lundi 2 février 2015

L'homméopute ou la vraie vie.


Chers lecteurs,
Le blog est à l'abandon. Oui je sais c'est scandaleux.
Mais c'est qu'en ce moment, voyez-vous, vivre me prend beaucoup de temps.

Etre en couple, c'est super time-consuming. Déjà qu'avant, quand j'étais seule, j'avais pas le temps de tout faire, mais là ça devient carrément compliqué. 
Comment diable voulez-vous que je trouve le temps de travailler, voir mon mec, voir mes potes, voir ma famille, glander toute seule, lire des livres, voir des films ET écrire des articles de blog ? 
Les semaines sont trop courtes. 
Déjà qu'en ce moment je ne vois plus du tout assez mes amis et que je combine "voir mon mec" avec "glander toute seule/lire des livres/voir des films" pour gagner du temps - si bien qu'au bout de quatre mois il ne me voit déjà presque plus qu'en pyjama, ce qui est mal (j'essaie régulièrement les messages subliminaux et l'hypnose pour tenter de lui faire croire qu'en fait je suis en nuisette de soie et porte-jarretelles mais je crois que ça marche moyen) - bref j'ai plus le temps d'écrire.
(Le Capitaine, il vivait à Londres, il prenait vachement moins de temps).

J'en parlais l'autre jour avec ma copine Malika, qui est tellement petite qu'à côté d'elle, avec mon petit 1m65 règlementaire, j'ai l'air d'être la soeur de Gandalf :
Moi : C'est terrible comme tu te laisses aller quand t'es en couple. Là je me sens aimée, je sais qu'il me trouve belle même quand je porte un vieux jogging pelucheux tout pourri, donc je fais plus aucun effort pour être sexy, c'est mal.
Malika (rit) : Ah ben c'est clair ! D'ailleurs moi c'est bien simple, depuis que je suis mariée j'ai complètement lâché prise, regarde ce que l'amour a fait de moi : une petite grosse d'1m45... Alors qu'avant de rencontrer mon mec j'étais grande et mince !

En plus j'ai été inspectée, du coup j'ai dû bosser comme une folle, j'ai mis un mois à m'en remettre, je crois que l'angoisse m'a fait prendre dix ans en une semaine.
Ce qui explique peut-être pourquoi, la semaine suivante, à un dîner chez BB et sa nana (que j'ai décidé de baptiser Pollyanna à cause de ses grands yeux bleus), un petit garçon de 11 ans - fils d'une amie qui l'a eu très jeune - nous a annoncé le plus naturellement du monde qu'au premier abord, quand il était arrivé, il avait pensé que j'étais - non pas une amie de lycée de BB comme on venait de le lui apprendre mais - ... la mère de Pollyanna. (...)
J'ai cru mourir sur place. (Déjà que quelques jours plus tôt un élève de 6e m'avait demandé si quand j'avais dix ans les skis étaient en bois...). Mais bon, je me console en me disant que les adolescents ont une mauvaise notion de l'âge et du temps qui passe.
Illustration :
Situation : 4e1, contrôle. Ils devaient rédiger un texte pour présenter 50 cents, sur qui ils avaient des infos en français, genre "age : 39 ans", "date de naissance : 06/07/75".
Moi : Vous écrivez l'âge et la date en toutes lettres, on est bien d'accord ?
Myriam : Mais madame pour la date y a écrit 75 mais on sait pas si c'est en 1800 ou en 1700 ou quoi. On fait comment ?
Moi : Euh... Myriam, réfléchis.
Myriam : Ben quoi ? Je peux pas savoir, moi, je connais pas sa vie, hein !


Bref, je suis vieille. Mais tant pis, au moins j'ai été inspectée, c'est fait, ça s'est bien passé, maintenant je suis tranquille pour au moins cinq ans : je vais pouvoir enseigner n'importe comment huhu.

Pour me faire prendre dix ans il y a eu l'inspection et puis bien sûr il y a eu les attentats et les débats en classe qui ont suivi, et qui ont achevé de me traumatiser (comme vous pouvez l'imaginer, on a eu beaucoup de "Je ne suis pas Charlie" et de "Ils l'ont bien cherché"), même si quelque part j'étais heureuse de pouvoir passer autant d'heures avec mes élèves à parler de choses aussi essentielles (d'autant que, comme tout le monde, j'étais à peu près incapable de parler d'autre chose). Dans l'ensemble les débats ont été assez fructueux et gratifiants, je me suis sentie utile, j'ai eu le sentiment de faire avancer les choses, de mettre de l'ordre dans ma tête et la leur, d'agir un peu sur le chaos ambiant, ça m'a fait du bien. Mais ça a quand même été une expérience assez violente. Et puis par là dessus, dans la foulée, il y a eu mon premier conseil de discipline, où j'ai eu l'impression que toute la misère du monde s'abattait sur mes épaules - mais c'est une autre histoire, et puis le conseil de discipline est un peu un mini procès et je ne dois pas divulguer ce qui y a été dit. (Mais croyez-moi, entre les histoires de collégiens SDF, maltraités ou qui abusent de leurs petites soeurs, on doit faire face à des cas sociaux bien tragiques, c'est sordide au possible).

Mais passons. La politique, les problèmes de société, tout ça c'est bien joli mais passons aux choses sérieuses : venez, on parle de moi. 


Je suis en couple, donc. Avec un certain Will. (Rapport à Will dans The Good Wife, yummy).
Et même que ça fait quatre mois et que tout internet n'est pas encore au courant, c'est à se demander ce qu'il m'arrive.



J'ai rencontré Will sur Adopte un Mec.
Oui, je sais que tout le monde dit "Adopte", mais je ne sais pas pourquoi, je m'y refuse. Probablement pour garder mes distances avec ce site où on tombe sur des trucs comme par exemple ça :

"Coureur de jupons cherche Femme en pantalon.
Parenthèse gauche cherche Parenthèse droite pour buller.
Sinon j'ai un gros coeur.
Vieux de plusieurs milliards d'années, comme vous, je viens du big bang.
Je suis fait de lumière, de matière, et d'émotions.
Le temps n'existe pas vraiment.
Mais dans cette vie là, parfois, je me sens seul, alors pourquoi pas.
On se connait déjà. Avant d'être des singes, avant d'être des bactéries, avant d'être de la matière, on venait tous du même endroit. 
De l'amitié, c'est bien.
Sinon, du level. 
Moi aussi, j'ai le droit à ça. Rien de moins.
Comprendra qui veut".  
=> (...)

Ou ça :

"Bon je m'adresse aux filles balançant des "Je marche au feeling", enfin juste celles parlant de feeling. On est tous d'accord, votre "feeling" c'est la version politiquement correcte pour dire que vous regardez en premier le physique et que c'est LE seul critère qui vous donnera envie de parler ou pas. Pourquoi vous n'assumez pas en balançant tout plein de qualités qui de toutes façons sont inutiles si le physique ne suit pas ? Vous êtes à la mode et très nombreuses à penser comme ça. N'ayez pas honte. Bon, après, ça fait de vous des filles totalement superficielles et finalement sans grand intérêt. Mais après tout, si vous ne voulez que des plans cul, pourquoi pas ! Mais assumez. faites pas semblant, c'est ridicule. Vous êtes cramées à des km avec votre feeling, assumez !"  
=> C'est vrai, ça, qu'est ce que c'est que ces truies qui veulent se trouver un mec intelligent, drôle, gentil ET qui en plus les attire ? Non mais et puis quoi encore ? On a un sceau d'eau pour elles si elles veulent ! (Jeune homme, le mot "feeling" est grotesque, je te l'accorde fort volontiers, mais passé ce petit détail sémantique, toi, si jamais tu rencontres une nana qui a plein de qualités mais qui te fait aussi envie qu'une poêle à frire, tu te la tapes ? Tu l'épouses ? Non parce que s'il suffisait que quelqu'un soit intelligent, gentil et drôle pour qu'on tombe sous le charme, ça se saurait. Et je serais amoureuse de tous mes potes. Ca me fait penser à ce qu'une fille m'avait dit, il y a longtemps : que si je refusais de sortir avec son pote qui était gentil et fou de moi, je n'aurais plus jamais le droit de me plaindre que je ne trouvais pas de mec... Non mais sérieux...).

Mais revenons un peu en arrière.
Le Capitaine et moi nous sommes séparés en juin 2014.
Après ça, un peu larguée, j'ai passé deux semaines sur Adopte, ce qui m'a permis de faire le bien et de libérer un maître de conférence d'une des plus grandes facs de France de sa virginité (je suis une bienfaitrice de l'humanité) (il se passe des trucs improbables, parfois, dans la vie, quand même) mais surtout de réaliser que je n'avais vraiment plus envie de penser aux mecs avant un moment. Puis j'ai quitté le site et je suis partie en vacances en famille, loin de la ville, loin des hommes. Sauf que bon, trois mois plus tard j'étais un peu - pour le dire simplement - dans l'état de lubricité d'un lapin en rut échappé de prison, et je suis donc retournée sur le site à la recherche d'un mâle.


Je sais qu'il faut se méfier des rencontres sur internet. J'ai vu l'épisode où Willow tombe amoureuse sur le net d'un certain Malcolm qui s'avère finalement être l'horrible démon Moloch, je suis au courant. Ne vous inquiétez donc pas pour moi, j'ai l'oeil.


Heureusement j'ai eu du bol : j'ai rencontré Will dans la semaine. (Je pense que dans le cas contraire, après deux rendez-vous foireux, j'aurais laissé tomber).

Et c'est là que nous en revenons à cette histoire de petites cases. Celles qu'on coche dans sa tête quand on imagine son idéal masculin.
Par exemple, moi dont la première recherche a été "Trouve moi un trentenaire à Paris qui aime David Bowie" (mode de recherche assez intelligent, par ailleurs, qui m'a également permis de réunir en un seul clic les profils de tous les mecs à Paris qui aimaient jouer au Docteur Maboul), je n'aurais à priori jamais pu tomber sur le profil de Will : il ne correspondait à aucun de mes critères de recherche. (J'ai vu son profil uniquement parce qu'il a consulté le mien, sans tenter de me contacter d'ailleurs, parce que je ne correspondais pas à ses critères non plus. Comme quoi).

La semaine où j'ai rencontré Will, j'étais enfin tombée sur le profil d'un mec qui avait attiré mon attention : son texte de présentation était bien. Mais rien à faire, il avait du gel dans les cheveux, un t-shirt en V plongeant jusqu'au milieu du torse et une gourmette (argh), donc je ne l'ai pas contacté. 
Deux jours avant mon rendez-vous avec Will, j'en discutais en famille au déjeuner :
Moi : C'est con, hein. Il avait l'air pas mal, ce mec, pourtant. Il avait l'air malin, cultivé, il écrivait bien, il avait de bons goûts en cinéma, en musique, en littérature... Il avait l'air drôle. Mais il avait un style à chier. Un mec avec une gourmette c'est juste pas possible.
Mon père : C'est con. Si ça se trouve il te rendrait très heureuse, ce garçon.
Moi/Mon frère/Ma belle-mère (à l'unisson) : Ben non ! Un mec avec une gourmette ne peut pas me/la rendre heureuse !! 

Et je persiste et signe. Un mec avec une gourmette ne pourrait pas me rendre heureuse. Parce que la gourmette, en ce qui me concerne, c'est rédhibitoire. Au même titre que les chemises à rayures avec un col et des manchettes blanches, la chaîne autour du cou (même si j'étais prête à pardonner cet impair à Martin Cannavo), le chapeau, le gel dans les cheveux, le bouc, la queue de cheval, les fautes d'orthographe, les LOL, et un nombre incalculable de choses qui font que non, merci mais non merci.
Ca me rappelle qu'un mec dont j'ai consulté le profil précisait que la femme qu'il recherchait ne portait pas de ballerines. Probablement parce que pour lui, les ballerines représentent un type de femmes particulier qu'il souhaite éviter. (Un autre précisait que la femme qu'il recherchait ne portait pas de culotte, mais probablement pour d'autres raisons).

Ca peut sembler con, de s'arrêter à des détails pareils, et pourtant non, parce qu'indirectement, tous ces détails sont infiniment révélateurs. (Par exemple, la gourmette révèle une grosse tête de noeud beauf et machiste avec un goût de chiottes. Vous voyez la subtilité dans le symbole ?).
Mais, parfois, dans la vie, il faut savoir transiger. (Mais pas pour la gourmette - il s'entend. Si tu fréquentes quelqu'un qui a des goûts différents des tiens - mais quelle idée, aussi, franchement - encore faut-il qu'ils soient à peu près respectables).
Il faut parfois savoir être fort et affronter l'adversité, comme par exemple en couchant avec un homme qui - horreur et damnation - porte une doudoune. (Hérésie. Je sais). (La vie est semée d'embûches).

Je me souviens d'une copine qui, il y a longtemps, me parlait de son mec et du fait qu'elle doutait, qu'elle n'était pas sûre de vouloir rester avec lui, qu'elle pensait qu'ils n'étaient pas fait l'un pour l'autre... A un moment de la conversation, elle a fini par se pencher par dessus la table du café pour m'avouer, à voix basse, comme si elle me confiait un truc honteux et très intime, que :
"Je veux dire... Il sait pas qui est Bourdieu, quoi !".
Tout ça pour dire qu'on a tous des critères essentiels en tête, et que, si on est prêts à transiger sur un certain nombre de choses, certaines autres ne passent pas.

Régis : On n'était pas fait l'un pour l'autre, de toutes façons. Depuis le début. Je veux dire... elle écoute du zouk, quoi !!
Moi : Hein ? T'as fait un môme avec une fille qui écoute du zouk ?! Mais qu'est ce qui t'as pris ?
Régis : Ben tu penses bien qu'elle me l'a caché, au départ...

Bref, depuis quatre mois, je suis moi-même avec un mec qui ne correspond pas à bon nombre de mes critères et, à bien des égards, ça me perturbe.
(Ouais, je sais, j'aborde des sujets de fonds, sur ce site).



Ca me fait penser à ce que dit le mec dans "Love Me Tinder" : qu'au bout d'un moment, avec Tinder, tu rencontres plein de filles et tu te mets à vouloir une fille qui aurait le visage de l'une, l'humour de l'autre, les pieds d'une troisième (j'ai eu un pincement au coeur pour celle dont on ne retenait que les pieds...)... Une fille à la carte, quoi.
Une homéopute. 
(Dans l'Incal, l'homéopute est une pute cyborg générée par un ordinateur : tu la commandes au distributeur, tu choisis son cul, ses seins, ses cheveux, etc., puis tu payes pour un temps voulu et elle sort de la machine. Magique. Cela dit, la mère de John Difool - le héros de la BD - est une homéopute, ce qui m'a toujours un peu perturbée. Erreur de script ? C'est une homéopute qui a pris son indépendance et est devenue une pute normale ? Faudra m'expliquer).

Les sites comme Adopte te donnent en effet l'illusion que tu peux choisir ton mec à la carte.
Tu peux choisir la couleur de ses cheveux, leur longueur, leur aspect, la couleur de ses yeux, son âge, sa taille, sa pilosité, sa corpulence, ses loisirs, son style vestimentaire, ses  habitudes alimentaires...
Un peu comme si tu créais un avatar, en fait.
Limite tu peux choisir la profession de ses parents. 
Buffy: I don't get it. Why would anybody wanna make a girl?
Xander: [bitterly] You mean when there's so many pre-made ones just laying around? Ah, the things we do for love... 
Buffy: Love has nothing to do with this. 
Xander: Maybe not, but I'll tell you this: people don't fall in love with what's right in front of them. People want the dream. What they can't have. The more unattainable, the more attractive. (Saison 2, épisode 2)
Or, Will n'est pas le garçon que j'aurais - à priori - commandé à la machine des homméoputes.
Déjà, il a grandi à Creil.


(Cela dit moi j'ai grandi à Ivry-sur-Seine donc j'ai un peu le droit de fermer ma gueule, allez-vous me dire. En effet, dans le genre glamour on fait mieux... A moins d'avoir un petit faible pour l'ambiance RDA, bien sûr, mais ce n'est pas le cas de tout le monde).

Conversation avec BB : 
BB : Putain c'est l'angoisse, demain je dois présenter ma nana à mes grands-parents... Ils savent pas que je suis lesbienne... Ca va être horrible.
Moi (plaisantant) : Ma pauvre poule... En même temps moi ça va pas être facile non plus, hein... Il va falloir que je présente Will à mes parents et je leur ai pas encore annoncé que... il est picard.
BB : (rit) Ah ouais, merde... Dis leur que t'es lesbienne, c'est mieux !!

Par ailleurs, il est informaticien.

C'est très bien, pourtant, informaticien. Son boulot, c'est de faire des sites internet pour des grandes boîtes, universités ou chaînes de télévision, il fait ça très bien et on est bien contents qu'il y ait des gens comme lui qui comprennent comment ça marche et soient capables de créer des moteurs de recherche dignes de ce nom (Ben oui parce que de nos jours, sans moteurs de recherche, comment on fait pour trouver l'amour, hein ? Je vous le demande).
Mais bon, vous avouerez qu'on fait plus glamour, et puis pour se raconter sa journée le soir sur l'oreiller ben, du coup, c'est limité.
Je ne comprends rien  l'informatique.


A priori, je préfèrerais un mec comme Giles dans Buffy. (J'ai enfin l'âge de réaliser qu'il est sexy).
Giles : I'm just going to stay and clean up a little. I'll be back in the Middle Ages. (Il parle du rayon de la Bibliothèque).
Jenny : Did you ever leave?
Giles: I-I-I really don't know how to advise you. Things involved with a computer fill me with a childlike terror. Now, if it were a nice ogre or some such I'd be more in my element.
(Saison 1, épisode 8)
Ensuite : il ne sait qui est Jane Austen.
....
Quand j'ai appris que Will ne savait pas qui était Jane Austen, j'ai appelé toutes mes amies pour leur annoncer l'horrible nouvelle, un peu comme si je venais d'apprendre qu'il avait tué quelqu'un.


Bref, moi qui ne sors généralement qu'avec des intellos littéraires parisiens, je sors avec un informaticien picard qui ne lit pas de livres (ou si peu)... Pas mon type d'homme, donc.


Par ailleurs, affront ultime : il porte une doudoune. (Diantre. La coupe est pleine). 
La doudoune est très à la mode en ce moment. La doudoune avec de la fourrure autour de la capuche. La doudoune à la Liam Gallagher. 
Or, la doudoune, c'est le mal.

Et chaque jour, notre amour est mis à l'épreuve :
Moi : Non mais Will c'est pas possible, là ! Tu peux pas me présenter ton pote banquier de droite qui roule en porche ET acheter du museau de porc pour l'apéro le même week-end ! Je t'aime mais faut me ménager un peu, là, quand même...
(Il a ri). 

Car oui : il a aussi un pote d'enfance banquier qui roule en Porsche, vote UMP et... a une gourmette.
Parfois je me demande sincèrement si notre histoire peut surmonter ce genre de choses. 
Le pote banquier, la doudoune grise, le museau de porc...
Mais bon - aussi atroces que soient toutes ces contrariétés - on est bien ensemble.
On est même très bien. 
Et il a mille qualités fantastiques qui arrivent à me faire oublier qu'il a aussi vu l'intégrale de Plus Belle la Vie. (Si). (Non, je n'ai aucune excuse valable à vous présenter pour ce dernier élément, il va vous falloir l'accepter comme tel, sans édulcorant, comme moi avant vous). (Soyez forts).
Mais tout ça je m'en fous.
Parce que je l'aime très fort.
(Aimer un homme dont on sait qu'il a regardé l'intégrale de Plus Belle La Vie : c'est peut-être ça, le véritable amour).
Et que lui me trouve parfaite, ce qui - avouez - est un gage de grande qualité.

 


Willow (à Oz): Well, I like you. You're nice, and you're funny, and you don't smoke. Yeah, okay, you're a werewolf, but that's not all the time. I mean, three days out of the month, I'm not much fun to be around either. (Saison 2, épisode 15)

Alors on verra pour la suite. 
Et - ça me fait mal de le dire mais il le faut - tant pis pour Jane Austen. 



* Je présente mes plus plates excuses à tous mes lecteurs picards à queue de cheval qui portent une doudoune, ainsi qu'à leurs compagnes, leurs soeurs, leurs mères... (Dammit, je viens de perdre la moitié de mon lectorat).
* Et je tenais pat ailleurs à dire à tous mes lecteurs qui aiment jouer au Docteur Maboul qu'ils n'étaient pas seuls : ils sont étonnamment nombreux, sur Adopte.

6 commentaires:

  1. Chouette, tu es de retour ! Pourtant, j'ai vérifié qu'il n'y avait rien de neuf sans aucune conviction aujourd'hui... bonne surprise !
    Ravie d'apprendre de bonnes nouvelles, pour couronner le tout.

    Pour revenir sur une partie un peu moins chantante de ton article, les conseils de discipline sont en effet assez insoutenables ; j'étais déléguée au C.A. au collège, et j'avais l'insigne honneur d'assister aussi à ces "mini-procès" - qui ont généralement des conséquences aussi désastreuses que les vrais procès, d'ailleurs : tenter de se débarrasser des problèmes plutôt que les régler...
    Ce qui me ménage une habile transition sur les événements du mois de janvier... C'était un début d'année vraiment affreux, espérons que la suite sera meilleure même s'il n'est plus temps de faire ses voeux ! Je me réjouis en tout cas de lire que tu as trouvé quelque utilité à tes conversations avec tes élèves.

    A bientôt (avant quatre mois j'espère) !

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    1. Bonjour Marie !
      Tenter de se débarrasser des problèmes plutôt que de les régler. C'est exactement ça. On a viré un élève qui en était à son énième collège en 3 ans, on a rien réglé, on a juste refilé le problème à quelqu'un d'autre, et le gamin va aller de collège en collège jusqu'à ce qu'il ait seize ans et finisse complètement déscolarisé. Dieu sait ce qu'il va devenir. Très vraisemblablement psychopathe s'il ne l'est pas déjà. Mais on ne peut pas lui imposer d'aller voir un psy et on ne peut rien signaler aux services sociaux. Tant que ni le père ni le gamin n'auront agressé ou violé personne (ou tant qu'on ne pourra pas le prouver), personne ne lèvera le petit doigt... C'est dur dur.

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  2. Tu sais moi j'aime un mec qui vient de Neuilly et qui étais dans l'école de Jean Sarkozy, chacun sa croix...! Pas besoin d'être la soeur siamoise d'un homme pour l'aimer :)

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  3. cet article me donne envie de faire caca (c'est completement con de juger un male potentiel sur sa connaissance ou pas de Bourdieu quoi...)

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    1. La thèse de l'article te choque, vraiment ? Tu veux dire que tu n'as pas de critères ? Qu'il n'y a rien pour toi qui soit rédhibitoire ou tue-l'amour ? T'as jamais rencontré un mec dont tu t'es dit "Il est sympa et sexy mais non il est vraiment trop différent de moi, on n'a rien en commun, je n'aime rien de ce qu'il aime, il se fout de ce qui m'intéresse, c'est même pas la peine d'essayer" ?

      Oui bien sûr ça peut sembler extrêmement snob et élitiste de sa part, d'avoir douté de sa compatibilité avec son mec de l'époque parce qu'il ne connaissait pas Bourdieu, mais en même temps on a tous des critères différents, c'est juste humain. Moi je la comprends. C'était une historienne sur-diplômée (et assez psychorigide par ailleurs) qui avait envie d'un mec qui en sache autant voire plus qu'elle, d'un mec qu'elle puisse admirer intellectuellement. Bourdieu c'était un exemple, ça révélait juste le fait qu'il ne faisait pas partie de son monde.

      Ensuite on peut évidemment être bien avec quelqu'un qui vient d'un univers complètement différent et a des centres d'intérêt complètement autres, mais bon dans l'ensemble on sort quand même avec des gens avec qui on a des intérêts, une sensibilité et une culture commune, c'est pas choquant c'est juste humain.
      Ensuite il faut savoir faire la part des choses, c'est tout.

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