jeudi 20 mars 2014

Sister Suffragette is Sick

Ou comment je n'ai pas fait de tour en locomotive.

Un petit post sans prétention pour nous remettre de tout ce militantisme. Pfiou.
(C'est arrivé près de chez vous a eu un succès fou, cela dit : je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en seulement quelques jours, il est arrivé dans le top ten de mes posts les plus lus). 
(Je devrais parler de cul plus souvent).


*******


Chers lecteurs, 

Ces temps-ci, je toussais beaucoup, surtout la nuit. Vu que je n'avais aucun autre symptôme (juste cette toux sèche et persistante), je pensais que c'était une toux d'irritation due à la pollution. 
Eh bien que nenni.

Hier, épuisée de fatigue à force de passer mes nuits à tousser et à ne pas fermer l'oeil, j'ai décidé d'aller chez mon médecin et figurez vous que, croyez-le ou non, il s'avère que j'ai... la coqueluche !

Eh ouais baby. 
Quand toi tu chopes des petits rhumes de sagouins à la portée du premier venu (tss), moi monsieur, je chopes la coqueluche
Je suis comme ça, moi.

Je ne savais même pas que ça existait encore, honnêtement. 
Ca sonne un peu comme le choléra, la tuberculose ou la scarlatine, genre vieille maladie mortelle de l'ancien temps (oui, l'"ancien temps" - vous savez bien : avant, quoi). 
D'ailleurs ça fait un peu flipper, au premier abord, quand on te dit que t'as la coqueluche. 
Je ne vous le cache pas. 
Tout de suite tu te vois avec un corset sous ta robe, obligée de te déplacer en locomotive et de te moucher dans un mouchoir en tissu (rhaaa, dégueu), et ça, ben c'est quand même l'angoisse. (Quoiqu'en fait, faire un tour en locomotive, ce serait pas mal) 
(C'est vrai ça : je me tape la coqueluche et je peux même pas faire un tour en locomotive ? C'est quoi ce bordel ? C'est scandaleux).

Mes collègues, en apprenant mon mal, se sont évidemment empressés de me demander de tousser sur les élèves (ces charmants bambins). 
Mais je n'en ferai rien. 
Pas que je m'oppose à l'idée sur le principe, comprenez (niark niark) : c'est juste que je suis interdite de collège jusqu'à nouvel ordre.
Oui : il m'est désormais officiellement défendu d'approcher des enfants. (O joie). 
Pour éviter de déclencher une épidémie et qu'on ne finisse pas tous comme dans le Fléau, poursuivis par un mec aux cheveux longs avec une veste en jean et des santiags, parce que ça, avouez que ça ferait vraiment flipper.

Cela dit, avant de découvrir que je n'avais pas un simple rhume, j'ai beaucoup toussé dans mes mains avant de distribuer nombre de polycopiés et autres copies.
Pas de panique, cependant : je pense que, contrairement au mien, leur vaccin fonctionne encore. Même si j'ai quand même demandé au collège de faire une annonce. 
Les élèves vont être trop contents, ils vont se sentir un peu comme dans Los Angeles : Alerte Maximum, ça va leur faire des émotions. 
(Déjà qu'ils se cachent sous les tables en hurlant dès qu'ils voient une abeille ou une araignée dans la salle, je pense qu'une maladie potentiellement mortelle devrait faire son petit effet).

Marius
Oh, vous savez, la coqueluche, ce n’est pas si terrible !

César
Malheureux ! Ça s’attrape rien qu’en regardant ! C’est une espèce de microbe voltigeant, cent millions de fois plus petit qu’un moustique ! Et c’est un monstre qui a des crochets terribles… Et dès qu’il voit un petit enfant, cette saloperie lui saute dessus, et essaye de lui manger le gosier, et lui fait des misères à n’en plus finir !
(Marius, Marcel Pagnol)

Bref, je suis tenue de rester en quarantaine chez moi pendant au moins une semaine et d'y cracher mes poumons à l'abri des regards.  
Un peu comme la dame aux camélias, en fait. (Wesh bébé).
Parce qu'avoir la coqueluche, c'est sooo 19th century !



Je me sens un peu comme Beth March se remettant de la scarlatine ou Marguerite Gautier toussotant dans un mouchoir de soie (sauf que moi je suis en vieux jogging Monoprix et que je tousse bruyamment comme un gros charretier, mais au diable les détails).
 
Marguerite Gautier, héroïne de La Dame aux Camélias, donc. 
Qui est enterrée au cimetière Montmartre. 
Quand j'étais adolescente, ça me fascinait complètement. 
La première fois que je suis allée dans ce cimetière (cimetière à l'époque blindé de petits lycéens qui fumaient des joints), je me souviens être tombée sur cette tombe et avoir été absolument éblouie. 
Dans le roman, voyez-vous, elle est bel et bien enterrée au cimetière Montmartre. Et l'histoire est censée être une histoire vraie. J'en déduis qu'Alexandre Dumas Fils a utilisé le nom d'une vraie morte pour son roman, voire d'une vraie courtisane morte de la tuberculose appelée Marguerite Gautier. 
Quoi qu'il en soit, le fait qu'un personnage de roman ait une vraie tombe, ce mélange entre la réalité et la fiction, j'avais trouvé ça génial. 

Bref, je me prends pour une héroïne de roman. 
(A ce propos, je devrais peut-être emprunter sa collerette et son ruban vert à Nala, histoire d'être réellement dans mon personnage).


Avouez que la coqueluche, ça sonne super désuet. Pourtant méfiez vous, il paraît qu'il y a une recrudescence de la maladie et que les cas se multiplient. 
Sauf qu'heureusement on n'est plus au 19ème siècle et que, après m'avoir fait faire une radio et une prise de sang remboursées par la sécu, on m'a donné un arrêt de travail pendant lequel je serai payée et de gentils antibiotiques qui vont tout bien me soigner en silence pendant que je lirai des BDs dans mon lit. Et ça, c'est quand même fantastique. Merci la science.

Seul hic : je suis très contagieuse.



La grosse combinaison jaune et moche. 
Un bon moyen de faire fuir les virus.
Pensez-y.

Je suis donc une paria à compter d'aujourd'hui.
Quand j'ai pris l'ascenseur avec quelqu'un tout à l'heure, je me suis quasiment retenue de respirer. Quand je suis allée à la bibliothèque* pour emprunter des BDs histoire de pas trop m'emmerder chez moi, j'ai pensé à tous les miasmes que je risquais de répandre partout et, du coup, j'ai pris des trucs sans oser les feuilleter. Quand j'ai posté mon arrêt maladie, j'ai pensé aux microbes sur mon enveloppe, microbes qui allaient passer sur les mains des facteurs et se poser sur des lettres en partance pour toute la France. Et je me suis dit que, tel un rat en temps de peste, j'allais être à l'origine d'une épidémie planétaire. 
(Je suis donc rentrée manger de la glace au chocolat devant Girls pour oublier). 


Ceci est donc peut-être mon dernier post avant l'apocalypse. Vous êtes prévenus. 
D'ailleurs je vais mater ce film là, ce soir. Contagion. Histoire de rester dans le thème de la journée.


*******

*A la bibliothèque, j'ai aussi voulu emprunter des CDs de musique classique, mais c'est un peu difficile de savoir quoi prendre. C'est qu'ils ont fait vachement d'albums, tous, dites (huhu). Ils étaient très prolifiques, ces musiciens de l'ancien temps (oui, vous savez : avant). 
Ca aiderait, pour les novices comme moi, s'il y avait des petites compiles de tubes. Genre ça :

En plus ça m'aiderait à me mettre dans l'ambiance, 
pour la convalescence et tout.

*******

Sinon, en attendant la fin du monde, si vous n'êtes pas malade comme moi mais que vous êtes profs et que vos élèves vous gonflent, un collègue a trouvé une solution : leur dire Silence ou je raconte la fin de Game of Thrones.
Une méthode effectivement très efficace pour obtenir ce qu'on veut. En toute circonstance, d'ailleurs.
(C'est comme ça que le Capitaine a fait de moi son esclave).  

*******

Voilà. C'était mon post du 20 mars, à l'occasion de la troisième Journée Internationale du Bonheur. 
"Ce jeudi 20 mars, il est formellement interdit de bouder, pleurer ou broyer du noir. Car c'est la Journée internationale du bonheur, instituée par l'ONU en 2012". 
Non mais... What the Fuck ??!
Grands Dieux.
Déjà qu'on a une journée internationale du câlin (tous les 21 janvier depuis 1986), une journée internationale du rire (tous les premiers dimanches de mai depuis 1998) et une journée mondiale de l'orgasme (tous les 22 janvier depuis 2006)...
L'ONU a aussi instauré une journée internationale de l'amitié (tous les 30 juillet depuis 2011), et demain, lecteurs, c'est la journée mondiale du rangement de bureaux. (Si). (Bon, pas instaurée par l'ONU, celle là, j'avoue).
(Les Américains ont bien une journée nationale du Doughnut, en même temps - cela dit, eux au moins ils ont une raison historique à peu près cohérente, alors que la journée mondiale du rire ?)
(A quand les journées internationales du clin d'oeil, du gros orteil et de la casserole ?)

Bref, je penserai à vous, vous en bonne santé tout là-bas dans le grand monde, pendant ma longue et pénible convalescence. (Ouin) (Je voulais faire un petit toussotement mais y a pas vraiment d'onomatopée pour la toux, si ?).
Je vous salue bien bas et vous souhaite un fort bon week-end.


Non, rien à voir.
En effet.

9 commentaires:

  1. *Cough, Cough*, comment ça, pas d'onomatopée pour la toux?

    Je lis sur ton lien wikipedia que dans certains pays, la maladie est nommée la "toux des 100 jours'"... mais, c'est sans doute une image, hein.

    Bon (et prompt) rétablissement !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas une image, malheureusement :( On m'a prévenue que je risquais de tousser pendant encore quelques semaines...

      J'avais pensé à "cough cough", évidemment (dois-je vous rappeler que je suis prof d'anglais ?), mais c'est de l'anglais, justement. Et je ne suis pas sûre que la version française "kof kof kof" soit vraiment officielle. Si ?

      Quoiqu'il en soit : merci :)

      Supprimer
  2. ahahah t'es fofolle. En même temps quelle chance d'être obligée de ne voir personne et d'être coincée au lit entre séries et BD. Mais perso, je sens l'angine monter, donc je croise les doigts (en même temps ça me bousille mon date de ce soir donc c'est un peu nul)
    Et tu viens de me rappeler que j'ai eu le Fléau en DVD à noël, il faut absolument que je le regarde! (je me rappelle plus très bien du mec à la Bob super flippant)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ouiii, le site des poupées est de retour ! :)

      Tu as raison : je ne peux franchement pas me plaindre, d'autant qu'à part les quintes de toux (assez relou quand même), je n'ai aucune fièvre et je vais bien.
      Certes, comme je tousse trop (la coqueluche fait tousser essentiellement la nuit, allez savoir pourquoi), je fais des nuits blanches, mais comme du coup je regarde des films toute la nuit en faisant des câlins à mon chat : on ne peut pas dire que je sois malheureuse.

      Pour le Fléau : veinarde ! Trop bonne idée le DVD du Fléau comme cadeau (j'ai vu qu'il venait de sortir, en effet).
      Et j'espère que tu pourras aller à et profiter de ton date ce soir quand même :/

      Supprimer
  3. Ahah, la coqueluche. Tu ne peux décidément rien faire comme les autres ma chère Bayane. N'oublies quand même pas que les héroïnes auxquelles tu te compares meurent à la fin, hein. Nous fait pas de mauvaise blague ;)

    (Et sinon, tu cites Le Fléau. Je t'aime. Mais de loin.)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. :)

      Aaaah, ça faisait longtemps !

      T'inquiète, je ne finirai pas seule dévorée par Nala. Je survivrai à la coqueluche comme Beth March à la scarlatine.

      Et tu fais bien de m'aimer de loin. De m'aimer tout court, déjà, cela va sans dire, mais aussi de m'aimer de loin (Le Capitaine lui même m'aime de très loin en ce moment et tant mieux pour lui). J'ai en effet malheureusement déjà contaminé un pote, apparemment, parce qu'on a bu dans la même bouteille y a une semaine.

      D'ailleurs à ce propos allez mettre vos vaccins à jour, tous. Parce qu'à ce rythme là, ce sera bientôt le retour de la polio.

      Supprimer
    2. Ah si t'as raison Beth March elle meurt aussi en fait... Dammit.

      Supprimer
    3. Ouais mais je crois qu'elle meurt d'autre chose, non ? Genre elle est malade et elle fait une crise et on croit qu'elle va mourir mais finalement elle est hors de danger et paf elle meurt ?

      (Je suis fille de médecin. J'ai deux soeurs. Donc honte sur moi si je me trompe)

      Supprimer
    4. Oui, c'est ça : elle chope la scarlatine, elle agonise, on pense qu'elle va mourir, et puis en fait non, hop ça va mieux, même si elle est un peu faible, et puis les années passent, on se concentre sur les autres soeurs, et à la fin du film Jo revient chez ses parents et vlan, Beth est mourante et elle meurt après son arrivée. Retour mortel de la scarlatine ? Autre maladie ? Mystère.

      Supprimer