vendredi 14 février 2014

Saint-Valentin Tintamarre Marabout



En direct de l'Education Nationale :
Aujourd'hui, un élève à moi a été pris d'un fou rire incontrôlable parce que j'ai dit "She".
Parce que "She", ça ressemble à "Chie". 
Voilà voilà.
Hum. 
Merci de votre attention. 

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C'est les vacances.
Depuis tout à l'heure.

VACANCES !!! (Joie. Liesse. Fanions).

Dieu que ça fait du bien.

Parce que je n'en pouvais plus. 

Oui, je sais, je ne fais pas beaucoup d'heures. 
Oui, je sais, j'ai beaucoup de vacances. 
Oui, je sais, je suis une sale sangsue de fonctionnaire privilégiée, blablablabla. 
N'empêche que ces temps-ci, je n'en peux plus de mon métier. 

C'est épuisant pour les nerfs. 
Vous n'imaginez pas. 

J'envisage d'ailleurs d'aller voir quelqu'un, car je suis vraisemblablement anormalement sensible aux micro-agressions quotidiennes auxquelles je dois faire face. 
J'ai des potes profs qui font face aux mêmes sans en souffrir autant.

Je prends, à tort, la désinvolture de certains élèves et leur rejet de l'école comme une attaque personnelle et une remise en cause directe de mon travail. 
Je supporte très mal cette situation absurde et kafkaïenne où l'on attend de moi que j'enseigne à des gens qui ne veulent pas apprendre et qui me reprochent de faire mon métier, à savoir de leur demander de se taire, d'écouter, de travailler, de faire l'effort d'essayer de comprendre. 
Il m'est difficile de m'efforcer de donner jour après jour à tant de gens qui ne veulent pas recevoir. 

Et comme je ne peux pas changer mon public, je vais essayer de me changer moi.



Je vais donc aller en parler à un psy, parce que ça fait du bien de mettre un nom sur les choses.
(Tu prends ta névrose, tu l'appelles Jean-Jacques, et tout de suite ça va mieux).



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C'est les vacances, donc, et ça, c'est quand même super chanmax, d'autant que ça veut dire que je vais pouvoir aller voir mon homme là bas dans sa contrée pluvieuse, et ça, c'est bien. Comme ça on va pouvoir se les cailler ensemble et ça fera un peu moins froid. 

Oui, aujourd'hui c'est aussi la Saint-Valentin, et diantre, j'ai un amoureux le jour de la Saint-Valentin, mais bon, en fait, on s'en fout un peu. 
J'ai bien demandé au Capitaine, sur Skype, hier soir, s'il comptait m'offrir une chaîne avec la clef de son coeur en pendentif, mais il a répondu :
"Hum... hum... hum... oh regarde un petit écureuil tout mignon : "
J'en déduis donc que pour la Saint-Valentin, c'est mort.  

Ma nouvelle photo de profil Skype.
J'en suis assez contente.


Du coup, je passe la soirée avec BB.
Et demain, pour oublier, on va passer la soirée chez Charles avec Hélo et Julien, tous plantés devant sa télé 3D avec nos grosses lunettes comme des vampires en RayBan, et on va regarder une bonne connerie genre ça, parce que, avouez, ça a l'air d'être un grand moment de cinéma :



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Oui parce que BB a besoin de se changer les idées.

BB, voyez vous, est amoureuse. 
Ouais, je sais : scoop toujours. 

BB est amoureuse et - deuxième effet Kiss cool (oui, ce post est très années 80, z'avez vu) (si ça continue je vais finir par vous mettre une pub Mentos) (ah ben tiens, voilà, c'est fait) - deuxième effet Kiss cool, donc : BB est amoureuse d'une fille. 
Eh oui : cette grande amatrice d'hommes qui a culbuté tous les mâles de la planète se meurt aujourd'hui d'amour pour une femme. (Elle continue à coucher avec des hommes, cela dit. Mais, aujourd'hui, elle le fait essentiellement pour apprendre : "Ah tiens, tu fais comme ça ?". Car les hommes, eux, savent comment on fait l'amour à une fille - du moins à priori. Elle, non). 

Mais, entre nous, le plus dingue reste que BB soit amoureuse.
Ca ne lui est arrivé que deux fois depuis dix-sept ans que je la connais.
Autre nouveauté : BB n'a jamais, de sa vie, vécu ce qu'elle vit aujourd'hui : à savoir aimer quelqu'un qui ne lui tombe pas immédiatement dans les bras. 
(Oui, je sais, là, comme ça, ça donne juste très envie de lui lancer des pierres).
(En même temps, c'est normal : comment diable peut-on ne pas vouloir de ma BB ?)

Du coup, elle comprend enfin ce que j'ai pu ressentir par le passé ("Mais comment t'as survécu, sérieux ?!"), ainsi que mon mode de fonctionnement amoureux : celui qui dit que quand tu veux prendre une citadelle, tu peux évidemment l'assiéger, agir en fin stratège et essayer de l'avoir à l'usure, mais que tout compte fait, quand on y réfléchit (ou pas), autant y aller direct avec une barre à mine et démolir la porte.
Une technique qu'elle pratique actuellement avec panache. 

BB, qui clamait haut et fort que son cul n'avait pas de cerveau, vient finalement de découvrir que si. 
Et, selon toute vraisemblance, son cul est parti pour bien se prendre la tête. 

BB, qui ne s'attachait jamais à personne, est tombée amoureuse. 
Amoureuse à en crever. 
Amoureuse à en écrire des poèmes.
Amoureuse à en clamer - BB part en Guadeloupe après-demain - qu'elle donnerait dix séjours en Guadeloupe pour une nuit avec sa dulcinée.
(Vu le temps qu'il fait ici, je me suis vue dans l'obligation de lui faire bouffer ses bottes). 
Amoureuse à en écrire son amour sur les temples d'Angkor et sur la grande barrière de corail (pour informer les poissons - oui parce que quand on aime vraiment, lecteurs, on veut que les poissons le sachent), et aussi en latin sur les serviettes en papier des restau le soir quand elle est bourrée. 

(Du latin. Un peu comme la meuf dans l'Exorciste, maintenant que j'y pense). 
(Hum. Il est peut-être temps de passer quelques coups de fil).

(Bref, c'est décidé : je m'en vais dire au Capitaine que je n'accepterai pas une seconde de plus cet amour au rabais et que s'il n'a pas la courtoisie d'aller de ce pas dire hurler son amour pour moi aux poissons mutants de la Tamise avant de le graver en araméen sur la façade de la Tate Modern, c'est fini entre nous. Non parce que bon, hein, oh).  

Bref, l'amour, cette saloperie.
(Pour résumer). 
Cette saloperie qui vous fait parler en latin. (Ah non, pas vous ?).
Cette saloperie qui vous fait tourbillonner dans les airs avant de vous déchiqueter, un peu comme un Sharknado. (Une tornade de requins. Oui).

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Enfin je dis ça mais moi ça va sinon, hein. 
Mon amoureux à moi il est gentil et tout. 
J'ai une chance folle. 
Même que quand il fait un truc qui me fait de la peine et que je le lui dis, non seulement il ne m'envoie pas bouler, mais en plus il m'écoute, il s'excuse, il me prend dans ses bras et il ne le refait plus. 


Et il m'appelle tous les jours et il me dit que je lui manque et il veut partir en vacances avec moi et... et... et... ben il m'aime, quoi.
C'est fou, non ?
Waou.  
Dingue. 
C'est cool, la vie.
C'est l'amour à la plage, quoi.
Awou, tcha tcha tcha, tout ça tout ça.

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Voilà pour les nouvelles en cette belle journée nationale des amoureux.
(Fête à l'histoire très ancienne, dont on trouve une première version dans l'Empire romain, où, tous les 13 février, de jeunes hommes sacrifiaient un bouc, faisaient des lambeaux avec sa peau, puis fouettaient les jeunes filles avec afin de les rendre fertiles).
(Je sais pas vous, mais moi je préfère les fleurs).


Bref.
Sur ce, c'est pas tout ça mais je dois vous laisser, je dois aller nettoyer mon appartement.
Oui car, comme je vous le racontais précédemment, mon appartement est parfois si sale que les moutons de poussière en viennent à fonder de petites civilisations. Or, il se trouve que j'ai découvert hier un petit temple à mon effigie sous mon lit. Il est donc temps pour moi de passer l'aspirateur. 

Je vous souhaite donc un fort bon week-end et une belle Saint-Valentin, avec tout plein de cadeaux et de tours de Paris en limousine rose comme celle que je viens de voir passer dans la rue.
Et tout plein de baisers sous la pluie, aussi, parce que bon, hein, y a des passages obligés, quand même, dans la vie, quoi merde. 

A bientôt !

(Et, comme il pleut, je profite de l'occasion pour publier cette fort jolie photo de cochon avec des bottes rouges, ce dont, je suis sûre, vous me remercierez). 


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Ajout :

OH MON DIEU !!!
Des fleurs.
Il m'a fait livrer des fleurs.

Des roses rouges.
Avec un mot d'amour.
En italien et en breton.
....

Waou.  

(Elles sont belles et elles sentent bon et en plus apparemment elles ont bon goût - Nala est en train de les manger avec passion).

Waou.

Je suis toute retournée.
(C'est encore mieux qu'une déclaration d'amour en Cheyenne sur la Tate Modern, dites).
....

Rhoooo.                                                                                 
Captain oh my Captain.
(Joie. Liesse. Fanions).


8 commentaires:

  1. Rhooo ben zut alors, moi qui avait comme but un jour de tomber dans les bras de BB me voila fort marri :D

    Je sens par contre que tu vas avoir ton lot d'histoires à raconter ;)

    Et le Capitaine a l'air très attentionné ^^

    Sur ce je te laisse à ton entreprise de démolition du temple :D

    PS : tu as bien fait de lui faire bouffer ses bottes;;;; quand je vois le temps ICI (c'est à dire plus à l'ouest de Paris)

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    1. :)
      Dis-moi, Sans-Visage, heureusement que tu es là, sinon je me sentirais drôlement abandonnée, ici.
      (J'ai pas écrit pendant trop longtemps, j'ai perdu tous mes lecteurs, booh).

      Grosse entreprise de démolition de temples hier après-midi, donc, mais par contre niveau or et argent ça laissait un peu à désirer, je suis déçue.
      (A quoi bon éradiquer une civilisation si tu peux pas leur piquer leurs richesses après coup ?).

      Sinon il fait toujours aussi froid et moche et BB est partie en Guadeloupe hier, je propose donc que nous mettions toute notre énergie aujourd'hui à la maudire ensemble.
      (Je crois que, de mon côté, à l'inverse de BB, je donnerais dix nuits d'amour avec Le Capitaine pour un séjour en Guadeloupe - ce pour quoi je m'excuse platement auprès de lui, mais bon, je sais qu'il comprendrait).

      Bonne journée !

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    2. *est là*

      Et comme je ne fais pas comme tout le monde, je vais réagir sur la première partie de ton poste. Je t'encourage vivement à aller voir quelqu'un comme tu dis. Parce que tu es quelqu'un de sensible et d'intelligent et que travailler sur soi n'est jamais une défaite ou une perte de temps. Avec le bon interlocuteur, on peut avancer à une vitesse parfois effrayante. Le tout est de trouver le bon...


      ... un peu comme en amour, quelque part...


      ... *se dit que Freud aurait des choses à dire et court se cacher*

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    3. Oui, le tout est de trouver le bon...
      Les psys, c'est en effet un peu comme les mecs : j'en ai vu une bonne dizaine dans ma vie, mais la plupart du temps, ça n'a pas duré. (Sauf que là, c'était plutôt moi qui avais peur de l'engagement et fuyais au bout de deux rendez-vous).
      Et les bons coûtent une blinde ! J'en avais trouvé une super l'année dernière, mais faire un chèque de 90 euros au bout d'une demi-heure, une fois par semaine, ouch ! (L'analogie avec les mecs s'est arrêté à la fin du dernier paragraphe, hein).
      Mais bon, je pense que ça va être rebelotte... Ma carte bleue saigne d'avance. Mais quand ça marche, ça vaut évidemment tous les chèques du monde.

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  2. Ah bah tout se perd ! si en plus on n'a rien en pillant les temples désormais,mais où va le monde !
    Quant à BB, on essaye la poupée Vaudou ? je ne peux pas donner grand chose contre un séjour en Guadeloupe, mais j'irai bien également ;)
    Sinon Braquo recommence et les bandes-annonces de Game of Thrones reprennent, on se console comme on peut ^^

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    1. Oui ! Et la deuxième saison de House of Cards est sortie ! En entier ! Youhou !

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  3. Mais non, tu n'as pas perdu tous tes lecteurs !
    Dire que c'est moi qui t'ai demandé d'écrire sur ton métier d'enseignante, à chaque fois ma vocation en prend un coup...
    Passe de bonnes vacances reposantes en continuant de filer le parfait amour avec ton Captain !

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    1. Coucou, fidèle lectrice !

      Bah en même temps c'est bien que tu sois prévenue.
      Cela dit, moi j'ai été prévenue : mon père, prof, a essayé de me dissuader parce qu'il était inquiet, qu'il avait peur que je souffre trop, que je n'aie pas les épaules, et je n'ai rien voulu entendre.

      Je ne regrette rien, mais quand même : c'est pas facile. Parce qu'il avait raison : je pense que je suis en effet trop vulnérable pour ce métier. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde, hein. (Et ce sur quoi il faut que je travaille).

      Cela dit, tout dépend de ton public.
      Enseigner peut bel et bien être fantastique.
      Ma vocation à moi est intacte, c'est juste que je veux enseigner l'anglais, justement, et qu'une partie importante de mon travail actuel est de faire de la discipline, ce qui, pour le coup, n'est pas ma vocation du tout.

      Ce qu'il faut, c'est éviter les collèges difficiles. Et donc avoir l'agrégation et/ou (si possible ET) te marier et avoir des enfants. (Je connais une fille de mon âge qui est mariée et a un petit garçon : elle est dans un lycée dans le 15ème. Y a pas de secret).

      J'avais moi-même beaucoup misé sur l'agrégation. Mais je l'ai loupée de trois points :( Quant au mariage et aux enfants, ben c'est pas pour tout de suite...

      Bonnes vacances à toi aussi, vaillante étudiante !

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