Cupidon, l'amour, l'éjaculation faciale, tout ça...

Une amie qui vient de se séparer de son copain, en pleurs : Je me suis rendu compte d'un truc, je voulais te le dire : je mets des heures à lui envoyer un texto. Comme avant. Ca faisait trois ans que ça ne m'était pas arrivé. J'avais oublié. Qu'on se prenait la tête comme ça sur le moindre mot...

Il y a une semaine, à la terrasse d'un café à Ménilmontant avec mes cousins :

Mojojo : Elle vient de m'écrire, là. Elle veut savoir quand on se retrouve. Je dis quoi ?

Lili, sa sœur : Ah ben pour l'instant rien. Tu dis rien avant au moins une heure, là.

(Une demi-heure passe, Mojojo commence à pianoter sur son portable).

Lili : Tu lui écris, là ? Ca fait combien de temps ? Mouais, ok... Tu lui dis quoi ?

Mojojo : Je luis dis que là je bouffe une pizza en terrasse avec mes cousins mais que je l'appelle après.

Lili : Hein ?!! Mais non, lui dis pas que tu bouffes une pizza « avec tes cousins », c'est nul ! Et puis elle s'en fout que tu bouffes une pizza !

Mojojo : Bon ben je dis quoi alors ? Que je bois un verre en terrasse avec des potes ?

Lili : Mais non, « avec des potes » aussi, c'est nul. Enfin c'est un peu mieux mais bon... T'écris « Je bois un verre en terrasse, je te tiens au courant », c'est tout.

Mojojo (rit) : Mais non, ça fait genre je bois un verre en terrasse tout seul !

Lili : Ben alors tu dis « Je suis avec du monde, je te tiens au courant ». Voilà. Ca fait le mec qui veut pas dire avec qui il est. Pour qu'elle puisse s'imaginer que t'es avec une autre meuf. C'est pas compliqué, putain. C'est des points faciles, ça, Mojojo, laisse pas passer une occasion pareille !

Je l'ai raconté à Quentin le lendemain. On en a ri. Du coup c'est devenu une private joke entre nous.

Moi : T'es encore au taf, là ? On se retrouve à quelle heure, du coup ?

Quentin : Je suis avec du monde en terrasse, là. Je te tiens au courant.

(Puis, 30 secondes plus tard) Non mais plus sérieusement : dans une heure ?

Et pourtant. Maintenant je mets des heures à lui envoyer le moindre texto.

Que dis-je : maintenant je ne lui envoies plus de texto du tout.

Mais nous y reviendrons.

 **************

Mon cousin Don Valdes avec une inconnue sur Tinder :

Inconnue : Non mais ça ne marchera pas entre nous, de toutes façons. Toi t'es passionné par la musique et le cinéma, moi pas du tout : on n'a pas les mêmes centres d'intérêt, on est trop différents.

Don Valdes : Ah bon ? Pourquoi, c'est quoi tes centres d'intérêt, à toi ? Qu'est ce qui te passionne ?

Inconnue : La fiscalité.

Ah.

…

(Ca me fait penser à ce jour où on faisait de la rando en famille dans la forêt :

Moi : Oh, vous avez entendu ? Y a une grosse bête dans la forêt, là.

Mon père : Fais gaffe, c'est peut-être un comptable revenu à l'état sauvage!)

...

Mais passons.

Vous l'aurez sûrement compris : je suis de retour dans le monde merveilleux des sites de rencontre.

Je suis d'abord retournée sur Adopte, mais très brièvement.
(Adopte un Mec et ses abonnés qui vendent du rêve : Mr Bonobo, DSK Junior, J'EmballeJean ou encore DonQuiChoppe, pour n'en citer que quelques uns). (Grands Dieux).
Je suis retournée faire un tour sur Adopte, donc. Pour voir.

Simplement le temps de rencontrer Baby K.

« Baby » parce qu'il a des bouclettes blondes de chérubin, des yeux bleus, et qu'il a sept ans de moins que moi. Comme le Capitaine avant lui. (Oui, le Capitaine était un enfant. Un enfant sur-diplômé, un enfant prof de fac, un enfant plus intelligent que beaucoup de trentenaires que j'ai connus dans ma vie, mais un enfant quand même).

Bref, ça y est, ma réputation est faite.

A dîner avec des amis l'autre soir :

Moi : J'ai rencontré un mec.

Lady V : Il est majeur ?

(Oui, je sais, je disais dans mon dernier post que je voulais un mec pour fonder une famille, mais dans les faits force est de constater que je ne suis attirée que par des gamins avec qui c'est impossible. Parce que je crois que j'en ai pas vraiment envie, en fait).

(Je crois que je ne veux pas vieillir).

Baby K, donc.

Rien a raconter à part qu'il s'est avéré au bout d'une demi-heure le soir de notre première rencontre à Paris que Baby K n'était pas seulement immensément beau, drôle et intelligent mais qu'il avait également une maison de vacances à Tara, c'est à dire dans le même bled que moi en Bretagne, ce qui est quand même hautement improbable et semblait du coup être un sacré signe du destin. (On a appris à nager au même Club Mickey, connu nos premiers émois amoureux au pied des mêmes cabines de plage, fait des feux sur la même crique à l'adolescence, regardé le soleil se coucher sur la même île année après année). Bref, j'ai un peu cru avoir rencontré l'homme de ma vie (Pour la vingt-cinquième fois en trois ans. Oui. Ne soyez pas désagréables, voulez-vous). Et tout semblait se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que, après des heures à rire et à flirtouiller au bar, il me raccompagne au métro et... me fasse la bise (et vlan, une grosse bise dans ta gueule) en disant « A une prochaine fois ».

Je répète :

A. Une. Prochaine. Fois.

...

Mon ego a pleuré des larmes de sang.

Surtout quand il m'a écrit le lendemain pour me dire que c'était parce que notre différence d'âge lui faisait peur. (Comprendre « Je veux pas de toi parce que t'es vieille ») (Un homme qui sait parler aux femmes).

Mais ça c'était avant qu'il ne me relance au bout d'une semaine, que j'annonce à tous mes amis que « ce soir je baise, parce que bon, on est bien d'accord qu'il ne m'a pas relancée pour jouer au bridge ! » et que, au bout de nombreuses heures supplémentaires à boire des coups sous le ciel d'été, il me raccompagne au métro et... me refasse la bise.

(Et vas-y que je t'achève à pieds joints). 

Quand j'ai raconté ça à mes amis le lendemain, ils étaient... désolés pour moi.

...

Il lui a donc fallu une deuxième soirée pour être vraiment sûr que je ne lui plaisais pas.

Pas de problème, mec. My pleasure.
(Hum).

Mais bon, Baby K et moi on s'est quand même retrouvés à Tara pour boire des coups sur la plage l'autre jour, et du coup c'est cool, on va devenir copains de bac à sable, ce qui est bien aussi.

(De toutes façons on aurait pas pu être ensemble, il est beaucoup trop intéressé par la fiscalité hyperactif, rien que de l'écouter me raconter ses journées ça me fatigue, il aurait voulu m'emmener faire du vélo et de l'escalade et du volley... Du volley. Moi. Good heavens).

Et puis comme Baby K était le seul mec intéressant de tout Adopte un Mec, je suis partie vers d'autres horizons. Et c'est ainsi que j'ai découvert... OkCupid.

Tout le monde : Ok quoi ? Mais c'est quoi ce truc ?

Je n'avais moi non plus jamais entendu parler d'OkCupid.

C'est MoMa, qui vit à Berlin, qui m'en a parlé la première, en me disant que tous ses copains étaient dessus. (C'est gratuit). Je suis donc allée voir et en effet, c'est clairement un site d'expat'. Mais c'est surtout, avant toute chose, un site américain. Très américain.

C'est fascinant.

En effet, OkCupid n'a pas fait traduire son site en plusieurs langues pour s'adapter à ses participants à travers le monde. Donc tout est en anglais. Ce qui est logique pour un site utilisé par des expatriés, me direz-vous. Sauf que ça donne des trucs un peu aberrants, comme des myriades de profiles rédigés dans un anglais calamiteux par des français à la recherche de... français.

Mais le plus incroyable, c'est que, le site n'existant que ////////////////////////////ù!µµµµµ

$********,000000000000000000000000000000000000000000000000000000000+MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM (pardon, Nala s'est allongée sur le clavier pendant que j'allais me faire un café) (je crois qu'elle essaye de vous dire quelque chose).

Reprenons : Mais le plus incroyable, c'est que le site n'existant que dans sa version américaine, il est à bien des égards complètement inadapté à un public français.

Mais ne partons pas dans tous les sens et commençons par le début :

OkCupid fonctionne au départ un peu comme Adopte : chacun a un profil où il se décrit et publie des photos de lui, profil qui peut être consulté par n'importe qui. Sachant que tu le sais immédiatement quand quelqu'un consulte ton profil. Même s'il – pardon, si elle (ne nous voilons pas la face) – le consulte deux cent fois par jour. Ce qui peut être gênant.
(Les concepteurs d'Adopte avaient pourtant bien compris, eux, que les filles étaient folles à lier et qu'il fallait donc les laisser stalker les hommes en toute discrétion : ils ont donc inventé le « mode ninja » pour les filles, technique d'invisibilité qui permet à une fille avec qui tu as échangé deux mots, et sans que tu n'en saches rien, d'aller sur ton profil toutes les trois minutes si elle le souhaite et de montrer ta photo aux inconnus dans la rue pour leur dire qu'elle est ta femme). (Merci Adopte). 

Quand le profil de quelqu'un te plaît, tu peux soit le/la liker (sachant que, comme pour Tinder, tu ne sauras pas qui te like à moins que ça ne soit réciproque, auquel cas tu reçois un gros « It's a match »), soit tu peux lui écrire (sachant que, sur OkCupid, il n'y a pas de système de « charmes » comme sur Adopte : tu écris à qui tu veux quand tu veux).

Alors du coup évidemment tu prends le risque de te prendre un vent (et par là j'entends d'être purement et simplement ignoré, parce que les gens écrivent rarement pour t'expliquer pourquoi ils ne souhaitent pas te parler). Mais, en même temps, ça a aussi de bons côtés.
Moi, personnellement, le premier bon côté que j'ai pu constater, c'est que je me suis mise à recevoir vingt messages par jour de mecs me faisant des blagues et me disant que j'étais belle et drôle, ce qui a fait comme de la Biafine à paillettes sur mon petit ego meurtri. Il y a même un mec qui m'a écrit du Portugal pour me dire qu'on ne se rencontrerait jamais mais qu'il s'était quand même dit qu'il DEVAIT m'écrire pour me dire que « You are a GORGEOUS woman. You are STUNNING. You're a delight to my eyes ». (Wow. Ah ben cool. Merci, mec. You just made my day). 

Bon, évidemment, il y a aussi quelques ratés.

Comme ce mec dont la photo de profil représentait un gros chauve tatoué en combinaison orange de meurtrier, menotté et entouré de flics (un mec qui sait se vendre), qui m'a écrit « Bim », puis « Vlan », plus « Paff », puis « Boum », puis « Plouf », « Slurp » et « Floc » (un beau monologue d'onomatopées, qui devenait un peu plus obscène sur la fin, tout ça en l'espace de trois jours) avant de, finalement, m'envoyer ça : http://www.sanger.dk.
(True story).

Un autre mec m'a écrit pour me demander d'emblée ce que je portais là maintenant tout de suite.

Un autre, avec qui j'ai un tout petit peu papoté avant de lui dire gentiment qu'il était charmant mais qu'il était trop jeune (oui, ça m'arrive aussi) (ne soyez pas désagréables, j'ai dit) m'a fort élégamment fait remarquer que notre différence d'âge n'était pas un problème tant qu'on était bien d'accord sur ce pour quoi on se voyait. (Classe).

Cela dit, dans l'ensemble, les mecs sont tous charmants et courtois, et je n'ai pas du tout eu le sentiment d'être un bout de viande jeté aux chiens, ce qu'on aurait pu craindre sur un site où les mecs peuvent t'écrire ce qu'ils veulent quand ils veulent. (Et puis au moins, quand tu ne leur réponds pas, ils ne font pas comme certains mecs dans la rue qui te disent "Eh vas-y, fais pas ta pute, paye ta chatte !" (Again, true story). 

Et puis les hommes ne sont pas les seuls à être cash, loin de là : Baby K me racontait l'autre jour qu'il avait un peu discuté avec une nana sur Adopte, qu'il lui avait proposé qu'ils se rencontrent en vrai et donné son numéro, et qu'elle l'avait traumatisé en l'appelant dès le lendemain au travail pour lui dire qu'elle voulait qu'il la prenne par le cul. (A quoi il m'a dit qu'il s'était désinscrit, parce qu'il croyait décidément beaucoup trop aux princesses pour ce genre de site) (Rhooo. Baby). 

Mais revenons à OkCupid et comment ça marche.

Il y a les pages de profil avec un texte et des photos, donc. Mais aussi, il y a des questions.

Un peu plus de 700 questions en tout, auxquelles chacun est libre de répondre ou non.

Chaque question se présente sous forme de QCM, avec plusieurs réponses proposées : « oui » ou « non » dans certains cas, ou des réponses plus élaborées pour les questions ouvertes.

A chaque question, tu es invité(e) à cocher ta réponse, puis à cocher les réponses que tu attends - ou du moins est prêt(e) à accepter - de la part de l'autre, avant d'indiquer si la réponse à cette question est pour toi un peu, assez ou très importante. (Tu peux aussi ajouter un commentaire à ta réponse, pour nuancer ou expliquer pourquoi tu as coché tel ou tel truc).

Une fois les réponses de chacun enregistrées, le site fait ses petits calculs (et se fait des couilles en or en vendant les infos au monde entier) et te dit avec qui tu es compatible.

Quentin et moi, on était compatibles à 99%. Un bon signe, à priori.

(Cela dit, le site m'a également dit que j'étais compatible à 99% avec l'ancien coloc' de mon cousin, avec qui il faudrait me payer pour passer cinq minutes, donc bon).

Les concepteurs d'OkCupid ont un blog entier où ils partagent les résultats des études qu'ils font sur leurs abonnés. Ils expliquent qu'un jour ils ont affiché des pourcentages de compatibilité mensongers pour voir si ça affectait les échanges entre les gens. Il s'est avéré que leurs abonnés parlaient davantage aux gens avec qui le site leur disait qu'ils étaient compatibles, même si c'était un leurre. (No kidding).

Mais j'ai envie de dire que 1) c'est aussi parce que quand tu recherches un homme à qui parler, le site te propose ceux avec qui tu es compatible et 2) si un mec est affiché comme peu compatible avec moi, j'ai tendance à partir du principe que c'est parce que c'est un évangéliste fou.

Pourquoi ?

Revenons aux questions.

C'est un site américain, donc.

Les questions posées sont donc, en vrac :

« Pensez-vous que le créationnisme a sa place à l'école ? »

« Pensez-vous que le monde serait plus sûr si tout le monde avait une arme ? »

« Pensez-vous que les impôts soient une bonne chose ? »

« Un enfant surpris en train de se masturber doit-il être puni ? »

« Pensez-vous que l'homosexualité est un péché ? ».

Et j'en passe.

Véridique.

Cela dit, comme c'est un site américain et que le site se veut accessible aussi bien aux New Born Christians qu'aux petits libertins du pays, les questions de ce type sont souvent ponctuées, sans transition, de questions sur l'éjaculation faciale ou l'anulingus. (Mon correcteur orthographique est perturbé. Il ne connaît pas le mot anulingus, ce petit prude).

Si on rajoute les quelques questions normales de l'ensemble, ça donne donc ça :

« Croyez-vous au pouvoir de la prière ? »

« Aimez-vous qu'on vous tire les cheveux pendant l'amour ? »

« Avez-vous une arme à la maison ? »

« Aimez-vous qu'on vous fasse mal pendant l'amour ? »

« Aimez-vous la randonnée ? »

« Vous arrive t-il de déplacer des objets par la seule force de votre esprit ? »

« Pensez-vous qu'il est acceptable de faire l'amour avant le mariage ? »

« Aimez-vous le jazz ? »

« Aimez-vous la sodomie ? »

etc. etc.

C'est... cocasse.

Heureusement, quand le site te dit que tu es compatible à 90% mais incompatible à 10%, il ne te laisse pas dans le doute - (On est incompatibles parce qu'il n'aime pas la randonnée ou parce que c'est un créationniste homophobe?) : en effet, on a accès aux réponses de l'autre. On a accès aux réponses de tout le monde, en fait. (Ce qui explique pourquoi je me suis abstenue de dire si oui ou non j'aimais qu'on me tire les cheveux pendant l'amour).

Du coup, avec Quentin, on a décidé que nos incompatibilités (le fait qu'il aime le jazz et pas moi et que j'aime prendre le petit déjeuner au lit et lui non) étaient surmontables.

Une dernière aparte sur les questions super kinky, cela dit.

Qui répond à ces questions ? Quelle nana in her right mind va aller dire sur internet, aux yeux de tous, qu'elle aime qu'on lui éjacule dans la gueule ?

Si tu cherches uniquement un partenaire pour t'adonner à des parties fines, évidemment, je comprends, ça permet de se reconnaître entre petits cochonous aux mœurs débridées, et c'est tant mieux, mais sinon : est-ce que tu as vraiment envie, avant même de l'avoir rencontré, qu'un mec qui ne sait pas grand chose de toi - à part que tu aimes Emile Zola et les vacances à la mer - sache également que tu aimes qu'à l'occasion, on t'attache ? Est-ce que tu ne préfères pas, à l'occasion justement, le laisser découvrir tout ça par lui-même ?

Bref, j'ai rencontré Quentin, et c'était vachement bien.

Et pendant deux semaines on s'est parlé tous les jours, et on a pique-niqué au soleil, fait l'amour dans mon lit, regardé des séries, fait l'amour dans mon lit, mangé au restaurant, fait l'amour dans mon lit, bu des coups dans des bars jusqu'à tard en se racontant nos vies, fait l'amour dans mon lit, petit-déjeuné au café avant d'aller bosser, fait l'amour dans son lit, et on a traîné et rigolé dans les parcs et sur les bords de Seine, et on s'est embrassés goulûment dans les rues de Paris, et il a déplacé un billet de train pour me voir un soir de plus, il m'a appelée « darling » et il a utilisé le futur simple et il m'a dit qu'il était « très très très content » de me retrouver... (Vous le voyez bien, là, le clip au ralenti où on rit à pleines dents blanches les cheveux dans le vent, où il m'offre une glace et où on va faire de la calèche à Central Park ? Good).

Et puis le matin de mon départ en vacances il m'a dit : « Bon donc on se voit pas pendant deux mois, c'est ça ? ». Et il a ajouté que lui en fait ça lui allait très bien parce que de toutes façons il sortait d'une histoire, qu'il s'était séparé de sa copine six mois plus tôt et que donc il ne se voyait pas s'engager à 500% dans une relation, qu'il avait du mal à se projeter et qu'il savait qu'il lui faudrait des mois avant de retomber amoureux de qui que ce soit, et que donc voilà. Et il a fini en disant : « Mais on se tient au courant ? ».

Je répète :

On. Se. Tient. Au. Courant.

Je portais un caleçon et un T-shirt à lui, dans sa cuisine, au petit matin. On mangeait des chouquettes qu'il venait d'aller acheter parce qu'il savait que j'aimais les chouquettes. On venait de passer la nuit dans les bras l'un de l'autre, il venait de me présenter à sa coloc'.

J'ai posé mon café.

Moi : Bon. Ben je vais te souhaiter de bonnes vacances.

Lui : Non mais c'est pas ce que j'ai dit... On se tient au courant, ok ? Juste on s'appelle pas tous les jours, quoi...

Je suis allée prendre une douche. Je me suis habillée. J'ai rassemblé mes affaires pour partir.
Il m'a embrassée à la porte. Il m'a dit de lui envoyer des photos de mon jardin en Bretagne (...).

Et, depuis, grosso modo, on ne s'est pas reparlé.

Et rebelotte autour de moi :

Marylin : Il va se sentir merdeux dans 5, 4, 3, 2...

Mais rien. Il ne m'a même pas fêté mon anniversaire.

Donc voilà.

Naze.
Minable.
Pff.

 **************

Heureusement, il se passe des choses beaucoup plus palpitantes dans la vie amoureuse de mes proches :

BB s'est mariée. (Elles étaient magnifiques toutes les deux dans leurs belles robes de princesses, on a tous dansé pieds nus dans la forêt jusqu'au bout de la nuit – elles se sont mariées dans la forêt – et on a bu des litres de champagne et tout le monde (sauf moi) (sob) a baisé dans les fourrés. Bref c'était un beau mariage).

Marylin a emménagé avec son mec.
Gigi vit le grand amour.

Le mec de Fleur l'a demandée en mariage la semaine dernière à Tara, où ils étaient tous venus pour les vacances. Vacances où on a fait des barbec' de maquereaux au coucher du soleil, mangé des huîtres, vidé des cubis de vin blanc, et où Lady V nous a expliqué qu'à chaque fois qu'elle buvait, elle voulait devenir charcutière (hips). Et on a joué à des jeux, bien sûr. 

And last but not least : Charlie a enfin couché avec Mag hier soir.

Echange de textos :

Moi (texto groupé) : Les chéris je rentre à Paris le 28 juillet pour quelques jours, vous serez là ?

Charlie : Oui.

Moi : Mais d'où tu m'envoies un texto à minuit, toi ? T'es pas en train de faire l'amour sauvagement ?

Charlie : A moitié...

Moi : Haha. Tu fais l'amour d'une main et tu m'écris de l'autre ?

Charlie : Ce n'est pas ma main.

Hahahaha. Charlie <3

Et puis moi, ben, on verra. En attendant je suis en Bretagne, et je profite.

Et je me suis fait piquer par une guêpe aujourd'hui mais j'ai pas pleuré parce que je suis grande.

(Je viens d'avoir 34 ans).

J'espère que vous êtes fiers de moi. 

Et sinon je suis mutée en lycée ! Dans le 94 (Je m'embourgeoise).

Et du coup je vais échapper à la réforme du collège.

(Mais ça, ce sera pour un autre post...)