'est pas grave gardez-les (sales gosses !).
Heureusement, j'en trouvais quand-même toujours beaucoup plus qu'eux. Ben oui. Parce que l'un des grands avantages de la vie d'adulte - et ça, on ne le dira jamais assez -, c'est que tu déchires à la chasse aux oeufs.

(Il paraît que le côté femme-enfant n'est pas vendeur. L'autre jour, un mec m'a dit que si je mangeais des céréales le matin, il espérait pour moi que ça n'était pas des Chocapic, parce que selon lui, des Chocapic risquaient de faire fuir une conquête éventuelle. Je lui ai répondu que peut-être, mais qu'en attendant la dernière fois que j'avais ramené une conquête chez moi, justement, (Astro), il m'avait réclamé du Nesquik. Le mec a ri. Il m'a dit qu'il préférait le Benco) (Je crois que je n'ai pas bien compris ce qui se tramait dans cette conversation). 

Bref. Souvent, à Pâques, je repense à tout ça.


Mais surtout, ce qui m'a rendue nostalgique, ces-jours-ci, c'est cette vidéo :
(parce que c'est tellement vrai)




Gentleman Joe et moi, on jouait tout le temps. On se faisait des blagues, on faisait les cons, il me faisait rire, on était heureux. On faisait des boums tout seuls dans le salon, on jouait à faire semblant de s'engueuler (oui ça paraît un peu étrange comme ça mais on était vachement doués), il faisait super bien le pingouin (c'est rare, chez un homme), on faisait régulièrement des batailles de pouces (activité édifiante s'il en est), et oui, aussi, en effet, on jouait à la barbichette (je perdais tout le temps) et on mangeait des bonbons devant des films d'horreur.
C'était mon meilleur ami.
C'est avec lui que j'ai grandi, avec lui que j'ai voyagé à travers le monde, avec lui que j'ai dormi à la belle étoile sur une place déserte dans un petit village des Cyclades, avec lui que j'ai vu le soleil se lever dans les montagnes au nord de l'Argentine au milieu des lamas, avec lui que je me suis baignée dans le lac de Garde la nuit, avec lui que je voulais passer ma vie et avoir des enfants.
Et puis la vie nous a séparés, et aujourd'hui c'est un étranger. Quand on se voit, il y a les deux nous d'avant qui s'aiment encore, et puis les deux nous d'aujourd'hui qui ne savent pas trop quoi dire.
Il me manque davantage quand je le vois que quand je ne le vois pas. Alors je ne le vois plus.
C'est triste. 

Et puis il a changé, aussi. 


Quand je l'ai rencontré, il portait des Tshirts Wham et autres T-shirts débiles, des baskets, des jeans et des pantalons rouges ou oranges. Il avait un frigo jaune années 60 qui lui servait de bibliothèque et une roue de vélo en guise de lustre au plafond. Il adorait danser sur Blondie, il aimait les Froot Loops et les glaces arc-en-ciel multi-fruits, il se déguisait en Charlie de "Où est Charlie ?" aux soirées déguisées, et la première fois que je suis venue chez lui, il a insisté pour me montrer California Man. (Un grand film). 
Autant dire que Gentleman Joe était le lover du siècle.
Bref, nous étions faits l'un pour l'autre. 





















Aujourd'hui, Gentleman Joe ne porte plus que des chemises, des pantalons de ville sombres et sobres, des vestes très chères et très bien coupées avec de beaux tissus, et des chaussures de ville en cuir. Il écoute du classique et de la musique contemporaine. Il ne va plus voir que des films de Fellini ou de Stalker dans les petits cinémas du quartier latin. Il n'a plus que des meubles chers et design, dans les blancs et les gris.
Ca reste une de mes personnes préférées au monde, mais il a changé.
Il est devenu grand. Il est devenu sérieux.
Ce n'est plus le garçon que j'ai connu. Il n'a plus vingt ans. Il a vieilli. Moi aussi, d'ailleurs.
Et puis on n'est plus ensemble. On ne peut plus rigoler comme avant. Plus rien n'est comme avant.
C'est triste.

Mais bon, plus que Gentleman Joe lui-même, ce qui me manque, c'est ce que j'avais avec lui. 
Un amour et une complicité que je n'ai plus connus, à part avec Mr Duplicity, quand on partait en vacances en amoureux, qu'on chantait à plein poumons dans la voiture, qu'on regardait des conneries à la télé, qu'on dansait pieds nus le soir dans le jardin en buvant du champagne, qu'on faisait la grasse matinée en lisant des BDs et que brièvement, très brièvement, j'oubliais qu'il était marié à quelqu'un d'autre.
Sauf qu'il était marié à quelqu'un d'autre.

Avec Astro, ça aurait pu marcher. On a pourtant passé de bons moments, regardé How I Met Your Mother dans les bras l'un de l'autre au petit déjeuner, rigolé en regardant des conneries sur Youtube tard le soir, discuté pendant de longues heures aux terrasses des cafés. J'aimais bien Astro parce qu'il était à la fois malin et marrant, réfléchi mais pas prise de tête, intello mais pas bêcheur. Et puis il était gentil. Facile à vivre. Tendre. Et il était enthousiaste, aussi. Vivant. Curieux. J'aurais été bien avec lui, je crois. C'est dommage.

Mais bon. J'en trouverai un autre. 
La question est : où ? 
Où est mon Charlie ?         
Va falloir chercher. 

Pffff. Y a du boulot.
(C'est un peu comme une immense chasse aux oeufs, quand on y pense). 

























Je l'ai trouvé ! Il est à côté des bottes vertes, à gauche de la caissière.
Bien.
Ceci étant établi, maintenant je fais quoi ?

Sinon, j'ai envisagé de publier une pub Kinder pour l'occasion - Pâques, tout ça - mais rien à faire, ça me donne envie de chounier. C'est un phénomène très étrange. Et puis ça ne marche pas avec les récentes, hein, juste avec les vieilles pubs vintage avec des acteurs aux dents ultrabright qui sourient très fort et jouent très mal. C'est incompréhensible et passablement inquiétant.

(D'ailleurs à ce propos peut-être que je ferais mieux de taire ce détail à l'avenir, non ?)

lundi 2 avril 2012

Stalkage : mode d'emploi


 Confessions intimes :

Je m'apprête à avouer ce que nous faisons tous. Tous
Toi, toi, toi là-bas, toi qui te caches dans le fond, et puis toi, aussi. 
Si si, inutile de nier. On ne me la fait pas, à moi.

Je stalke les gens sur internet.
Oui.
(Que celui qui n'a jamais stalké personne arrête de mentir).

Je n'ai jamais fouillé dans le portable d'un garçon ou encore lu ses mails.
(quoique. si. une fois. je n'ai rien trouvé).
Par contre, je google-ise pas mal les gens.
Et je les stalke sur Facebook, aussi. Bien sûr. Quelle question.

Petit mode d'emploi du stalkage sur Facebook :
Quand je suis amoureuse d'un garçon, je suis avide d'informations le concernant.
Du coup, je guette le moindre de ses statuts.
Il "like" un site débile : c'est un événement ! (ma vie est palpitante).
Il publie un truc un samedi soir : tiens, il n'est pas sorti.
Il publie un truc un samedi soir à 5h du mat' : tiens, il est rentré tard (mais seul. Yes !)
Il parle d'un film : tiens, je vais aller voir ce que c'est.
Il publie une chanson : tiens, je vais l'écouter en boucle.
Il publie une photo de lui : tiens je vais la regarder (disons cinq fois par jour) (allez, dix). 
(Et puis je vais la copier sur mon ordi aussi pour être sûre). 
(M'en faire un fond d'écran, peut-être ? Non, ça risquerait de se voir. Je ne voudrais pas que les gens s'imaginent que je fais une fixette). (Huhu).
Je regarde ses albums photo :
Il y a des photos de lui plus jeune : rhhooo, trop mignon, il avait des lunettes / des boutons / un appareil dentaire / un T-shirt ridicule ; tiens, il prenait des vieilles poses grotesques avec ses potes qui ont l'air d'être de gros tocards, trop chouchou.
Il y a des photos de fille : c'était quand ? elle s'appelle comment ? est-ce qu'ils ont l'air d'être ensemble sur les photos (eh mais elle a la main sur son épaule, là ! bas les pattes, poufiasse !) ? est-ce qu'ils sont encore amis sur Facebook ? est-ce qu'elle commente ses statuts ? c'est qui cette meuf ? (tiens, stalkons-la pour voir).

Si le mec s'appelle Mister F et qu'il parle allemand, ou s'il s'appelle Dou (grand amour de ma cousine Gigi) et qu'il est turc, c'est compliqué. Il y a encore peu, il fallait se galérer à essayer de traduire sur internet. Aujourd'hui, Facebook facilite le stalkage : on peut carrément cliquer sur "traduire" sous chaque statut ou commentaire (si si je vous jure).
Même si ça donne parfois des trucs douteux - Bing traduction oblige - du type "Comment faites-vous partenaire ?" (pour "How you doin' mate ?"). (Rhoooo, il sait pas parler, c'est trop mignon !). 

Mais sinon je suis normale, hein. Je ne suis pas du tout une dangereuse sociopathe.
(Quoi ? Vous m'avez parlé ? Excusez-moi j'écoutais pas, je mâchouillais mes cheveux). 

Il y a aussi Google (quand il n'y a plus rien à se mettre sous la dent sur Facebook, ou bien quand - ????? - on n'est pas dessus). 



1) C'est grâce à Google que j'ai découvert, il y a très longtemps, qu'Antoine jouait au foot en ligne et commentait régulièrement des forums pour parler de football avec des inconnus.
Je me fous du foot comme d'une guigne et je suis à priori contre les footeux (je suis contre, juste) mais j'avais trouvé ça a-do-rable. C'est dire. 
A l'époque, j'ai aussi découvert tous les articles qu'il avait écrits (Antoine est journaliste - entre autres). Et je les ai tous lus. Je le lui avoué, d'ailleurs. L'autre jour. Avant qu'on rentre ensemble.

2) Mister F est musicien et il y a des pages et des pages le concernant sur internet.
Il fut un temps où je regardais son dernier clip à peu près dix fois par jour.
Il y a une vidéo d'un concert de lui où il rappe en français que je n'ai jamais pu regarder jusqu'au bout tellement j'ai honte pour lui (il est allemand : il se rend pas compte) mais rien à faire, même si ça me fait hurler de rire, je trouve ça extrêmement charmant. Tout comme la photo de lui, ridicule, où il pose avec un fusil de chasse en prenant l'air méchant. Trop mignon.

3) J'ai aussi découvert il y a quelque temps qu'Astro tenait une sorte de journal de bord sur internet, où il inscrit les jours où il court, combien de kilomètres et en combien de temps. Là encore, j'ai trouvé ça désarmant de mignonnerie. (Je crois que j'ai un problème).
Il y a aussi une photo où il est tiré à quatre épingles et a l'air d'un jeune premier, et une autre où il est habillé comme un gros geek de bonne famille avec des cheveux dans tous les sens et un sourire très bête : ça m'a rendu très amoureuse.

J'aime beaucoup ces garçons. Je ne les connais finalement pas tant que ça, je ne sais pas exactement pourquoi je les aime autant. Ils n'ont même pas été tellement sympa avec moi, mais je ne leur en veux pas. Ils m'inspirent une tendresse infinie. Ils m'émeuvent.
J'ai comme une envie de les protéger.

Ils flipperaient à mort s'ils m'entendaient.
 

Je suis la seule à développer une affection immuable pour les gens dont je tombe amoureuse ?
Ils m'ont tous jetée. Si j'étais une fille saine d'esprit, j'aurais juste envie de leur mettre la tête dans les chiottes, non ? Je dois pas être normale. Ca m'inquiète. 
Mais que voulez-vous. Je suis amour. 

Je me souviens d'avoir eu une conversation avec une amie, un jour, il y a longtemps, où je lui disais que j'aimerais bien que quelqu'un m'aime comme j'aimais Antoine. Que moi aussi quelqu'un chérisse chaque détail me concernant, au point d'être touché et séduit par des trucs complètement idiots.
Mais bon, c'est un peu ce qu'on appelle être amoureux.
Je voulais qu'on m'aime, quoi. (Booh, la petite poulette qui veut qu'on l'aime).

Je sais ce que vous allez me dire :
"Mais si Bayane, je suis sûre qu'il y a plein de mecs qui te stalkent à mort et passent des journées entières à guetter tes statuts, à réactualiser ton profil tous les quarts d'heure, à relire tes vieux posts de 2008 sur ta Timeline et à mater tes photos - auxquelles ils parlent, parfois -, ne t'inquiète pas !"
C'est vrai, vous le pensez vraiment ? Vous êtes gentils.

C'est un peu stérile, cependant, cette folle tendresse pour des mecs que je ne vois jamais et qui s'en foutent comme de leur première chemise. Parce que c'est bien joli, ce bel amour désintéressé et absolu, cette belle obsession psychotique, tout ça, mais bon, vous êtes gentils les mecs mais quand est-ce que je baise, moi ?  

Bref, je tomberais bien amoureuse d'un mec qui est là. Un mec qui est là et si possible qui veut bien de moi. Et sur qui j'obtiendrais des informations en - wait for it - lui parlant.
(Si possible nue sur un oreiller). (Mais bon, je ne voudrais pas avoir l'air de trop en demander).