dimanche 26 février 2012

Martine et le kama sutra



Un jour, j'ai dit à Sigmund : "Eh oui, contrairement aux apparences, je suis une grosse coincée".
Il m'a répondu : "Non, c'est pas vrai, t'es pas une grosse coincée... T'es ma grosse coincée".

Je me dois en effet d'avouer ici l'inavouable vérité : je suis une fille plutôt old school. Eh oui : entre autres tares, la midinette a des moeurs dangereusement peu dissolues. Elle s'en excuse.

1) La midinette n'est pas très branchée sex shop, sex toys ou costumes de soubrette.
          L'autre jour, je suis rentrée dans un sex shop avec des amis. Astro était avec nous.
          C'était ma copine Calamity qui nous avait tous traînés là après le dîner, en bande, parce que les sex shops, à Calamity, c'est son dada.
          En effet, Calamity aime les accessoires, les gadgets, les corsets en dentelle rouge et tout ce qui va avec. Cependant, ce que Calamity aime par dessus tout, c'est que ça se sache. (Les vidéos d'elle qu'elle envoie à son copain sont d'ailleurs régulièrement envoyées à d'autres "par erreur").
          Ce soir-là, donc, en bonne exhibitionniste (moi je raconte bien ma vie sur internet, vous allez me dire), Calamity avait très envie de faire savoir au monde entier (mais surtout à Astro) qu'elle était le coup du siècle. (Le premier qui commente ce post pour me demander le numéro de téléphone de Calamity se prend ma main sur la gueule).
          J'étais très gênée.
          Je ne suis pourtant pas bégueule. Je n'ai pas particulièrement de difficultés à parler de cul ouvertement, voire crûment, avec les gens. Je n'ai rien contre les sex toys en soi, et je ne vois pas non plus d'inconvénient majeur à aller dans un sex shop avec des amis. (Sauf qu'il est un peu étrange d'aller y faire ses emplettes en bande, et que si ça n'est pas le but, je trouve qu'on est un peu vieux pour aller glousser devant les godemichets).
          Je ne suis pas bégueule, donc, mais me retrouver là avec Astro, qui me plaisait vraiment, et avec qui je n'avais encore passé qu'une seule nuit, ça m'a mise mal à l'aise (entre autres parce que je trouvais l'expédition un peu ridicule). Très mal à l'aise. Et ça s'est vu. Astro me l'a fait remarqué.
          J'ai eu l'air prude. Ca m'a gonflée.

2) La midinette ne couche pas avec des inconnus dans des lieux publics.
          Je ne couche pas avec les gens dans les bars ou les boîtes, encore moins si ce sont des inconnus. Je ne mets pas la main des inconnus dans ma culotte sur le dance floor comme apparemment certaines filles le font (à moins que Monsieur W n'essaye de se faire mousser).
          Je suis une romantique, je vous ai dit. La simple idée du sexe pour le sexe me déprime. Quand un mec me propose ouvertement de me baiser pour une nuit, voire plus à condition que je ne demande rien en échange, bref quand un mec me dit d'un air entendu qu'il veut juste "s'amuser", je me sens sale. Ca me donne envie de rentrer chez moi et de sucer mon pouce en regardant Cendrillon.
          L'autre jour, je racontais à une fille qu'un soir, à une fête, un mec avait essayé de m'embrasser dans une salle de bain alors que sa fiancée était dans le salon. Ce garçon me plaisait beaucoup, pourtant, mais ça m'avait atrocement déprimée. J'avais trouvé ça très insultant, autant pour moi que pour elle. ("Non mais mec tu penses vraiment que mon rêve en arrivant à cette soirée c'était de me taper un mec dans la salle de bain tout en sachant qu'il passerait la nuit avec une autre ?!).
         "Il ne faut pas envier les filles en couple, disais-je donc à cette fille devant un verre de bière : elles sont toutes cocues. Les hommes sont des porcs. Ca me déprime".
          Je pensais qu'elle serait - au moins un peu - choquée. Je veux dire attendez, le mec vivait avec une fille, qu'il allait épouser, qui était dans la pièce à côté, et pourtant il m'avait suivie dans la salle de bain et il avait fermé la porte à clef derrière nous ! Pouah ! L'ignoble libertin, le salaud, l'homme de petite vertu, le monstre... Non ?
          Là-dessus, elle m'a raconté l'histoire d'une amie à elle qui un soir en boîte avait baisé avec deux inconnus dans un coin. Alors que l'un deux avait disparu tout de suite après, l'autre était resté lui payer un verre (ben oui quoi, la courtoisie se perd de nos jours, que diable). Il lui avait cependant demandé d'être discrète parce qu'il ne fallait pas trop qu'on les voie, sa copine était dans la salle. (Copine qui s'était d'ailleurs ensuite avérée être une amie à elle).
          Je me suis dit que le jeune homme de la salle de bain était un enfant de choeur et moi une sainte ni touche. Je me suis dit que que ma vie était d'une non-décadence absolue.     
          Je me suis sentie prude. Ca m'a gonflée. 
          J'ai par ailleurs eu très envie d'aller sucer mon pouce en regardant Cendrillon.         

3) La midinette ne couche jamais qu'avec une seule personne à la fois.
           L'autre jour, j'étais à une fête. Il était tard et je discutais avec deux garçons tout à fait charmants, apparemment amis de longue date. Il était évident que je leur plaisais à tous les deux. L'un d'entre eux était d'ailleurs tout à fait à mon goût, sauf qu'il m'avait dit qu'il avait une copine (depuis Mr Duplicity, j'évite).
          Tout à coup, en pleine conversation, celui qui me plaisait le moins, qui venait d'aller chercher leurs manteaux, m'a demandé si je rentrais avec eux. Comme s'il était évident pour tout le monde, et depuis le début, qu'il en était question. Je suis restée un peu éberluée et j'ai eu le réflexe de leur demander si j'avais l'air d'une traînée. Pas du tout pour dire "Non mais mec pour qui tu m'as pris ?!" mais pour demander sincèrement si j'avais l'air d'une fille qui rentrerait comme ça avec deux mecs qu'elle ne connaissait pas pour se faire sauter. Ils m'ont dit que pas du tout, que je ne devais pas le prendre comme ça, que d'ailleurs si j'étais rentrée avec eux je n'aurais pas été une traînée pour autant, mais que bon bref, tant pis, oublions. Ca ne m'a pas vexée ou choquée ou offusquée. Je me suis juste dit que décidément, les gens avaient des moeurs très éloignées des miennes. Je me suis demandée si j'étais une extra-terrestre.
          C'était la deuxième fois qu'on me proposait un plan à trois. La première fois avait elle aussi été un échec cuisant : je m'étais enfuie. (Seulement dans la pièce à côté, je vous l'accorde, mais quand-même).    
          C'était il y a des années. J'étais chez mon amie Diane et son coloc' Pierre. Il était tard, nous avions bu, et l'ambiance se faisait un peu libertine. On parlait de sexe, on se draguouillait. Naïve, je me disais que tout cela était sans danger, puisqu'il ne pouvait évidemment rien se passer : nous étions trois ! (Je sais, ma candeur est désarmante).
          Sauf que ça a dérapé. J'ai très vite senti que quelque chose clochait (quand Diane s'est mise en soutien gorge et a commencé à me caresser la cuisse, j'aurais dû me douter, vous allez me dire) (le premier qui me demande le numéro de téléphone de Diane se prend ma main dans la gueule), mais j'ai mis un moment à admettre ce qui était en train de se passer. C'était irréel. Du coup, je les ai laissé aller suffisamment loin pour qu'il n'y ait plus aucun doute. Une fois tout doute officiellement dissipé (mes amis me lèchent et me mordillent rarement le cou lors d'une simple visite de courtoisie), je me suis levée et j'ai dit en bafouillant que "Bon ben moi je vais aller me coucher, hein !", et je suis partie, décoiffée, paniquée, le rouge aux joues.
          Je me suis retrouvée seule à déplier le canapé lit. Dans la pièce à côté, je les ai entendu rire. Diane est venue me voir un peu plus tard pour me demander si ça allait, s'ils ne m'avaient pas "traumatisée". J'ai répondu que ça allait, que j'étais une grande fille. Elle a ri. Comme si le fait que j'aie fui prouvait justement que je n'étais encore qu'une enfant. Je me suis sentie bête.
          Je suis passée - encore - pour une prude. Ca devient agaçant.

          Bref, en dangereuse délurée que je suis, je ne couche d'ordinaire qu'avec une seule personne, généralement un homme, rarement avec accessoire, et le plus souvent dans un lit. (Ca vous donne envie de prendre un peu de coke en regardant un porno où hommes et femmes partouzent sauvagement, secondés de gros chybres en plastique ? Je comprends).
          En même temps je vous avais prévenus que j'étais une midinette.
          Vous avez déjà vu un plan à trois dans un Walt Disney, vous ? Non ? Ben voilà.
          Vous n'y avez jamais vu de cul non plus, vous allez me dire. Hmmm... Good point.



jeudi 23 février 2012

"Une image vaut mieux que mille mots"









          Ca y est, j'ai décidé d'acheter un super appareil photo et de devenir une grande photographe amateur (je suis une grande dilettante devant l'Eternel).
          Où suis-je ? Suis-je l'une d'entre elles ? Vous ne le saurez jamais. Hahahahaha (rire fou).
          Je vous gratifierai peut-être de mes premières oeuvres. Ou pas, s'il s'avère qu'en fait je suis une quiche. (Auquel cas vous serez gentils de ne plus jamais aborder le sujet, merci).


Boys Boys Boys

Voyons.
Avant de commencer la suite de ma vie amoureuse, revenons brièvement, voulez-vous, sur mes amours désastreuses de ces trois dernières années.


1) Gentleman Joe.
(Ignorons, si vous le voulez-bien, les amours adolescentes qui lui ont précédé).
Gentleman Joe est le grand amour de ma vie. Après six ans, nous nous sommes séparés pour des raisons un peu extérieures à nous. Nous nous aimions beaucoup alors ça nous a rendu très malheureux. Nous sommes restés amis/amoureux jusqu'à ce qu'il me fasse l'affront de trouver l'amour auprès de celle que nous appellerons l'Autre. Depuis, j'ai dit à Gentleman Joe que je préférais qu'on ne se voie plus. C'est triste mais c'est ainsi.

2) Antoine (que nous appellerons Antoine).
J'ai passé ma première nuit avec Antoine il y a trois ans, deux mois après m'être séparée de Gentleman Joe.
Ca faisait des années que personne à part Gentleman Joe n'avait mis sa langue dans ma bouche.
Ca m'a fait tout drôle, et je suis - je vous le donne en mille - tombée éperdument amoureuse de lui.
(C'est une façon comme une autre de se changer les idées. J'aurais pu trouver un truc un tout petit peu plus constructif à faire pour me remettre de ma rupture, vous allez me dire : je sais pas moi, me découvrir une passion gratifiante et enrichissante, tout ça, mais c'est con sur le coup j'ai pas pensé).
Ca a duré un an. Plus d'un an à aimer un garçon qui ne voulait pas de moi, donc. Bien que, pour être honnête, on ait vaguement remis ça sans grand succès au travers des mois/années, la dernière tentative en date étant d'ailleurs le mois dernier.
Antoine ne voulait pas de moi, et, soyons honnête, dans le fond ça m'arrangeait bien : je n'étais pas du tout prête à enchaîner comme ça.
Au bout d'un an, je lui ai fait une grande déclaration d'amour dans un bar à la lueur des bougies, et je me suis fait jeter, mais c'est pas grave, c'était la classe.
Depuis on n'est ni vraiment amis ni vraiment amants, c'est un peu bâtard. On n'est pas grand chose en fait. Mais bon, ça va bientôt faire trois ans qu'on n'est pas grand chose. J'aime beaucoup Antoine.

3) John Doe (the best stranger ever).
J'ai rencontré John Doe à une soirée chez Antoine.
John Doe était beau. John Doe était drôle. John Doe était intelligent. John Doe était sexy. John Doe embrassait bien.
Antoine, qui m'avait lui-même invitée à cette fête où je ne connaissais personne, m'ignorait depuis le début de la soirée et refusait de danser avec moi parce que "sinon après je vais avoir envie de te faire des bisous dans le cou et on sait tous les deux que ça ne mène à rien". Ah.
Bien sûr, Antoine a eu comme un regain d'intérêt pour moi quand il a vu John Doe me rouler des pelles et est venu m'embrasser à son tour avant de me dire de rentrer avec John Doe parce que John Doe était peut-être l'homme de ma vie et que lui ne savait pas ce qu'il voulait. (Antoine est relou).
Je suis donc rentrée avec John Doe. C'était bien. C'était tendre. C'était torride. C'était top.
Sauf qu'ensuite John Doe m'a expliqué qu'on ne pouvait pas sortir ensemble dans l'immédiat parce qu'il devait d'abord se taper une chinoise ! Oui oui, vous avez bien entendu.
Je m'explique :
Trois ans plus tôt, John Doe était parti à Pékin. Il y avait rencontré l'amour en la personne d'une jeune chinoise. Ils étaient restés en contact. Un an plus tard, elle était venue le voir en France. Sauf qu'avant qu'elle arrive, il avait rencontré une fille. Il s'était donc plus ou moins tapé les deux en même temps, comme un rat, et elles avaient pas aimé. Il les avait donc perdues toutes les deux. Or, la chinoise en question lui avait récemment écrit pour lui dire qu'elle faisait un tour d'Europe. Il lui avait demandé de passer à Paris, elle ne s'était pas fait prier.
"Elle arrive dans deux semaines. Je ne peux pas lui faire le même coup deux fois. Et je ne peux pas te demander de m'attendre jusqu'à ce qu'elle parte. Donc, je perds".
On est restés en contact quand-même, mais il ne s'est plus jamais rien passé. A part une soirée (chez Antoine, encore) qu'il a passé à me draguer éhontément devant sa nouvelle copine ("Dis-moi Johnny dear, tu ne serais pas en train de m'utiliser pour faire chier ta copine, là, par hasard ?") avant de m'engueuler le lendemain pour avoir mis sa vie amoureuse en péril (!).
John Doe et sa copine viennent de s'installer ensemble.
Je suis encore en contact virtuel avec John Doe mais il refuse de me voir en vrai car moi, Bayane, sirène, corruptrice, ensorceleuse, grande gourgandine devant l'Eternel, je serais un danger pour son couple. 

4) Roméo.
Roméo était un italien en vacances. (Aux dernières nouvelles, cela dit, il était encore italien).
J'ai rencontré Roméo un soir dans un bar où je venais de faire un petit concert avec mon ancien groupe (ça n'a l'air de rien comme ça, et d'ailleurs c'est normal).
Comme une nana sur scène c'est toujours la classe (d'autant plus que les peu de fois où ça m'est arrivé, j'ai quand-même tout donné pour être méga bonnasse), Roméo est tombé sous le charme et est venu me parler.
Il ne me plaisait pas vraiment, mais je suis retombée sur lui par hasard, dans la rue, puis dans un bar, puis j'ai accepté de le revoir parce qu'après tout pourquoi pas, il était sympa, et il m'a eue à l'usure. On a fini par passer la nuit ensemble la veille de son départ.
Une histoire de rien, donc, sauf que Roméo, comme son nom l'indique, est une midinette.
Roméo est rentré chez lui en se mourant d'amour pour moi. Roméo s'est mis à m'envoyer des mails et des chansons d'amour. De très belles chansons d'amour. Comme je suis moi aussi une midinette, ça m'a pas mal bluffée. Roméo, c'est un peu moi en mec.
Roméo a fini par prendre l'avion pour Paris sur un coup de tête pour venir me déclarer son amour en face. Personne n'avait jamais rien fait d'aussi romantique pour moi par le passé et pourtant je me suis surtout sentie très mal à l'aise et un peu oppressée et je l'ai renvoyé chez lui.
Roméo a continué à m'écrire. Je ne lui répondais pas pour ne pas l'encourager mais il continuait, tranquillement, sans me mettre la pression, à me souhaiter un joyeux noël ou un joyeux anniversaire et à me donner des nouvelles. J'ai fini par répondre. Nous sommes désormais "correspondants".
Il vient à Paris au printemps. Nous verrons.

5) Monsieur W (aussi connu sous le nom de "meilleur ami" sur d'autres sites).
Délicieux garçon rencontré à l'IUFM lors du dernier cours de l'année, en fin juin. Il m'a plu, je lui ai plu aussi mais on n'a pas échangé nos numéros parce qu'on est glands. Pour tout dire, on n'a même pas échangé nos prénoms. On n'avait aucun moyen de se revoir. Je suis rentrée chez moi en me disant "merde merde merde quelle conne merde". (Oui, je suis un peu sans le verbe quand je suis dépitée).
Comme il me plaisait beaucoup - et comme je suis une midinette - j'ai refait le chemin inverse dès le lendemain matin pour remuer ciel et terre et retrouver l'identité de ce mystérieux bellâtre. J'ai réussi. Je l'ai retrouvé. Je l'ai demandé comme ami sur facebook.
Il a su tout de suite qui j'étais. Il m'a dit qu'il était bluffé - et ravi. (Yes !).
On s'est revus, on a pris l'apéro sur le canal de l'Ourq, on s'est embrassés, puis il est parti.
J'étais excitée comme une petite fille, j'en pouvais plus.
On s'est revus, on a pique-niqué aux Buttes Chaumont, c'était parfait, il s'est mis à pleuvoir, on s'est réfugiés chez moi, on a continué à parler, à boire, à flirter, puis est venu le moment où, vers 1h du matin, on a arrêté de parler et on s'est regardés en souriant bêtement... Je m'attendais à ce qu'il m'embrasse et à ce qu'il me prenne sauvagement sur mon lit et là...
"Je ne sais pas quoi faire avec toi" m'a t-il dit. Ah.
Et là il m'a dit qu'il venait de quitter une fille avec qui il était depuis cinq ans, qu'il avait pas envie de vivre un truc sérieux tout de suite, qu'il avait prévu de s'amuser et de niquer à droite à gauche, qu'il avait pas prévu de rencontrer une fille qui lui plairait tout de suite, et qu'il avait envie de moi mais que s'il couchait avec moi il finirait forcément par se barrer le lendemain ou la semaine suivante, qu'il se sentirait coupable, que ça me ferait de la peine, qu'il avait pas envie. Et que donc on allait arrêter là. Et qu'on ne pouvait pas être amis non plus parce que sinon il aurait envie de me niquer et que donc ben on ne pouvait plus se voir.
C'était peut-être du pur baratin, mais c'était rondement mené.
C'est con, il me plaisait vraiment bien celui-là. Du coup je le raconte quand-même, même si on n'a même pas couché ensemble.

6) Mr Duplicity (ou Two-Timing Ben).
Homme marié avec qui j'ai vécu une très très grande passion avant de comprendre qu'il ne quitterait jamais sa femme et qu'il me prenait pour une conne. (Oui, je sais, j'aurais du me douter. Je regarde la télé, pourtant).
Mr Duplicity n'était pas un vieux père de famille bedonnant, je vous arrête tout de suite, mais un garçon de mon âge fraîchement marié. (Il m'a rencontrée un mois après son mariage. Il venait d'épouser la fille avec qui il était depuis dix ans. Et qu'il trompait, d'ailleurs, depuis dix ans. Mais ça je le savais pas).
Mr Duplicity m'a promis monts et merveilles et m'a embobinée (à mon grand bonheur, sur le coup, je l'avoue) pendant des mois, me mentant tout autant qu'à sa femme.
Ca s'est terminé salement. Je l'ai balancé à sa femme. Elle s'est barrée.
Depuis, étrangement, on ne se parle plus.
(Je vous avais prévenus, ma vie, c'est Dallas).
(Tant qu'à faire de vivre une comédie de boulevard, autant faire ça à fond).

7) La Bête.
La Bête était un sinistre maniaco-dépressif cyclothymique, mal dégrossi et jamais content qui allait de crises de colère ou de jalousie en crises de larmes, me plantait régulièrement dans la rue ou encore la nuit pendant que je dormais, avant de revenir à l'improviste avec des fleurs et des poèmes pour me déclarer son amour éternel. Epuisant.
C'était mon chat de gouttière apprivoisé, mon amant de Lady Chatterley.
Un emmerdeur fini. (Cependant, pour sa défense, La Bête avait quand-même le plus beau cul que la Terre ait jamais porté).

8) Sigmund.
Très gentil garçon très amoureux de moi que j'aimais bien mais sans plus, et chez qui je me suis réfugiée quelques mois pour me remettre de mes traumatismes avant de le quitter lamentablement pour Mister F. Je sais, c'est épouvantable. Sigmund s'est fait niquer profond. J'ai fait du mal à Sigmund. C'est mal.

9) Mister F.
J'ai rencontré Mister F cet été, à Berlin, alors que j'y étais pour quelques jours.
Mister F était l'ingénieur du son de ma copine MoMA, celle que je venais voir.
Je suis tombée dans les bras de Mister F à peine arrivée.
Mister F m'a sorti le grand jeu, m'a fait découvrir Kreuzberg, m'a saoulée au champagne sous les étoiles dans les parcs et au bord de la Spree.
Mister F m'a fait l'amour comme - presque - personne avant lui.
Mister F m'a retourné la tête. ("What I will do to your body, I will do to your head").
Quand je suis partie, MoMA m'a dit que Mister F était triste. Mais qu'il avait dit que j'habitais en France et que j'avais un mec et que ça ne pouvait mener à rien de toute façon.
Comme je suis moi, à peine rentrée à Paris, j'ai quitté Sigmund sans autre forme de procès.
J'ai acheté des billets pour repartir un mois entier à Berlin, j'ai commencé à apprendre l'allemand, j'ai commencé à envisager de postuler pour devenir prof au lycée français de Berlin, et j'ai - en bonne midinette - imaginé comment sonnerait mon prénom accolé au nom de famille de Mister F et à quoi ressembleraient nos enfants.
Sauf que, quand je suis arrivée, Mister F ne m'attendait pas la bouche en coeur avec un bouquet de fleurs. Mister F a flippé sa race.
Mister F avait mis le paquet au début quand il savait que j'avais un mec et que je repartais une semaine après, mais là tout à coup ça n'était plus du tout pareil. J'avais quitté mon mec, j'étais revenue pour lui, horreur et damnation, courage, fuyons.
Comme je suis une faible femme, j'ai recouché avec Mister F quand-même.
Parce que Mister F ne voulait pas qu'on sorte ensemble, mais il avait cependant une certaine passion pour mes seins.
J'étais très amoureuse de Mister F alors ça m'a fait beaucoup de mal.
Je n'ai pas réussi à l'oublier. 
Du coup, au bout de plusieurs mois, je lui ai dit que j'étais amoureuse de lui. (Ted Mosby, pour vous servir). (Y a comme un schéma qui se dessine, non ?).
Il a mal réagi et on s'est fighté à mort par mails interposés avant d'arrêter de se parler.
Mister F et moi ne nous parlons plus.
Je rêve encore de Mister F la nuit.

10) Dickhead (que nous appellerons Astro parce que nous avons décoléré).
Astro parce que : 1) c'était vraiment son surnom quand il était petit, 2) il est astrophysicien, 3) il chante vraiment le générique d'Astro le Petit Robot sous la douche.
J'ai rencontré Astro cet été, quand j'étais encore avec Sigmund, à peine 48h avant de partir à Berlin et de rencontrer Mister F. Il venait s'installer à Paris quelques mois plus tard, il était venu en reconnaissance.
Astro et moi nous sommes plu. J'ai gardé Astro au chaud dans un coin de ma tête pendant plusieurs mois.
Quand, en janvier, j'ai écrit à Astro pour lui demander comment ça se faisait qu'il ne soit pas encore à Paris finalement, Astro m'a répondu : "Surtout ne bouge pas. J'arrive". Graou. Que de promesses.
Astro est arrivé, Astro m'a appelée, Astro et moi sommes sortis boire un verre, Astro et moi avons couché ensemble, Astro et moi ne nous sommes plus quittés pendant plusieurs jours.
Astro voulait découvrir tout Paris : il m'a proposé qu'on aille là et là et là aussi, qu'on prenne des cours de tango et qu'on découvre un nouvel arrondissement chaque week-end et qu'on aille à Amsterdam voir Radiohead en concert et aussi en Bretagne etc etc. Astro était à fond.
Astro chantait chabadabada en me tenant la main dans les rues de Paris. Si.
Et puis un jour Astro ne m'a plus appelée. Quand je l'ai appelé, Astro m'a dit qu'il n'était pas libre et qu'il devait quitter Paris quelques jours. Il n'a pas voulu me dire pourquoi. Il était distant.
Je l'ai mal pris, j'ai gueulé, j'ai fait ma fille, je suis passée pour une hystérique, il y a eu comme un froid. On a arrêté de se parler. 
Un peu plus tard, j'ai appris par quelqu'un d'autre qu'Astro quittait définitivement Paris et son nouveau boulot (Astro venait normalement de signer un contrat de trois ans).
Je l'ai rappelé, on s'est revus, mais comme deux copains. On a parlé de son départ et des raisons de ce départ, mais pas de nous, pas du fait que dix jours plus tôt, on était vaguement "ensemble".
Puis il est quand-même venu dormir chez moi, mais il ne m'a pas touchée (!). Puis il a quand-même voulu qu'on aille voir la Tour Eiffel le lendemain, mais à la fin de la journée il est parti en me disant qu'il était désolé et qu'il avait pas été clair mais qu'il fallait qu'il soit clair et que donc voilà salut.
Sur le coup j'ai juste dit "ok", un peu interloquée.
(Je ne trouvais pas ça clair du tout).
Il m'a rappelée le soir-même chez moi pour s'excuser d'avoir "joué avec moi" même si ça n'était pas son intention et pour qu'on en discute, mais j'ai écourté la conversation : je ne savais pas quoi dire, quoi penser. 
Ensuite j'ai eu envie qu'on m'explique un peu mieux quand-même comment j'avais pu passer si vite d'une idylle parisienne à une nuit d'infinie solitude avec un mec qui m'avait fait me sentir de trop dans mon propre lit, alors j'ai demandé, mais je me suis fait engueuler (voir mon tout premier post).
Du coup j'ai gueulé aussi, alors il s'est excusé, puis plus tard il m'a proposé qu'on se voie pour se dire au revoir et j'ai dit que c'était pas une bonne idée, que ça me ferait de la peine pour rien.
Il a dit ok, il a déménagé, puis plus tard je lui ai écrit pour savoir comment les choses se goupillaient dans sa nouvelle vie et si tout allait bien, mais il n'a pas (encore) répondu.
La lose, quoi. Naze. Foirade suprême.

Next.
Next ?





mercredi 22 février 2012

Au secours ! Je suis un cliché vivant


Bobo
Paradoxe ambulant, le bobo concilie modèle classique et vie souple, barbe de trois jours et salaire de cadre, marmaille élevée dans un appartement aux poutres apparentes, baigné de lumière et de musique lo-fi. Les filles portent souvent les cheveux longs et une frange, dans un style "je me suis roulée dans une botte de paille je suis folle" des plus champêtres. 
Citations
"Comment t'es trop bobo toi avec ton loft dans le 11ème et tes enfants aux prénoms rigolos".
"On s'est fait une sublime soupe curcuma-topinambour hier, c'était dément".
"Ah non, je suis tout sauf un bobo, beurk. Bon qui est partant pour aller manger des sushis dans une yourte ce week-end ? Venez, ça va être juste fantastique, en plus j'ai acheté tous les films de Philippe Garrel, on va s'éclater". 
                                                                                               (Le Dictionnaire du Look, Le Bobo).




Echange facebook entre amis (à partir de cette vidéo) : 

Bayane :   Mon dieu ! Je suis un cliché vivant.
                Je me fais des "petits brunchs dans le marais", je mange régulièrement des Bo Buns au Cambodge sur le canal st-martin (les meilleurs de Paris, d'ailleurs), j'écoute France Culture, j'ai dit l'autre jour à quelqu'un que le 16ème c'était mort et que les gens étaient tarés, j'aime pas les soirées en banlieue, et  j'ai été voir Diane Arbus (mais j'ai loupé Munch. Est ce que ça me sauve ?)...
                 Ah oui et aussi : annonce : cette année, je passe mon permis !
Johnny Blue Eyes : Enfin là, on a clairement à faire à des bobos quand-même.
Bayane :  Tiens, un interlocteur ! J'en profite pour te dire, si ça t'intéresse, que je sais où manger les meilleurs falafels et les meilleurs hot-dogs de Paris !  
Johnny Blue EyesTu crains en fait.
Gigi : Moi ça me rassure, à part le coup des soirées en banlieue ça me ressemble pas du tout !
          Même si c'est vrai que le 16ème c'est mort. 
Arnaud : Putain j'ai pas le permis, j'ai déjà bouffé au Cambodge sur le canal St Martin, j'écoute France Inter et je hais les soirées en banlieue... Je suis une merde.
Bayane : Huhu. Tu m'écris d'où là ? de Buttes-Chaumont ?
Arnaud : Bah... presque, comme tu le sais... Mais je dois filer au bureau aux Abbesses, là. (Arf...).
Bayane : Par contre (dieu me préserve), je ne fais pas de yoga, je ne vais pas dans les bars à eau (je suis allée une seule fois boire de l'eau chez Colette et c'était avec toi d'ailleurs, Gigi, si je ne m'abuse, huhu), je ne mange pas bio et - pardon J - je ne lis pas Télérama. Je ne dis pas "c'est énorme" ou "c'est l'hallu". Et je suis aimable dans le métro. Pour ma défense. 
Gigi : Ahahaha oui le bar à eau de Colette ! Mais je crois pas qu'on avait pris de l'eau, faut pas déconner quand même, ils servaient des cafés aussi à l'époque. 
Johnny Blue Eyes : Par contre je pense réellement que les gens à Paris sont tarés, hein. 
Gigi : "Le bar à pain" !! Ils sont cons ces parisiens.
Bayane : Si si moi j'avais bu de l'eau pétillante en provenance d'un pays improbable (so exotique. so bobo. so 2012 avant l'heure, j'ai envie de dire - re huhu), et toi t'avais mangé un oeuf à la coque parce que y avait que ça à manger !
Gigi : Wow quelle mémoire ! Voilà, j'avais mangé. Ca, ça me ressemble ! ;)
Johnny Blue Eyes : Vous savez, vous pouvez vous comporter normalement à Paris. Pas la peine de faire des trucs débiles hein. 
Bayane : Non mais oh ça va bien, oui ! Va donc voir ailleurs si on y est (je suis sûre que y a un petit maraîcher bio près de chez toi où tu pourrais aller faire un tour). 
Johnny Blue EyesOui ils ont ouvert pleins de supermarchés bio en bas de chez moi. Ca a l'air chiant comme un disque de Mondkopf. 
Bayane : Eh oh, t'as pas un peu fini de médire, mauvais bougre ? Môsieur je fais tous les concerts de Paris avec mon col seventies, mes yeux bleus et mon gel dans les cheveux. Et puis t'as une chaîne autour du cou, mec. Et plein de tatouages. Et tu fais de la musique et tu travailles dans la musique et... j'y suis : T'es un hipster !!! Et toc. Dans les dents. Na. Même que. D'abord.

Bref, je suis (un peu) une bobo parisienne. Une midinette bobo parisienne. Argh.
(Ouais, je sais, je vends du rêve. Je sais me vendre. C'est officiel, ce blog va trop m'aider à pécho).

mardi 21 février 2012

Gloups (et je le dis publiquement)


          Oh mon dieu ! Y a des gens qui lisent mon blog. Enfin du moins qui tombent dessus (en tapant quoi sur google, mystère). J'ai en tout cas un lecteur assidu, un mec qui a un blog flippant en Ukraine et qui mate mon blog plusieurs fois par jour (j'en déduis qu'il comprend le français ?).
          Oui parce que quand on a un blog (je découvre, hein), on a accès à des statistiques qui disent combien de fois notre blog a été vu et dans quel pays. Sur ma carte du monde des "participants", l'Ukraine est le seul pays en vert foncé (eh oui, vous n'avez jamais entendu parler de moi, mais je suis une star en Ukraine). Y a aussi des gens en Allemagne, au Royaume-Uni (deux exactement - salut les copines !), aux Etats-Unis aussi. C'est un peu angoissant. Ca devient... réel. Faudrait peut-être que je fasse un tout petit peu gaffe à ce que je raconte, du coup. Faudrait peut-être que j'arrête de raconter ma vie. Si y a des gens qui lisent. Gloups.




Amour Amour je t'aime tant


      Midinette : jeune citadine naïve, sentimentale, frivole.
      "Je me suis monté la tête comme une midinette», se disait Antoine en marchant" (Martin du Gard, Les Thibault, 1922, p.699).
     (Taper le mot "midinette" sur internet pour voir ce qu'on me proposait comme définition m'a surtout permis de me rendre compte à quel point ce mot était à la mode en ce moment : on le retrouve d'ailleurs dans un certain nombre de titres de blogs, un blog de fringues qui s'appelle Vintage Midinette, un blog de filles qui se partagent des recettes de cuisine, un certain Midinette's in the City... Bref, soyons lucides, fermons les yeux).
        Je suis une midinette, donc. Ou ce que Monsieur W appelle une Princesse Nutella. 
      Je ne suis pourtant pas une cruche. J'ai fait de nombreuses années d'étude (oui, je suis une Tanguie restée vivre chez ses parents jusqu'à l'apparition de ses premières rides, mais une Tanguie diplômée), études qui ont - normalement - développé ma sagesse et mon esprit critique. Bref, je ne suis pas trop bête et pas trop inculte (comprendre intello, cultivée et modeste). Pourtant, je suis une midinette. En dépit des années et de l'invention de Skins (très bonne série par ailleurs), ma conception de l'amour est restée coincée quelque part entre Premier Baiser et le Collège des Coeurs Brisés.
        A quoi reconnaît-on la midinette ?
        La midinette est une romantique invétérée à la recherche de l'amour.
      L'amour, c'est mon dada. Mon hobby horse (ceci, lecteur, est une référence à Tristram Shandy de Lawrence Sterne, grand chef d'oeuvre de la littérature anglophone n'est-ce pas, hum hum) (cultivée, je vous dis). 
       Pour commencer, la midinette n'arrive pas à dissocier son cul de son coeur (love and lust, lust and love). Le cul pour le cul, elle ne sait pas faire.
      La midinette n'envisage le sexe que dans une perspective amoureuse. Ce qui, entendons-nous, ne l'empêche pas de coucher le premier soir (je tombe amoureuse très vite !). D'ordinaire, donc, si elle couche avec un garçon, c'est qu'elle a décidé qu'elle voulait vivre un truc avec lui. Ce qui entraîne parfois des malentendus contrariants. ("Comment ça on va pas se revoir ? Mais... mais... mais... ça n'était pas le début d'une grande histoire d'amour ?).
      Autre caractéristique : la midinette s'emballe. Elle se monte la tête (voir citation). Elle se projette. Au bout d'une semaine, elle accole déjà secrètement son prénom à votre nom de famille pour voir comment ça sonne. Elle vous observe le matin au petit-déjeuner pour savoir à quoi ressembleront vos enfants. Elle lit votre horoscope en plus du sien dans les journaux du métro (même si elle ne croit pas à l'astrologie).
        Oui, la midinette a un pet' au casque.
        En bonne midinette, donc, je m'attache très vite. Un jour, mon cousin, que l'on appellera Don Valdes, m'a dit cette phrase qui m'a traumatisée à jamais : "Putain y a des filles le matin elles se réveillent elles sont trop love, t'as honte pour elles, tu te dis que quand-même elles pourraient faire semblant". Argh. Voilà. Je suis une de ces filles. Je me réveille, je suis à fond, je veux qu'on passe la journée ensemble, qu'on sorte ensemble, qu'on parte en vacances, qu'on se marie. Du coup, là aussi, ça crée des malentendus contrariants. ("Comment ça il veut pas m'épouser au bout de 48h ?! Non mais c'est quoi leur problème aux mecs avec l'engagement, sérieux ?!!) (Huhu. Blague. Autodérision, tout ça). 
       Alala, tous ces hommes qui balisent parce qu'ils s'imaginent qu'on veut leur mettre la corde au cou et leur faire des mômes... eh ben ils ont bien raison.
      Mais parfois ça marche, hein. Un jour, dans ma folle jeunesse, j'ai rencontré Gentleman Joe. On a couché ensemble tout de suite, et on ne s'est plus quittés. Il m'a dit "Je t'aime" au bout de deux semaines, je lui ai dit "Je t'aime" aussi, on était sûrs de notre coup, on était amoureux, on voulait passer notre vie ensemble, avoir des enfants et vieillir ensemble et puis voilà. C'était simple. C'était évident. Ca a duré six ans. Gentleman Joe reste, à ce jour, "le grand amour de ma vie".
        C'était il y a trois ans. Depuis, je rame. Je suis de nouveau sur le marché et c'est la jungle. Welcome to the Jungle. We've got funny games. Mouais.
        J'en discutais l'autre jour avec un ami :
- Bon mais tu devrais pas avoir trop de mal à trouver un mec, toi.
- Ben ça dépend, des mecs pour me niquer, j'en trouve...
- Non mais des mecs sympa, je veux dire.
- Ben oui, des mecs sympa pour me niquer, j'en trouve...
      Mais ils veulent juste me niquer. Ou disons qu'ils ne veulent pas vivre une histoire d'amour. Pas avec moi, en tout cas. Ils m'aiment bien, hein, et tout, mais ils n'ont rien à me proposer. Du moins pas ceux que je veux. Et ça n'est pas que je ne m'intéresse qu'aux garçons qui ne s'intéressent pas à moi, hein, je n'ai rien contre l'amour réciproque. D'ailleurs, si je puis me permettre, les mecs avec qui je couche s'intéressent à moi. C'est juste que leur intérêt a tendance à, comme eux, disparaître en bafouillant au bout de quelques jours.
        Cependant, en bonne midinette qui se respecte, je ne perds pas espoir. Dès que je serai sur pied, j'irai de ce pas tomber éperdument amoureuse du premier mec qui me fera mouiller.
        (Eh oui, qu'est-ce que vous voulez, je vous avais prévenus, je suis une grande romantique).
   



samedi 18 février 2012

It's nice and quiet



       Oui, bon, alors, j'ai annoncé du sang, de la sueur et des larmes, mais pas tout de suite tout de suite, hein, pour l'instant je fais une pause. Même les super-héros ont besoin de repos. (Je veux bien donner de ma personne pour faire du grand spectacle et faire monter l'audimat - je suis en effet actuellement la seule lectrice de mon blog - mais n'oublions pas que ce sang, cette sueur et ces larmes sont les miens).
        J'ai décidé d'arrêter les gens. Du moins pour un temps. Non parce que fréquenter des gens ça crée des émotions, tout ça, c'est fatigant. Je suis en convalescence. J'ai décidé de couper tout contact avec les choses susceptibles de générer des émotions fortes. Des émotions tout court, en fait. J'arrête les émotions, quoi. C'est très surfait, les émotions, de toute façon.
       Je suis en vacances, là. (Eh ouais, je suis prof, voilà, je suis démasquée). Je me repose. J'arrête les soirées, j'arrête l'alcool, j'arrête les hommes, j'arrête même les amis. J'arrête tout. J'hiberne. Je lis, je regarde des films, je souffle, et surtout, surtout, je ne pense à rien. Je range. Je nettoie. Je jette. J'exorcise, quoi.
       Quand j'ai commencé ce blog, voyez-vous, je venais de tomber amoureuse, et tomber amoureuse quand c'est réciproque c'est très bien, mais l'amour à sens unique est, je ne vais pas vous l'apprendre, une expérience fort désagréable. Ca m'arrive souvent, hein, je connais, grande amoureuse que je suis, mais pfiou, c'est épuisant. Toute cette excitation, tout ce stress, toutes ces nuits blanches, tout ce manque intersidéral, tout ce vide, toute cette fébrilité, cette insécurité, cette hypersensibilité, c'est trop pour un seul homme. Epuisant, je vous dis. Trop, c'est trop. L'amour c'est tout nul, de toute façon. Ouais. Même que. D'abord.
       Dieu que c'est bon d'être peinarde et de se suffire à soi-même. Toute cette impuissance où tu ne sais plus fonctionner seule, où tu n'as plus goût à la vie parce que sans l'autre tu n'es que l'ombre de toi-même (eh j'ai jamais dit que j'étais originale, hein !!), très peu pour moi. Non, vraiment, c'est décidé, j'arrête.
       (Enfin jusqu'à la prochaine fois. A l'impossible nulle n'est tenue).
     En attendant, je compte m'adonner sans modération aux plaisirs solitaires et souverains de la masturbation et du matage de séries en pyjama.
        D'ailleurs, j'y vais, là. Profitez-bien du monde extérieur en attendant. Vous me raconterez.
         

dimanche 12 février 2012

Please don't let me be a spinster


          Hier soir, j'étais à une fête où il n'y avait que des couples. Ou du moins des gens en couple.
          Nos hôtes, M et M, sont heureux. Ils sont beaux, ils sont brillants, ils s'aiment, ils sont mariés, ils sont ensemble depuis des années et ils s'embrassent encore goulûment sur la piste de danse. Les nouveaux parents parlaient de leurs bébés, de leurs premiers pas, de leurs premiers mots. Et moi j'étais là à danser dans ma robe sexy en m'enquillant des litres de vin rouge, consciente des coups d'oeil furtifs que me lançaient les hommes mariés avant d'enlacer leur femme. J'ai beaucoup fumé. Beaucoup dansé. Beaucoup ri. Je me sentais seule.
          P vient d'emménager avec sa copine. L'ancien homme de ma vie est amoureux et emménage bientôt avec l'"autre fille". N vient d'accoucher. J vient d'acheter un appartement avec L et va être papa. C est mariée et vient aussi d'acheter un appartement. E se marie en juin. Et Titiou Lecocq vient de "donner la vie". J'ai envie de me pendre.
          Je ne suis pas mariée. Je n'ai pas d'enfant. Je n'ai pas de copain. Je ne viens pas de soutenir ma thèse. Je ne m'apprête pas à sortir mon troisième album. Je ne viens pas de sortir un livre. Je n'ai joué dans aucun film (à part dans un remake de Twin Peaks en amateur quand j'avais onze ans mais ça compte pas). La fille dans Bref a presque huit ans de moins que moi.
              Est-ce que j'ai foiré quelque part ?
          Je vais avoir 31 ans et je suis célibataire. J'ai ça en commun avec beaucoup de gens, vous allez me dire. Je n'ai pas vraiment de quoi me plaindre, honnêtement. J'ai un boulot sympa, un super appart', une famille formidable, des amis formidables. Et je suis jolie (toute ma vie, quand ça n'allait pas, mon père m'a toujours dit : dis-toi qu'en plus de ça, tu pourrais être moche !). Je n'ai pas vraiment de raisons de me plaindre. Tout va bien. C'est juste que j'aimerais bien avoir un mec. Ca commence à me manquer. Je ne crois pas trop à l'horloge biologique. C'est juste la pression sociale. Tous ces gens qui s'installent autour de moi, ça me fait peur. J'ai l'impression d'être en train de louper le coche, que tout le monde prend le train et que je reste toute seule sur le quai.
          Je suis pourtant une "chouette fille", paraît-il (tu sais ce qu'elle te dit la "chouette fille", fils de pute ?). Une chouette fille, jolie, marrante, et intelligente, avec qui apparemment on passe de bons moments. Beaucoup de mecs me l'ont dit et répété, dans toutes les langues, à travers les années et le monde. Souvent pour me larguer, notez-bien. "Tu es une chouette fille : jolie, marrante, intelligente. J'ai aimé les moments qu'on a partagés", "You are smart and funny and you are sexy. I don't regret any of the time we spent. At all". Tiens, c'est les mêmes phrases. Quasiment mot pour mot. Envoyés à six mois d'intervalle, dans des pays différents, par deux mecs différents, à la même fille. Ils se sont donné le mot ? Il doit y avoir une phrase type pour jeter une fille en douceur qu'ils ressortent tous à chaque fois, mais avec des variantes, pour qu'on ne se rende compte de rien.


          Je n'ai pas de mec, donc. Ce n'est pas faute d'essayer. Comme mon dernier post l'indique, je suis une fille qui s'emballe. Je suis connue pour ça. Je suis une grande amoureuse, une grande naïve. J'y crois et je ne cesse jamais d'y croire. Je ne me protège pas. Je fonce droit dans la gueule du loup la tête la première. Toujours. Encore et encore. Je morfle et je morfle et j'y retourne. A chaque fois je me dis que c'est la bonne. Il paraît que ça a du bon. Pour mes amies, je suis un  héros. Je suis celle qui ne recule devant rien, qui n'a pas peur de prendre des risques, qui fonce, qui y va, qui vit des trucs. Ma vie, c'est Dallas. Dallas, ton univers impitoyable. Et mes amis suivent ma vie amoureuse mouvementée comme on regarde Gossip Girl. Ils vibrent, ils s'émeuvent, ils s'indignent. Ma vie amoureuse foireuse me permet de briller dans les dîners. Des histoires, j'en ai à la pelle.
          Ma vie est un roman basé sur des faits réels.
          Du coup, ce blog aurait pu s'appeler "How I Met Your Father", sauf que c'est déjà pris. Je suis Ted Mosby en fille. D'ailleurs j'ai mosbied un certain nombre de mecs dans ma vie en leur disant "Je t'aime" au premier rendez-vous (ou presque, enfin façon de parler, vous voyez l'idée, quoi). Bref, je suis une grande amoureuse doublée d'une cruche.
          But one day, folks, my prince will come. I know he will. D'ici-là, cependant, il y aura de la sueur, du sang et des larmes. Tenez-vous prêts.




lundi 6 février 2012

I fall in love too easily


Je dois être folle. Je comprends pas.
« Les femmes tombent amoureuses très vite pour la perpétuation de l'espèce, ma poule. Vous êtes toutes comme ça, ma petite chérie. La Nature est très égoïste, tu sais » m'a dit mon père au téléphone quand je l'ai appelé en chouniant.
J'ai pas bien compris. Faudra que je le rappelle pour qu'il m'explique.
Je tombe amoureuse trop vite. Il paraît que je ne vis pas avec mon temps.
Moi, quand je rencontre un garçon, qu'il me plaît, qu'il m'attire, qu'on s'entend bien, qu'on rigole, qu'on couche ensemble, qu'il me serre dans ses bras le matin et qu'il me fait des oeufs brouillés, eh ben bam, je tombe amoureuse. Je dois être folle. Je sais pas.
De nos jours (n'est-il pas ma bonne dame ?), coucher avec quelqu'un n'engage à rien. Sortir avec quelqu'un n'engage à rien. Pas avant un certain temps, en tout cas. Rien n'engage à rien. Personne ne doit jamais rien à personne. On baise avec qui on veut et on arrête quand on veut, pas de problème, et celui qui déconne, c'est celui qui s'attache. S'attacher aussi vite serait "un signe d'instabilité". Ok. Mais, euh, entre nous, coucher avec les gens, passer du temps avec eux et les serrer dans ses bras la nuit, mais sans y accorder d'importance et sans pour autant estimer qu'on les connaît ou qu'on leur doit quoi que ce soit, c'est pas le signe d'une pathologie quelconque, ça, par hasard ? Non mais qu'est-ce que c'est que cette drôle d'invention que le 21ème siècle ?
J'ai passé une semaine magique avec un mec qui me tenait la main dans la rue et qui m'appelait « ma puce », qui me disait qu'il était content d'être avec moi, qui parlait de ce qu'on pourrait faire le week-end prochain et celui d'après, et puis du jour au lendemain bam, plus rien, et quand je demande des explications je passe pour une hystérique instable qui s'attache trop vite, une folle qui demande des comptes quand on ne lui doit rien.
Il dit que j'en fais des montagnes alors qu'il ne s'est rien passé entre nous, qu'on ne se connaît pas. Que je dois être instable pour m'attacher à un inconnu comme ça. Qu'il n'a pas à s'excuser de s'être comporté comme il l'a fait, qu'il n'a pas à avoir tel ou tel comportement, qu'il a juste à être honnête, et qu'il a été honnête, autant quand il me tenait la main que quand il a cessé de m'appeler, apparemment. Qu'il ne lui incombe pas de me protéger. Que c'est à moi de le faire. Que ça l'énerve d'avoir à se justifier. Que je devrais comprendre toute seule.
Ben... Je comprends pas.