mardi 30 avril 2013

Polycopions big babas

Et découpons le bandit glouton !



L'autre jour, j'ai laissé un message sur le répondeur de quelqu'un.
A la fin, j'ai dit "Bayane".
J'ai dit "Bisous, à bientôt" et j'ai ajouté "Bayane". Comme si je signais un mail.
Puis j'ai raccroché, je me suis rendue compte de ce que je venais de dire, et je me suis dit que oulala, il est temps de revenir un petit peu à la civilisation, jeune fille.

C'est vrai que je ne communique plus que par écrit.
Par texto, essentiellement. Comme tout le monde, en fait.
Or, disons le haut et fort, les textos, c'est un piège à con. Un outil de l'enfer.
Ca n'existait pas, avant, ce truc empoisonné. Je veux dire dans ma folle jeunesse.
Avant, quand un mec voulait te voir, il trouvait ton numéro et il t'appelait chez toi. Pour te parler. En utilisant ses cordes vocales. Pour faire des phrases. Et même que toi, tu faisais pareil.
C'était bien. C'était quand même plus simple pour communiquer.
(Par ailleurs, un des autres avantages de l'oral, c'est qu'à l'oral, on ne se rend pas compte tout de suite que tu es analphabète) (D'ailleurs, à l'époque, j'ignorais à quel point le monde entier était analphabète) (C'était avant Facebook).

Allo ?

Bref, les textos, c'est censé aider à communiquer, mais, souvent, en fait, ça a l'effet inverse.
Exemple :
L'autre jour, j'étais à l'anniversaire de BB.
Sa petite soeur de vingt ans, Gabi, était là.
Pendant la soirée, Gabi a reçu un sms d'un garçon avec qui elle a été pendant un an et demi, qui vient de la quitter, et qui dit qu'il ne veut plus être avec elle mais qui, semble t-il, la relance pas mal. Evidemment, on s'est toutes ruées sur elle comme des gourdasses pour suivre ça de plus près.
Lui : "Oh ?"
Nous : Hein ? C'est quoi cette entrée en matière de merde ? Il parle en onomatopées ? Il sait pas faire une phrase ? Il a douze ans ? Il veut quoi ? Non mais tu peux pas répondre à ça, c'est pas possible. Dis-lui de te rappeler quand il saura parler.
Elle : Non mais de toute façon je réponds pas avant une heure.
Nous : Ah oui, au moins une heure ! Quoique non, pas une heure pile, ça fait la fille qui a attendu une heure. Ni 40 minutes pile, ça fait la fille qui a attendu 40 minutes pile exprès pour par attendre une heure. Faut un truc qui ait l'air aléatoire, genre 42 minutes et 27 secondes....
Ou non, encore mieux : réponds tout de suite. Parce que si t'en avais vraiment rien à foutre, au lieu d'attendre une heure (pardon, 42 minutes et 27 secondes) pour avoir l'air d'en avoir rien à foutre, tu répondrais tout de suite. Donc réponds tout de suite pour avoir l'air d'en avoir rien à foutre. Tu suis ? Fais nous confiance : Inception, meuf. Technique de ninja.
(Oui, nous sommes des femmes adultes, mûres, et accomplies).
Elle : Ben je réponds quoi, alors ?
Nous : Tu réponds "Oui ?". Tu le forces à faire une phrase. A expliciter vaguement ce qu'il te veut, quoi. Tu le laisses se démerder.
Elle : "Oui ?"
...
Lui : "Ca va ?"
Nous : Ouh la la ça rame...
Elle : Je réponds quoi ? Je réponds quoi ? Je réponds quoi ? "Ca va très bien merci" ça fait la fille qui insiste sur le fait que ça va très bien sans lui. Il faut pas que j'aie l'air d'avoir un truc à prouver. Mais il faut pas que j'aie l'air d'aller mal non plus. Parce qu'il faut qu'il sache que je m'éclate sans lui pour de vrai, parce que je pense plus du tout à lui, tu vois, je m'en fous complètement. (Et sinon je fais comment pour qu'il sente dans mon texto que j'ai mis un wonderbra ?)
Nous : Euh... Mets "Et toi ?". Il t'écrit pas pour savoir comment tu vas, de toute façon. Il a un truc à dire, donc qu'il en vienne aux faits.
Elle : "Et toi ?"
...
Lui : "T'as pas répondu à la question"
Nous : Grands dieux. On va pas beaucoup avancer, à ce rythme là. Qu'est ce qu'il veut, au juste ? Attends : t'es restée un an et demi avec ce mec ? Et vous arriviez à communiquer ? Et vous en êtes là aujourd'hui ? Quelle tristesse.
...
Elle : "Ca va bien merci".
...
Long silence. Attente. Remplissage de verres. Allumage de clopes. Ambiance cellule de crise.
...
Lui : "Dac".
...
(Maintenant revenez en arrière et relisez le dialogue en gras, pour plus de transparence).
Nous : Ah ouais quand même... Ah ben ça valait le coup de t'écrire, dis donc.
Elle : Je réponds quoi ?! 
Nous : Euh... Tu réponds rien. Tu réponds "Merci pour cet échange enrichissant". Ou "bouga bouga".

Ou comment les textos illuminent les relations. 



De toute façon, ça fait un moment déjà que je sais que les textos ne sont pas mes amis.
Illustration récente, à la soirée de Julie.
Julie : Mais tu sais qu'il t'a bien kiffée, à la dernière soirée, Gary ?
Moi : Non, Julie, tu confonds. C'est moi qui ai kiffé Gary à la dernière soirée.
Julie : Mais non, c'était réciproque, je te jure ! 
Moi : Non, Julie. Je t'assure. Ou alors il est vraiment vraiment autiste.
Julie : Mais attends, je te jure ! Il me l'a dit ! 
Moi : Julie, il m'a à peine parlé la dernière fois et là il vient de partir après m'avoir tout juste dit bonjour, je doute que ça soit le début d'une grande histoire d'amour.
Julie : Mais il est timide ! Attends, tu me crois pas ? Je vais te retrouver le texto où il me dit que tu lui as plu ! Je te jure. Attends, je cherche.... (fait défiler les textos sur son iphone) (longtemps)... Ah voilà j'ai trouvé !! Attends... (silence) Ah non merde c'était pas toi.
Hahahaha. Merci, Julie.

Donc, pour en revenir aux textos, souvent, c'est mieux d'appeler. Ou alors, parfois, c'est mieux de se taire tout court. Comme quand tu envoies un texto à deux heures du matin à ton ex pour lui dire que... Bref. Dans ces moments-là, il vaut mieux se taire.
Ou quand tu écris à Martin Cannavo, comme ça, out of nowhere, pour lui dire que toutes les licornes sont mortes. (Véridique). (Oui). (Je sais). Cela dit, il m'a répondu, hein : "Ah ouais ? Aïe. Mais c'est la cata, ça ! C'est arrivé comment ?" Il est adorable, Martin. Il va bien, d'ailleurs. Merci pour lui.
(Un jour il sera mien). (Je le sais. Un indien zarbi à moitié à poil me l'a dit dans un rêve).


Moi, par exemple, apparemment, j'ai perdu des points en parlant, l'autre jour.
En effet, vous apprendrez que Raphaël, ce gentleman, a eu, après notre dernière nuit ensemble (), l'immense classe de me NOTER auprès de mes amis (qui sont aussi les siens, donc), sommet de galanterie pour lequel je tiens aujourd'hui à lui décerner la grande palme de l'élégance.
Comment ça vous voulez connaître ma note ?!! Quoi ?! Vous voulez dire que vous accordez de l'importance à un truc aussi minable, aussi immature, aussi bas, aussi.... Bon ok, il m'a mis un 17/20. (Hum *regarde ailleurs en se grattant le coude*).
Du coup, après m'être offusquée ("QUOI ?!! Non mais il a quel âge ce petit merdeux ? Mais c'est hyper irrespectueux ! Et c'est atrocement puéril ! Non mais au secours !"), j'ai quand même fait la blague : "Bon et sinon : 17/20 ?! Comment ça 17/20 ?? Ils sont passés où les trois points restants ?!"
Chris : Moi je crois que je sais (compte sur ses doigts). Tu les as perdus en prononçant trois mots : "Tu pars maintenant ?". (Huhuhu).
Bref, petite anecdote en passant juste pour dire que Raphaël est un goujat je suis un super coup.

Sinon samedi dernier j'ai rencontré des écrivains de mon âge qui vivent de leurs romans et sont publiés au Seuil et chez Actes Sud depuis dix ans (wesh je fréquente trop l'élite parisienne, t'as vu) et j'étais toute impressionnée et immensément jalouse. Mais bon, ils m'ont payé plein de coupes de champagne et on a dansé sur la Compagnie Créole (jet set style forever*) alors du coup j'ai oublié que je les détestais. Et puis je pouvais même pas les détester, de toute façon. Ils étaient bien trop sympa.
Ils se la racontaient même pas, ces enfoirés.
Ca m'a fait penser à BB, qui donne des cours de français à une grande mannequin brésilienne :
BB : Je te jure : ses hanches m'arrivent au niveau des seins ! ! Et elle se goinfre de petits gâteaux, elle fume comme un pompier, mais elle est toute mince et elle a une peau magnifique ! Je la hais ! Sauf qu'en fait non, je peux même pas la détester : elle est super sympa, cette pute !
Moi : Tu la détestes pas ? Non mais c'est que t'y mets de la mauvaise volonté, là, BB...
C'est un peu comme le chanteur de Sarah W. Papsun qui, non content d'être dans un groupe qui marche super bien, beau mec, sympa, et journaliste chez Télérama, vient en plus de sortir un livre.
Non mais les mecs vous voudriez pas en laisser un peu aux autres, dites ?
Quoique moi je m'en fous, hein : j'ai plein de talent je suis un super coup.
* Après cette longue soirée de grand luxe arrosée au champagne, cela dit, j'ai dû traverser Paris à pied - et par là j'entends "en chaussettes", parce que mes talons me tuaient les pieds - pour rentrer chez moi. Splendeur et misère des courtisanes, j'ai envie de dire.

Bon et aussi, rien à voir, mais aujourd'hui j'ai découvert ça et c'est très rigolo.
C'est un plan du métro de Paris avec les noms des stations en anagrammes.
Ca me fait penser à cette station de métro à Londres, Elephant and Castle, qui m'a toujours fait rêver. (Il y a très longtemps, c'est là que résidait l'Infante de Castille : avec les siècles, "Infant of Castile" est devenu "Elephant and Castle". True story. J'adore cette histoire).
Bref.
Je pourrais faire mille blagues sur ces anagrammes, mais en fait j'ai à faire, voyez vous.
Je dois passer à Villejuif - Paul Vaillant Couturier me faire vriller la jupe-culotte.
Je vous souhaite donc une bonne journée.

Bayane. 

Non, rien à voir, je vous l'accorde.


Et une dernière chose : 
Je tiens à dire que je suis globalement défavorable au zouk dans les magasins de bricolage.
Voilà. C'est dit. 

samedi 27 avril 2013

Le ris de veau, ce héros.



Il fait beau. Très beau. Puis plus du tout. Les arbres sont en fleurs et les gens se prélassent en riant aux terrasses des cafés, puis ils retournent s'emmitoufler chez eux pour boire des grogs. (Il n'y a plus de saisons, ma bonne dame).
Bref, les saisons défilent derrière ma fenêtre, tandis que, un peu comme l'année dernière à la même époque, je reste enfermée dans mon studio, et je traduis.
Traduire est donc mon activité phare, ces jours-ci. Traduire et me moucher. Parce que je suis balade.
Du coup, au lieu d'avoir le teint frais, la joue rose et l'oeil vif, j'ai froid, le teint gris et des cernes. Et je crache mes poumons. Pourtant, vaillante, je traduis malgré tout des textes sur la grande gastronomie française, jour après jour, heure après heure. Le tout en mangeant des Chipsters.

La noblesse de l'asperge, la franchise du turbot, la nonchalance du saumon en croûte et la coquetterie de la gariguette n'ont désormais plus de secret pour moi.
Je sais aujourd'hui que la noix de muscade révèle comme personne le goût délicat du ris de veau (même si j'ignore encore ce qu'est un ris de veau) et que le pistou, euh, c'est cool (si j'ai bien compris).

Je sais aussi que les légumes parlent au cuisinier : en effet, si tu connais bien ton produit, apparemment, il te dit carrément comment le cuisiner (l'homme qui murmurait à l'oreille des légumes). J'en ai déduit que je n'étais pas assez intime avec mes légumes.
(Celui qui vient de faire une blague salace est prié de quitter les lieux, merci) (Non mais) (Même si, je vous l'accorde, à entendre le mec parler de cuisine, on dirait un peu que c'est Fifty Shades of Grey dans sa bouche tous les jours. Mais passons). (Non parce que vous voyez, les légumes, c'est comme les hommes, en fait : ils ont une âme, aussi. On peut discuter, merde !) (Hahaha. Pardon) (Oui, je ris à mes propres blagues, t'as un problème ?).
Je ne suis apparemment pas assez proche de mes légumes, donc. Parce que je sais pas vous, mais moi, perso, ils me disent rien. Ce qui ne m'arrange pas vu que je suis un peu une courge en cuisine. Du coup, j'ai décidé d'y remédier et de socialiser avec eux dans les plus brefs délais.
Je vous raconterai.

J'ai aussi appris qu'à moins d'en avoir épluché des centaines, d'avoir eu leur odeur sucrée et amidonnée dans le nez et d'avoir touché leur chair humide et ferme (graou) des heures durant, on ne pouvait pas vraiment savoir ce qu'était une patate... Eh ouais.
Voilà. C'est dit. Vous ne savez pas ce que c'est qu'une patate, les gars. Et bim. Deal with it.
Le mec il nous balance des vérités, comme ça, sans ménagement, je trouve ça un peu violent.
Moi qui vivais dans une fausse certitude (mais ne le sont-elles pas toutes ?) depuis tout ce temps.
Du coup, je pense qu'on devrait tous organiser des ateliers de sculpture sur patates pour s'efforcer d'entrer en contact avec l'âme de la pomme de terre. Non ? Qu'en pensez-vous ? On s'y met ?

Bref, la douceur juteuse des poires, la tendre fermeté des carottes, la mansuétude du potiron, tout ça (non pardon, ok, j'avoue, le dernier je l'ai inventé).
Sauf que c'est bien joli mais je commence à en avoir un peu marre, là, en fait. Déjà que ça me frustre parce que je vois bien que les légumes ne veulent pas être mes amis...

Et puis ça se la raconte un peu, au pays de la haute gastronomie, je trouve. Déjà que le pâté en croûte s'essayait à la peinture tout à l'heure (notre auteur écrit avec ses pieds et est friand de métaphores à la con), maintenant le turbot aux navets farcis se met au jazz, c'est plus possible.
Il faut que ça cesse.
La métaphore se tient, pourtant. Je sais bien qu'ils ont tous grave le groove, sous l'océan - j'ai vu La Petite Sirène - mais si l'esturgeon et la raie se lancent dans le reggae, moi j'abandonne. Non parce que ça commence à bien faire, les conneries, maintenant, vous entendez ?

(Ils ont vraiment le rythme dans la peau, ces poissons)

D'autant plus que je sens bien qu'à aucun moment le mec ne va avouer qu'il doit tout au petit rat qui lui tire les cheveux sous sa toque, et ça, je trouve ça vraiment nul de sa part.


Oui, ce post est complètement stupide, je vous l'accorde, mais j'avais besoin de me détendre.
(Je vais avoir cette chanson de La Petite Sirène dans la tête toute la semaine, c'est horrible).

Bref, tout ça pour dire que je vous reviens sous peu, dès que j'en aurai fini avec ces conneries.
D'ici là, bon appétit ! Je vous embrasse.

Quoique après je vais en Bretagne jouer à Caroline à la Mer.
Et danser la biguine avec les sardines, tout ça. 
Oui parce que c'est les vacances youhou.
Mais bon, je reviens vite, quoi. Promis.

lundi 8 avril 2013

Je t'aime, moi non plus




Bon. C'était pas encore pour cette fois.
Je pense que le Destin, pris à parti de façon musclée dans Can't Buy Me Love, a décidé de faire un geste, mais qu'il s'est dit que bon, fallait pas non plus trop que je m'imagine que c'était la fête, quoi. Et puis aussi, il s'est dit qu'il ne fallait pas me brusquer, vous voyez. Une histoire trop réussie, comme ça, d'un coup, après tous ces mois de lose intersidérale, il s'est dit que je tiendrais pas le coup. Qu'il fallait me ménager. Que sinon, j'allais souffrir d'une sorte de choc culturel et sombrer.

Quoique quand j'y pense, c'est peut-être plutôt Viggo qui a souffert du choc culturel, dans cette histoire. Avec ses étapes.

Illustration : (Je suis le Québec, donc)

Etape 1 : La lune de miel.

"Dans les quelques jours ou semaines précédant et suivant votre arrivée au Québec, vous éprouvez des sentiments d'euphorie et d'excitation. Vous avez alors beaucoup d'attentes concernant votre séjour. A l'arrivée dans votre nouveau pays, tout est nouveau, exotique et tout semble parfait. Vous avez une attitude très positive, vous avez envie de tout voir, de tout goûter et de faire de nouvelles expériences."

Etape 2 : La crise ou confrontation.

"Cette étape coïncide normalement avec le début de la routine, qui correspond souvent avec le début des cours. C'est à ce moment que vous passez de la phase "vie touristique" à la phase "séjour à l'étranger". C'est une période de désillusion où les différences entre le Québec et votre pays d'origine vous sautent aux yeux. Vous idéalisez le pays que vous venez de quitter et vous posez un jugement négatif sur le Québec. Vous vous sentez désorienté par la perte de vos repères habituels et éprouvez de la dificulté à agir efficacement en société. Vous pouvez être affectés par plusieurs des symptômes suivants : confusion, frustration, impuissance, isolement, nostalgie et mal du pays, ennui, perte d'appétit, irritabilité, stress, hostilité envers le pays d'accueil et ses habitants, fatigue et mal de tête".

Voilà qui résume bien.
Par contre, nous n'avons jamais connu l'étape 3, donc. Celle de l'Adaptation. 

(Moi j'avais un kick sur lui, j'avais les yeux dans la graisse de bine et de la mine dans le crayon, je voulais être sa blonde, vous voyez, alors du coup quand il s'est désintéressé de moi - peut-être parce qu'il en avait marre de pas comprendre quand je lui parlais, va savoir - et peut-être parce que l'amour, en québecois, ça sonne tout de suite vachement moins glamour -, ben j'ai eu les bleus).
 
Bref, après une courte lune de miel, Viggo s'est désintéressé.  
Passée l'excitation du début, donc, assez vite, il a trouvé que finalement, la vie avec moi, c'était plutôt moins bien que la vie tout seul. Alors il m'a dit qu'il était plus trop motivé là, donc bon ben salut, hein. 
Ca m'a rappelé ce jour merveilleux où un mec avec qui j'avais passé une nuit et qui m'avait rappelée ensuite pour me proposer qu'on se revoie a finalement annulé au dernier moment en me disant tout de go : "Je suis désolé, mais je suis comme ça : des fois je veux un truc, et puis après j'en veux plus".  
Ah. Bon. Bon ben je vais retourner faire la teuf avec mes amis les jouets, alors, hein.



Je ne dis pas que Viggo a joué avec moi, hein. 
Juste que bon, il a perdu sa motivation en route, quoi. 
Comme ça. 
Elle était là, et puis pouf, il l'a perdue. 
Elle est tombée en chemin. 
A priori, je dirais qu'elle doit être quelque part dans son lit. Qui n'est pas très grand, pourtant, en plus, on aurait peut-être pu la retrouver, en cherchant bien, mais bon, ces petits trucs-là, je sais pas, faut croire que c'est un peu comme les chaussettes : un jour il y a une des deux motivations qui se perd en route et puis pfiou, ça te fout la paire en l'air. (Et on va quand même pas porter des chaussettes dépareillées, quoi merde, que dirait la fashion police ?).

Reprenons : pour être sympa, donc, le Destin s'est dit que, après m'avoir fait coucher pendant si longtemps avec des mecs qui n'en avaient qu'après mon cul, il allait me faire vivre - enfin - une histoire qui ressemble vaguement à une vraie relation, avec de la tendresse qui dure après la première éjaculation, tout ça. (Il est sympa, le Destin). 
Sauf que bon, pour que je ne m'imagine quand même pas trop que c'était la fête - et probablement pour me punir de m'être plaint pendant si longtemps que les hommes ne voulaient que me baiser (pauvre chérie) - il a décidé de me faire vivre une histoire avec de la complicité, de la tendresse, oui, mais avec pas trop de cul, tiens ! Et bim ! Ah tu fais moins la maline tout de suite, hein ? Parce que bon, faudrait penser à pas trop vouloir le beurre et l'argent du beurre, non mais oh, tu t'es crue où, meuf ? HAHAHAHA (rire machiavélique).


J'ai compris ma leçon. Je ne me plaindrai plus jamais d'éveiller le désir des hommes. Je le jure.
Parce que putain, je peux vous dire que j'en ai passé, des nuits, dernièrement, à poil dans son lit à regarder le plafond pendant qu'il dormait (ou faisait semblant de dormir) après m'avoir pris la main et effleuré les lèvres avec une tendresse polie.
J'ai compris ce qu'enduraient les hommes quand on leur disait non, pas ce soir, j'ai pas envie. Et je sais que ça leur arrive souvent. Wow. J'ai été remplie de compassion.

N'empêche que : vous devez forcément moins le prendre pour vous dans la mesure où il est connu que la libido des femmes est à priori moindre que celle des hommes. Elles ont envie moins souvent, moins facilement. Un mec, c'est plus facile de l'exciter et c'est plus facile de le faire jouir. A priori. (Ne niez pas. Vous êtes plus faciles à satisfaire et franchement, le premier qui s'en plaint je lui mets ma main sur la gueule) (Bande de sales veinards). Le désir des filles, c'est plus compliqué et vous le savez. Nous, par contre, on a un peu l'habitude que les mecs aient envie de baiser tout le temps. Surtout en début de relation. Alors forcément, quand ça n'est pas le cas, on flippe. On le prend personnellement. 
  
Je dois confondre l'amour et le désir. Parce que pour moi, le plus souvent, ça va ensemble. C'est pour ça que quand des Virgile, des Raphaël ou des Kenny me font vivre une nuit de passion, je m'imagine qu'ils sont amoureux. C'est aussi pour ça que quand tu ne me baises pas, je me sens mal aimée. Et malheureusement, si j'ai tort sur le premier point, je pense que je me trompe assez peu sur le second.

Viggo : "C'est parce que je suis malade, stressé par mon boulot, pas dans mon assiette...". 
Ouais c'est ça, prend moi pour une conne.  
Une baisse de libido, au bout de deux ans de relation, parce que t'as des problèmes à côté, ok. 
Au bout d'un mois ? Pitié. 
Je veux bien me mentir deux minutes pour me faire plaisir, mais bon.

Une fille que tu viens de rencontrer et qui te plaît, t'as envie d'elle tout le temps.  
Moi, quand un garçon me plait - et Viggo me plaisait - je n'ai pas seulement constamment envie de lui faire l'amour : j'ai envie de le bouffer. J'ai envie de l'embrasser, de le toucher, de le sentir contre moi. Tout le temps. Du coup, je voyais bien qu'il y avait un truc qui clochait. 
Tu peux me faire tous les dîners et tous les brunchs que tu veux, rester avec moi du matin au soir, dormir des après-midi entières dans mes bras, m'emmener au restau et au parc en me tenant la main et me parler de partir en week-end, moi j'ai beau être une cruche fleur bleue, y a un moment où si tu ne me plaques pas contre le mur en pleine rue pour mettre ta langue dans ma bouche, je m'inquiète. 

Mes amis : "Je suis sûre que tu lui plais, c'est juste qu'il a un problème de libido. Ca n'a rien à voir avec toi. Ca se trouve c'est chronique. Ca se trouve il a une maladie auto-immune incurable et il ose pas t'en parler. Ou alors il est gay. C'est pas ta faute. C'est ça : Il t'aime mais il est gay". (Hahahaha).

Je ne veux pas seulement qu'on apprécie ma conversation, si géniale soit-elle. Je veux qu'on me choppe, qu'on m'agrippe, qu'on m'embrasse à pleine bouche, qu'on me dévore, qu'on cherche ma peau sous mes vêtements avec urgence, qu'on respire fort dans mon cou, qu'on... Bref. 

J'expliquais ça en ces termes samedi soir à mon pote Aladdin. 
Je n'ai pas eu à le lui dire deux fois : il s'est exécuté. 
(J'ai des amis drôlement dévoués, t'as vu ?)
Merci à lui. 
La patrie reconnaissante, tout ça. 
Il m'a rassurée sur mon sex-appeal. 
Parce que putain, je ne m'étais jamais sentie aussi rejetée et peu désirée que ces derniers jours.

Donc voilà, Viggo et moi c'est fini.  
Et même si je trouve qu'on était bien ensemble et que c'est dommage, je ne vais pas essayer de sauver un truc qui ne peut pas l'être. Il ne veut pas, il ne veut pas. 


C'est pas grave. C'est pas comme si je manquais d'amour par ailleurs.
J'ai une famille et des amis fantastiques qui m'aiment, me choient, me font rire, et qui savent me donner en une soirée mille fois plus d'amour qu'il ne m'en a donné en un mois. (Dit-elle, amère).
Je ne suis pas à plaindre.

Le soir de ma "rupture", MoMA m'a envoyé ça : 


 C'était adorable. Et tellement vrai.

jeudi 4 avril 2013

April's Fool

My baby shot me down



Voilà.
Il y a une heure encore, j'avais un mec.
Maintenant je n'en ai plus.
Bang bang.

Happiness is a warm gun indeed.

Bon ben...
Ca va, vous, sinon ?

(Gigi, Ally, ça marche toujours, cette proposition d'ateliers cupcakes à la place du sexe, du coup ?)