lundi 8 avril 2013

Je t'aime, moi non plus




Bon. C'était pas encore pour cette fois.
Je pense que le Destin, pris à parti de façon musclée dans Can't Buy Me Love, a décidé de faire un geste, mais qu'il s'est dit que bon, fallait pas non plus trop que je m'imagine que c'était la fête, quoi. Et puis aussi, il s'est dit qu'il ne fallait pas me brusquer, vous voyez. Une histoire trop réussie, comme ça, d'un coup, après tous ces mois de lose intersidérale, il s'est dit que je tiendrais pas le coup. Qu'il fallait me ménager. Que sinon, j'allais souffrir d'une sorte de choc culturel et sombrer.

Quoique quand j'y pense, c'est peut-être plutôt Viggo qui a souffert du choc culturel, dans cette histoire. Avec ses étapes.

Illustration : (Je suis le Québec, donc)

Etape 1 : La lune de miel.

"Dans les quelques jours ou semaines précédant et suivant votre arrivée au Québec, vous éprouvez des sentiments d'euphorie et d'excitation. Vous avez alors beaucoup d'attentes concernant votre séjour. A l'arrivée dans votre nouveau pays, tout est nouveau, exotique et tout semble parfait. Vous avez une attitude très positive, vous avez envie de tout voir, de tout goûter et de faire de nouvelles expériences."

Etape 2 : La crise ou confrontation.

"Cette étape coïncide normalement avec le début de la routine, qui correspond souvent avec le début des cours. C'est à ce moment que vous passez de la phase "vie touristique" à la phase "séjour à l'étranger". C'est une période de désillusion où les différences entre le Québec et votre pays d'origine vous sautent aux yeux. Vous idéalisez le pays que vous venez de quitter et vous posez un jugement négatif sur le Québec. Vous vous sentez désorienté par la perte de vos repères habituels et éprouvez de la dificulté à agir efficacement en société. Vous pouvez être affectés par plusieurs des symptômes suivants : confusion, frustration, impuissance, isolement, nostalgie et mal du pays, ennui, perte d'appétit, irritabilité, stress, hostilité envers le pays d'accueil et ses habitants, fatigue et mal de tête".

Voilà qui résume bien.
Par contre, nous n'avons jamais connu l'étape 3, donc. Celle de l'Adaptation. 

(Moi j'avais un kick sur lui, j'avais les yeux dans la graisse de bine et de la mine dans le crayon, je voulais être sa blonde, vous voyez, alors du coup quand il s'est désintéressé de moi - peut-être parce qu'il en avait marre de pas comprendre quand je lui parlais, va savoir - et peut-être parce que l'amour, en québecois, ça sonne tout de suite vachement moins glamour -, ben j'ai eu les bleus).
 
Bref, après une courte lune de miel, Viggo s'est désintéressé.  
Passée l'excitation du début, donc, assez vite, il a trouvé que finalement, la vie avec moi, c'était plutôt moins bien que la vie tout seul. Alors il m'a dit qu'il était plus trop motivé là, donc bon ben salut, hein. 
Ca m'a rappelé ce jour merveilleux où un mec avec qui j'avais passé une nuit et qui m'avait rappelée ensuite pour me proposer qu'on se revoie a finalement annulé au dernier moment en me disant tout de go : "Je suis désolé, mais je suis comme ça : des fois je veux un truc, et puis après j'en veux plus".  
Ah. Bon. Bon ben je vais retourner faire la teuf avec mes amis les jouets, alors, hein.



Je ne dis pas que Viggo a joué avec moi, hein. 
Juste que bon, il a perdu sa motivation en route, quoi. 
Comme ça. 
Elle était là, et puis pouf, il l'a perdue. 
Elle est tombée en chemin. 
A priori, je dirais qu'elle doit être quelque part dans son lit. Qui n'est pas très grand, pourtant, en plus, on aurait peut-être pu la retrouver, en cherchant bien, mais bon, ces petits trucs-là, je sais pas, faut croire que c'est un peu comme les chaussettes : un jour il y a une des deux motivations qui se perd en route et puis pfiou, ça te fout la paire en l'air. (Et on va quand même pas porter des chaussettes dépareillées, quoi merde, que dirait la fashion police ?).

Reprenons : pour être sympa, donc, le Destin s'est dit que, après m'avoir fait coucher pendant si longtemps avec des mecs qui n'en avaient qu'après mon cul, il allait me faire vivre - enfin - une histoire qui ressemble vaguement à une vraie relation, avec de la tendresse qui dure après la première éjaculation, tout ça. (Il est sympa, le Destin). 
Sauf que bon, pour que je ne m'imagine quand même pas trop que c'était la fête - et probablement pour me punir de m'être plaint pendant si longtemps que les hommes ne voulaient que me baiser (pauvre chérie) - il a décidé de me faire vivre une histoire avec de la complicité, de la tendresse, oui, mais avec pas trop de cul, tiens ! Et bim ! Ah tu fais moins la maline tout de suite, hein ? Parce que bon, faudrait penser à pas trop vouloir le beurre et l'argent du beurre, non mais oh, tu t'es crue où, meuf ? HAHAHAHA (rire machiavélique).


J'ai compris ma leçon. Je ne me plaindrai plus jamais d'éveiller le désir des hommes. Je le jure.
Parce que putain, je peux vous dire que j'en ai passé, des nuits, dernièrement, à poil dans son lit à regarder le plafond pendant qu'il dormait (ou faisait semblant de dormir) après m'avoir pris la main et effleuré les lèvres avec une tendresse polie.
J'ai compris ce qu'enduraient les hommes quand on leur disait non, pas ce soir, j'ai pas envie. Et je sais que ça leur arrive souvent. Wow. J'ai été remplie de compassion.

N'empêche que : vous devez forcément moins le prendre pour vous dans la mesure où il est connu que la libido des femmes est à priori moindre que celle des hommes. Elles ont envie moins souvent, moins facilement. Un mec, c'est plus facile de l'exciter et c'est plus facile de le faire jouir. A priori. (Ne niez pas. Vous êtes plus faciles à satisfaire et franchement, le premier qui s'en plaint je lui mets ma main sur la gueule) (Bande de sales veinards). Le désir des filles, c'est plus compliqué et vous le savez. Nous, par contre, on a un peu l'habitude que les mecs aient envie de baiser tout le temps. Surtout en début de relation. Alors forcément, quand ça n'est pas le cas, on flippe. On le prend personnellement. 
  
Je dois confondre l'amour et le désir. Parce que pour moi, le plus souvent, ça va ensemble. C'est pour ça que quand des Virgile, des Raphaël ou des Kenny me font vivre une nuit de passion, je m'imagine qu'ils sont amoureux. C'est aussi pour ça que quand tu ne me baises pas, je me sens mal aimée. Et malheureusement, si j'ai tort sur le premier point, je pense que je me trompe assez peu sur le second.

Viggo : "C'est parce que je suis malade, stressé par mon boulot, pas dans mon assiette...". 
Ouais c'est ça, prend moi pour une conne.  
Une baisse de libido, au bout de deux ans de relation, parce que t'as des problèmes à côté, ok. 
Au bout d'un mois ? Pitié. 
Je veux bien me mentir deux minutes pour me faire plaisir, mais bon.

Une fille que tu viens de rencontrer et qui te plaît, t'as envie d'elle tout le temps.  
Moi, quand un garçon me plait - et Viggo me plaisait - je n'ai pas seulement constamment envie de lui faire l'amour : j'ai envie de le bouffer. J'ai envie de l'embrasser, de le toucher, de le sentir contre moi. Tout le temps. Du coup, je voyais bien qu'il y avait un truc qui clochait. 
Tu peux me faire tous les dîners et tous les brunchs que tu veux, rester avec moi du matin au soir, dormir des après-midi entières dans mes bras, m'emmener au restau et au parc en me tenant la main et me parler de partir en week-end, moi j'ai beau être une cruche fleur bleue, y a un moment où si tu ne me plaques pas contre le mur en pleine rue pour mettre ta langue dans ma bouche, je m'inquiète. 

Mes amis : "Je suis sûre que tu lui plais, c'est juste qu'il a un problème de libido. Ca n'a rien à voir avec toi. Ca se trouve c'est chronique. Ca se trouve il a une maladie auto-immune incurable et il ose pas t'en parler. Ou alors il est gay. C'est pas ta faute. C'est ça : Il t'aime mais il est gay". (Hahahaha).

Je ne veux pas seulement qu'on apprécie ma conversation, si géniale soit-elle. Je veux qu'on me choppe, qu'on m'agrippe, qu'on m'embrasse à pleine bouche, qu'on me dévore, qu'on cherche ma peau sous mes vêtements avec urgence, qu'on respire fort dans mon cou, qu'on... Bref. 

J'expliquais ça en ces termes samedi soir à mon pote Aladdin. 
Je n'ai pas eu à le lui dire deux fois : il s'est exécuté. 
(J'ai des amis drôlement dévoués, t'as vu ?)
Merci à lui. 
La patrie reconnaissante, tout ça. 
Il m'a rassurée sur mon sex-appeal. 
Parce que putain, je ne m'étais jamais sentie aussi rejetée et peu désirée que ces derniers jours.

Donc voilà, Viggo et moi c'est fini.  
Et même si je trouve qu'on était bien ensemble et que c'est dommage, je ne vais pas essayer de sauver un truc qui ne peut pas l'être. Il ne veut pas, il ne veut pas. 


C'est pas grave. C'est pas comme si je manquais d'amour par ailleurs.
J'ai une famille et des amis fantastiques qui m'aiment, me choient, me font rire, et qui savent me donner en une soirée mille fois plus d'amour qu'il ne m'en a donné en un mois. (Dit-elle, amère).
Je ne suis pas à plaindre.

Le soir de ma "rupture", MoMA m'a envoyé ça : 


 C'était adorable. Et tellement vrai.

15 commentaires:

  1. "Un mec, c'est facile de l'exciter et c'est facile de le faire jouir."
    Première partie: à la rigueur (pas mal de contre-exemple en vrai et je peux avoir mon côté Viggo)
    Seconde partie: Mouahhhh (exclamation machiavélique), ne pas confondre éjaculation et jouissance (baiser n'est pas jouer, merci)

    Sinon, je suis triste pour toi que cela se termine comme cela. Mon prochain verre sera à ta santé et à celle de toutes les midinettes du monde.

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    1. Je savais que quelqu'un me reprendrait sur cette affirmation. Parce que je sais qu'elle manque de nuance. Mais reconnais qu'à priori, un mec, quand sa nana lui saute dessus, il dit rarement non, et que l'inverse n'est pas vrai. (Le désir des hommes s'éveille généralement plus facilement, de façon plus automatique). Par ailleurs, je sais aussi qu'il ne faut pas confondre éjaculation et jouissance, et que ce n'est pas parce que tu éjacules que tu as eu l'orgasme de ta vie. Mais bon, l'éjaculation en soi n'est jamais désagréable, si ? Donc bref, je maintiens quand même l'idée de base. Et je pense que tu ne me contrediras pas.

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    2. Du coup j'ai rajouté "plus".
      "Un mec, c'est PLUS facile de l'exciter et c'est PLUS facile de le faire jouir." Parce que c'est ce que je voulais dire. En fait.

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    3. Pas tout à fait vrai, ça, ma chère Bayane. Je suis entièrement d'accord qu'il est plus facile d'exciter et de faire jouir un mec plutôt qu'une nana, je ne te contredirai pas sur ce point. MAIS (car il y a un mais), tu te trompes en disant que l'éjaculation est toujours agréable. Sans dire qu'éjaculer peut être désagréable au sens de douloureux, il arrive que tu éjacules sans en retirer aucun plaisir, si ce n'est le fait de te dire que "c'est bon, c'est fait, je remets mon caleçon et je me casse". C'est rare, je te l'accorde, mais ça peut arriver. D'ailleurs, c'est l'occasion de mettre fin à une légende urbaine : les mecs peuvent simuler puisqu'ils peuvent éjaculer sans plaisir.
      Fin de l'exposé.
      J'espère que tu vas bien tout de même, malgré ce coup dur, et je te dis à bientôt pour de nouvelles aventures bloguesques =)

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    4. Aucun plaisir si ce n'est celui du soulagement, donc. Par contre c'est pas parce que t'as pas pris de plaisir à éjaculer que t'es obligé de te rhabiller et de te casser, oh, dites !
      Et la tendresse, bordel ?
      (Si les filles se cassaient à chaque fois qu'elles avaient pas d'orgasme, t'imagines...).
      (Si tu réponds "on aurait pas à leur faire le petit déjeuner", je hurle).

      Sinon oui, je savais qu'un mec pouvait simuler, je peux t'assurer que c'est une information que j'ai retenue : ça m'a tellement traumatisée le jour où je l'ai appris, je ne savais plus à quel saint me vouer ! (Je n'ai plus jamais vraiment été la même...).

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  2. Euh... On aurait pas à leur faire le petit-déjeuner! (Pardon. Je vais m'auto-flageller de ce pas mais c'était trop tentant.)
    Je te demanderais bien comment tu l'as appris, mais en y pensant, je ne suis pas sur de vouloir connaître la réponse...

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    1. Sale type !
      Bon, sinon non, je suis navrée, il n'y pas d'histoire croustillante. Je ne me rappelle même pas qui me l'a dit ni quand. Probablement un mec à moi, mais je ne sais pas lequel ni à quelle occasion. Par contre l'information m'a marquée. (C'est flippant pour tout le monde, de savoir que l'autre simule peut-être).

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    2. Surtout que, jusqu'ici, on pensait bêtement que c'était notre prérogative à nous, les filles. Va falloir qu'on se trouve autre chose !

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    3. Oui alors moi par contre je n'ai jamais simulé. J'ai toujours trouvé le concept diantrement contre-productif, personnellement. Si personne ne fait semblant, on s'en sort quand même à priori vachement mieux.
      Mais bon, ça c'est encore un autre débat. (Ce mériterait presque un post en soi).

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    4. Du coup faut voir (parce que je plaisantais en fait). (Si tu veux en parler sérieusement par contre, pas de soucis). (Personnellement, simuler je sais pas faire). (Par contre je pense que ça peut être pratique parfois). (Quand on sait faire quoi).

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    5. Oui oui, je sais que tu plaisantais !
      Mais cela dit c'est vrai : on croyait que seules les filles pouvaient le faire. Je n'avais jamais eu l'angoisse de me dire que l'autre simulait peut-être le plaisir avant de l'apprendre. Ca doit être très désagréable, pour les hommes, quand même, de ne jamais vraiment être sûrs. Moi j'aimerais pas.

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    6. Un mec peut même simuler l'éjaculation (quand le rapport est sous capote). Si si, ça m'est arrivé!!! Je n'ai pas honte de le dire, le mec en question avait un gros problème de quéquette (Viggo en pire ma p'tite dame). Les mecs tordus du cul, ça existe autant que les filles...

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    7. Simuler l'éjaculation ? Tu veux dire faire genre qu'il fait un noeud avec la capote et aller la jeter alors qu'en fait il a pas joui ? Je suis sûre que les mecs font ça beaucoup plus souvent qu'on ne le croie.

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  3. ouais, j'avais des doutes, j'ai fouillé dans la poubelle, j'avoue...

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    1. Ouais mais y a des mecs qui remplissent les capotes d'eau et les vident avant de les jeter. Soit-disant pour vérifier qu'elles ne sont pas percées, mais je les ai toujours soupçonnés d'avoir peur qu'on essaye de s'auto-féconder avec leur sperme après leur départ ;)

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