lundi 28 mai 2012

Comptons les moutons : un, deux, trois...

(Kyan Khojandi fait du zèbre à Las Vegas)



J'arrive pas à dormir.
J'ai passé mon week-end à traduire, je bosse demain, il faudrait que je dorme vu que dans exactement cinq heures il faudra que je me lève pour aller faire cours, mais rien à faire, je dors pas.
Ca doit être parce que je suis pas sortie du week-end. Quoique maintenant que j'y pense, ces trois derniers jours, quand je n'avais justement pas à me réveiller le lendemain matin, ben je dormais vachement bien.


Je vais essayer de mettre les pieds en l'air en comptant les moutons. 
(Quoique si je fais ça je risque de m'endormir les pieds en l'air) Et puis est-ce qu'on peut vraiment s'endormir en comptant les moutons ? (Est-ce que y a des gens qui le font vraiment ? Et comment ça marche, au juste ? Ils sont dans un champ et tu les comptes ? Tu dois perdre le fil super vite, tu dois vite devoir reprendre au début, moi perso ça me stresserait, ça m'empêcherait de dormir. Ou alors ils défilent devant toi en jouant à saute-mouton ? Et pourquoi des moutons, d'ailleurs ? Pourquoi pas des vaches ? Et si moi j'ai envie de compter les vaches ? Et je dois compter combien de temps ? Et si je m'endors jamais et que je passe la nuit à compter ?) 
(J'arrive pas à dormir).

Comme Kyan (oui, je l'appelle par son petit nom, z'avez-vu ?), je traîne sur internet pour m'occuper et je regarde des trucs qui servent à rien. Ainsi, je viens d'apprendre sur Wikipedia que :

« Compter les moutons » est un exercice mental censé aider à trouver le sommeil en comptant des moutons sautant une haie (sur une haie, donc : réponse à ma question). L'exercice, généralement donné par les parents aux enfants, consiste à imaginer et compter des moutons sautant une barrière ou une haie à l'infini, jusqu'à endormissement.
Une étude sur la période de veille précédant le sommeil chez les insomniaques, menée par des chercheurs de l'université d'Oxford, au Royaume-Uni (c'est gentil de préciser mais bon, c'est pas parce que je regarde "Compter les moutons" sur Wikipédia que je suis complètement inculte, hein, merci bien), a démontré que cette technique produisait l'effet inverse du but recherché (qu'est-ce que je disais ?).
(J'arrive pas à dormir).

Y a rien à la télé. Quoique, sur Arte, y a un documentaire qui s'appelle "Tout vient du noir et se perd dans le blanc", ça pourrait faire l'affaire. 
Ou alors je pourrais carrément renoncer à dormir et mater des séries. Sauf qu'en fait j'ai sommeil.
Je pourrais envoyer des textos, vous allez me dire. (Vous voulez ma mort, c'est ça ?). Mais en fait non. Etrangement, je n'ai envie d'envoyer des textos à personne. 
Sinon je pourrais "penser à des trucs cools", moi aussi, mais bon, là je suis moyen d'humeur.
(Et puis vous êtes là, ça me gène).
Je pourrais manger, sinon. Manger, c'est souvent une bonne solution. Quel que soit le problème. Je vais faire ça, tiens.

Comment il fait, lui, pour dormir ? Ah oui : il pense à ce qu'il ferait s'il gagnait au loto. 
Ok. Banco. Alors... Si je gagnais au loto... 
- Claquer toute ma thune à Las Vegas : non. Pour aller à Las Vegas, je crois qu'il faudrait me payer. 
- M'éclater avec des toy boys... non. (Ben si : non) (Pour coucher avec un des "tentateurs" de l'île de la Tentation, par exemple, ben là aussi, faudrait me payer, en fait. Cher. Je préfère encore aller à Vegas). 
- Boire de l'eau de la Lune. Pourquoi pas. Mais, euh, mec, y a pas d'eau sur la Lune. (Il devait vraiment être fatigué) (Normal, en même temps : rapport à l'insomnie, tout ça). 
- Demander un mec en mariage. Euh... Non plus. (J'ai comme le pressentiment que ce serait moyen payant). La dernière fois que j'ai demandé un mec en mariage, c'était Mister F (il venait de me quitter d'un commun accord, je me suis dit qu'au point où j'en étais ça ne coûtait rien de demander - allez hop, un petit suicide social pour agrémenter la rupture) (Ted Mosby sors de ce corps) mais disons que... ça a mis comme un froid. Du coup, je crois que je vais essayer d'éviter de demander qui que ce soit en mariage dans un avenir proche. (Inutile de me payer pour le faire, par contre, déjà que j'ai du mal à ne pas le faire gratuitement, donc bon...). 

Revenons à nos moutons (ah ben oui, tiens, les moutons : insomnie, dormir, tout ça).
Qu'est ce que je ferais, donc, si j'avais de l'argent ? 
(Une fois que j'aurai fait ça je pourrai m'endormir, il paraît). 
(D'ailleurs je commence déjà à fatiguer. Infaillible, comme technique). 
Si je gagnais au loto, ce que je ferais, là, dans un avenir proche :
- j'irai m'acheter le maillot de bain, le petit haut sexy, la jupe et les sous-vêtements (je sais) que j'ai vus l'autre jour quand je suis allée au Printemps pour acheter tout autre chose et que je me suis retrouvée malgré moi à l'insu de mon plein gré en train de flâner au rayon fringues et de faire des repérages pour les soldes que je ne pourrai même pas faire parce que j'ai pas d'argent. (Oui, mon souhait n°1 c'est de m'acheter des fringues, je sais c'est nul, mais hein, euh, bon, toi-même).
- j'achèterai des billets pour aller à Berlin, Londres, Madrid, Bruxelles, Gênes, San Fransisco, Los Angeles, Hong-Kong, et aussi à Taïwan, en Guadeloupe (et là encore je ne donne que les noms des endroits où j'envisage d'aller parce que je connais des gens là-bas qui peuvent m'héberger mais si je gagnais au loto je pourrais payer le billet d'avion ET l'hôtel. Wow).
- je me ferais opérer des yeux immédiatement (l'opération la plus chère, celle avec laquelle tu vois très bien dès le lendemain), histoire de pouvoir aller me baigner cet été et retrouver directement mon groupe sur la plage après coup sans avoir à passer des heures à errer comme une malheureuse en essayant de me repérer aux couleurs des serviettes et des maillots de bain et en approchant de parfaits inconnus de très près en plissant des yeux avant de dire "oups, pardon, c'est pas vous !". 
- Et puis... Et puis quoi ? Merde alors j'ai pas d'idée. Euh... J'ai sommeil.
(Ca vous passionne ce que je raconte, hein ? Vous aviez une insomnie ? Eh ben voilà maintenant vous avez envie d'aller dormir. C'est magique. De rien).
Sur ce, je vais aller me coucher, tiens.
(Et rêver de Kyan nu jouant à saute-mouton avec des zèbres à Las Vegas).
(Ou que Ted Mosby et les filles d'Energie 3000 font les soldes sur l'île de la Tentation)
(Ou que j'épouse Mister F sur la Lune, en lingerie Princesse Tam Tam)
Bref.
Bonne nuit, vous autres. 


dimanche 27 mai 2012

Economics, pajamas and coffee

(A défaut de sea sex and sun)

 


Chers lecteurs,
Je vous présente toutes mes confuses pour ce long silence, j'ai manqué d'inspiration et de temps ces deux dernières semaines et n'ai pas écrit quoi que ce soit. 

Là j'ai encore beaucoup de boulot donc je ne vais pas réécrire tout de suite tout de suite, mais je vais bien, hein. Je n'ai pas quitté le pays sur un coup de tête pour aller suivre un nouvel amour en Papouasie, je ne suis pas en train de me remettre de mes souffrances après avoir subi une série de tatouages inappropriés, et je ne suis pas en train de jouer frénétiquement aux petits poneys en mâchouillant mes cheveux. Je ne viens pas non plus de passer les deux dernières semaines à regarder des Walt Disney dans un costume de princesse trop petit pour moi avec pour seule compagnie mon Kiki et mon monsieur Patate. (Avouez que vous y avez pensé) (Salauds !). Bref, tout va bien. Je suis juste en train de traduire une série de syllabi de cours d'économie. (Ce qui, maintenant que j'y pense, est en fait nettement pire). 
D'ailleurs, à ce propos, j'ai une annonce à faire : Messieurs-Dames les professeurs d'économie, si vous pouviez apprendre à parler français, ça m'aiderait à vous traduire, merci. 

Du coup je passe un week-end de la Pentecôte fort tristoune, seule devant mon ordinateur avec pour seuls amis mon Robert & Collins et Linguee (que je ne remercierai jamais assez).
C'est tout de même malheureux : la semaine dernière j'étais libre, mais il pleuvait tellement que je commençais à me demander si on allait bientôt devoir réunir les animaux deux par deux, et là il fait un temps somptueux et tout le monde est dehors à poil en train de rire et de chanter (si si, je suis pas allée voir, mais je suis sûre qu'ils sont tous à poil en train de rire et de chanter) pendant que je traduis seule en pyjama en buvant des saladiers de café pour me tenir éveillée, parce que les "stratégies de segmentation et de positionnement", les "politiques de prix" et les "capital marque", autant dire que c'est pas ma passion. 
Mais bon, ça va me permettre de partir en vacances, et ça, c'est cool. 

D'où ma deuxième annonce :
Vous faites les malins, là, à manger des cerises dans l'herbe fraîchement coupée et à rire aux éclats en croquant dans des tomates comme dans un article du Cosmopolitain de Juillet, mais sachez que bientôt, moi aussi je pourrai manger de la pastèque lascivement sur la plage et prendre des poses suggestives en mordillant des fraises, et que vous serez tous bien punis. Na ! Non mais.

Sur ce, j'y retourne, j'ai à peu près dix pages à traduire pour hier.
Bon week-end de la Pentecôte à tous.



mercredi 16 mai 2012

Ce que j'ai fait par amour


Je l'ai déjà dit, je suis folle à lier excessive "passionnée".
Du coup, j'ai fait pas mal de choses par amour dans ma vie.

En effet, dans ma plus tendre enfance, je vivais - et déclarais - déjà mon amour avec fougue (avant de, souvent, tomber de très haut - du see saw - et de mordre la poussière - le sable du bac à sable).

1) Robin
Ma vie amoureuse a commencé par une grande idylle de cinq ans (de trois à huit) avec un petit brun que nous appellerons Robin. Robin et moi étions très amoureux : nous passions tous nos week-ends et vacances ensemble (c'était le fils d'un couple d'amis de mes parents) et faisions moult bébés dans la cabane au fond du jardin, dans sa chambre à Paris, dans ma chambre à Paris, en haut comme en bas du lit superposé (c'était wild). 
Malheureusement, Robin m'a lamentablement quittée pour Agathe (cette pute !) quand nous avions huit ans. Ce jour-là, on se promenait dans la forêt, il marchait en équilibre sur un tronc d'arbre mort. Je m'en souviens encore. Mon premier vrai chagrin d'amour. J'étais en CM1.
Robin m'a ensuite beaucoup répété qu'il avait clairement perdu au change (Agathe était beaucoup moins branchée touche-pipi que moi) et a essayé de remettre le couvert maintes et maintes fois pendant les vingt années qui ont suivi cette tragique rupture. En vain. (Je me souviens de lui se vautrant sur moi le jour de ses dix-huit ans (vous voyez, je vous disais bien que les hommes avec qui je couchais ne s'en remettaient jamais) en grommelant de façon relativement inarticulée (les adolescents boivent) qu'il avait fait la connerie de sa vie : "Bayaaaane, revieeeeens, pardoooone-moi"). 


Robin est le premier garçon à m'avoir larguée. (Salaud !).
C'était aussi ma première star : en effet, c'était le petit garçon qui apparaissait à l'époque sur les paquets de beurre Bridel. Je pouvais donc frimer devant mes copines, qui devaient penser que je leur mentais et que c'était un amoureux imaginaire. (En effet, qui n'a pas raconté à ses copines qu'elle sortait avec le beau blond sur les paquets de Galac ? - oui, c'était un dessin, mais vous savez à cet âge-là on ne s'encombre pas vraiment de ce genre de détail)
Bref, Robin était ma première star, et, maintenant que j'y pense, ma dernière (J'ai bien été amoureuse en 6ème d'un garçon de mon collège qui jouait dans la pub Babybel (les produits-laitiers, des sensations pures), mais il ne m'aimait pas beaucoup : un jour il a coupé une mèche de mes cheveux dans la cour pour m'emmerder). (Quoique maintenant que j'y pense, c'est sûrement qu'il était amoureux de moi).

Je suis par la suite allée de contrariété en contrariété.

2) Luis
J'ai vécu une grande histoire d'amour avec un certain Luis en CM2. (Je me suis remise assez vite de ce petit sagouin de Robin). Il habitait l'appartement du dessus, et je lui avais donné un de mes deux Talkie-Walkies : comme ça, la nuit, on se disait "Je t'aime" en morse. (C'est désarmant de romantisme. Je sais). J'allais souvent dormir chez Luis, nous étions inséparables. Pourtant, un jour, Luis m'a brisé le coeur, lui aussi. 
Je suis partie en Bretagne pour les vacances de Pâques. La première semaine, nous nous sommes envoyé des lettres d'amour (c'était à l'époque des Talkie-Walkies ET des lettres), puis tout à coup, plus rien. Je guettais la boîte aux lettres, jour après jour, désespérée. Je me souviens avoir écrit une lettre pour demander pourquoi il ne répondait pas (déjà à neuf ans, je lâchais pas l'affaire !), avant de recevoir son dernier message, concentré de cruauté qui m'a à l'époque transpercée comme un coup de poignard : un bout de feuille à carreaux perforée sur lequel était écrit, au fluo (c'était les années 80) : "Je ne t'aime pas". 
(Je ne saurai décrire mon désespoir de petite fille en salopette rose-saumon et chouchou à pois à cet instant précis).
A mon retour, je l'ai croisé dans la rue avec ma pire ennemie, Lavinia. J'ai essayé de lui parler pour essayer de comprendre mais il m'a ignorée. (Story of my life). 
Le lendemain, jour de la rentrée, Lavinia a sorti toutes mes lettres d'amour (il les lui avait données) et les a lues en public. 
Première humiliation cuisante de ma vie amoureuse. 
Ca aurait dû me vacciner à vie, tuer à jamais dans l'oeuf tout désir naissant d'accorder ma confiance, de déclarer mon amour, voire de tomber amoureuse tout court. 
Et pourtant. Ce n'était que le début. 

3) Sébastien
J'ai récidivé au collège, avec Sébastien, mon premier grand-amour obsessionnel (mon voisin). (Sébastien était amoureux de moi aussi, cela dit, sauf que bon, on avait douze ans, donc ça n'est pas allé très loin, mais surtout par sa faute parce que j'étais - déjà à l'époque - très prompte à déclarer mon amour et très rentre-dedans. J'étais déjà super flippante, donc). 
A l'époque, j'étais une grande fan d'Aerosmith. Cet été-là, j'avais d'ailleurs demandé à mon grand-frère de me tatouer le symbole du groupe au bic sur l'épaule droite. A chaque fois que je prenais une douche, ça partait, et il devait donc recommencer. (J'étais une totale badass avec mon faux tatouage, mon appareil dentaire et mon bonnet 80A). J'écoutais Aerosmith en boucle en pensant à Sébastien. 
Un jour ... (Attention, c'est peut-être un des trucs les plus risibles que j'avouerai jamais - ... un jour donc... un soir plutôt... j'ai écrit à la craie, en bas de notre immeuble... (oserai-je l'avouer ?)... : "Sébastien et Aerosmith, mes deux obsessions". 
(En majuscules). (En rose). 
(Voilà. C'est dit).(Ouais, c'est ça, riez). 
Je lui ai aussi envoyé bon nombre de lettres sur mon papier à lettre Fido Dido puis, plus tard, sur mon papier à lettre Droopy. Lettres que j'envoyais, hein. Si. 
Pour sa défense, cela dit, Sébastien ne m'a jamais rejetée. Il était même assez séduit, je crois (Et on le comprend, hein ?!). Mais bon, je compte quand-même ça comme un truc honteux de plus.  

4) Daniel Jones
Après Sébastien, j'ai été très très très amoureuse de... (dis-le)... Daniel Jones. (Vous ne savez pas qui c'est ? 1) C'est normal, 2) Tant mieux. Vous savez qui sait ? Bon ben ok, allez-y, riez). 
Daniel Jones est le chanteur/guitariste d'un groupe appelé Silverchair. J'ai eu pour lui une passion dévorante, à la limite de l'hystérie, pendant bien un an. (Mes deux meilleures amies avaient décidé d'être respectivement amoureuses du bassiste et du batteur pour ne pas être en reste). 
J'étais une vraie groupie. Je ne me contentais pas d'écouter leur album en boucle, non. J'avais - véridique - photocopié la pochette de leur album en une bonne centaine d'exemplaires pour m'en faire un papier peint ! J'ai tanné mes parents jour et nuit pour aller vivre dans sa ville en Australie et aller dans le même lycée que lui. J'ai aussi appris l'anglais pour pouvoir lui parler le jour où je le rencontrerais. J'avais vraiment le Robert & Collins en livre de chevet. (Et je l'ai vraiment rencontré, aussi - la persévérance paye - mais je n'ai pas dit un mot. J'étais trop émue. Par contre j'ai eu l'audace de m'approcher, d'écarter ses cheveux de son visage (il avait de longs cheveux blonds à la Kurt Cobain, c'était les années 90) pour l'embrasser fougueusement, lentement, sur la joue. J'ai une photo. Il est tout gêné. - Il avait quatorze ans, comme moi). 

5) Après ça, j'ai continué sur ma lancée.
Facebook et les téléphones portables n'existaient pas encore, alors au lieu d'envoyer des textos, je téléphonais directement chez les garçons qui hantaient mon esprit. C'était une autre époque. Pour ne pas appeler de chez moi (et donc du salon, où tout le monde pouvait m'entendre), j'allais dans des cabines téléphoniques. Je donnais des rendez-vous : "Aujourd'hui à cinq heures devant la fontaine" avant de raccrocher. (J'avais vu trop de films). 
Je me souviens avoir un jour dû demander un bout de papier et un stylo à un monsieur dans la rue : je voulais donner mon numéro de téléphone (fixe) au garçon avec qui j'étais. (Il ne me l'avait pas demandé. Il a ri. Il a dit "Oh non c'est pas vrai elle va me faire un dessin !").
Parfois, même, j'allais chez eux. J'ai été crier sous les fenêtres de tellement de garçons, le soir, après le dîner : ils venaient à la fenêtre, me voyaient, demandaient à leurs parents s'ils pouvaient sortir, me rejoignaient, et on allait marcher dans les rues... Quand ils n'avaient pas de fenêtre il m'arrivait d'aller sonner à leur porte.
C'était une autre époque. Mais quand j'y pense, depuis que je suis toute petite, je suis une amoureuse transie et diantrement entreprenante (pour le meilleur et pour le pire). 
A vingt ans, j'ai rencontré un américain deux semaines avant qu'il ne reparte vivre à New-York. J'étais folle de lui, on est sorti ensemble quelques jours, puis il est parti. Je n'avais même pas son adresse e-mail, mais j'ai fait des pieds et des mains et pris un rendez-vous avec l'administration de mon université pour partir en catastrophe étudier à NYU l'année suivante et le retrouver. ("Oh non ! Ca y est j'ai compris : y a un petit américain qui vous est tombé dans les bras, c'est ça ?" m'avait dit le mec derrière son bureau, amusé). C'était - avouez - pour le moins excessif. (Je n'ai pas pu partir : je m'y prenais trop tard. Mais croyez-moi, j'ai vraiment, vraiment fait tout ce que j'ai pu).
Dix ans plus tard, à trente ans, j'ai rencontré Mister F, et, au bout d'une semaine, de retour à Paris, j'ai quitté mon copain pour lui et commencé à apprendre l'allemand avant de repartir m'installer un mois à Berlin...

Tout ça pour dire que finalement, quand on y pense, Astro s'en sort plutôt bien. Je trouve que je m'assagis avec l'âge. Il trouve peut-être que j'y ai été un peu fort, mais mec, si tu me lis, sache que j'aurais pu prendre le train pour Bruxelles, taguer "Astro et Lady Gaga, mes deux obsessions" en bas de chez toi, puis venir sonner à ta porte à l'improviste pour te déclarer mon amour avec un décolleté plongeant (enfin, dans la mesure du possible) sur lequel j'aurais fait tatouer ça à l'emplacement de mon coeur :




Avoue que ça aurait pu être pire. 

Faut voir le bon côté des choses.

mardi 15 mai 2012

Je suis super flippante

(Dignity is overrated)

 


Avoir des copains mecs, c'est cool, mais ouch, ça fait mal. Parce que tu les entends parler de filles, et tu te dis : "Mon dieu. Combien de fois un mec a dit ça à ses potes en parlant de moi ?".
Exemples :
- "Non mais c'te mélodrame !! T'a vu ce texto ? C'est un roman ! Elle est folle !",
- "Non mais de toute façon elle suce mal",
- "Non mais attends la meuf j'en fais ce que je veux, ça fait pas envie",
etc., etc., etc. Allez bim. Prends ça.

Olive vient de venir boire un verre à la maison avant d'aller retrouver une certaine Charlotte. 
Charlotte veut qu'ils "parlent". 
Olive y va à reculons. 
Charlotte va se faire méchamment larguer. 

Histoire vieille comme le monde :
Ils se sont rencontrés, il se sont plu, ils ont couché ensemble. Charlotte est à fond, lui non. Parce qu'il lui plait vraiment, elle a commencé à disjoncter parce qu'elle s'est mise à avoir peur qu'il lui échappe. Résultat : Olive, qui n'était déjà pas super intéressé au départ, l'est désormais encore moins parce que Charlotte est subitement devenue : 1) flippante, 2) relou, 3) plus du tout aussi désirable qu'avant ("Attends la meuf je claque des doigts elle accourt, y a aucun défi, c'est nul, c'est gagné d'avance").
Du coup, l'autre jour, ils se sont engueulés, et il l'a plantée en pleine rue comme un goujat. Elle est toute malheureuse et, au lieu de l'ignorer fièrement ("Je m'en fous d'abord, j'en veux pas moi de ce jean-foutre, de toute façon il baise mal, na !"), elle lui envoie des messages pour lui dire qu'elle ne comprend pas, qu'elle est triste, qu'elle voudrait qu'il lui explique.
(Ca vous rappelle quelque chose ? Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler).


(Je crois que j'ai trouvé mon alter-ego)

Bien qu'il soit difficile d'obtenir d'Olive des informations plus élaborées que "Non mais je sais pas, elle m'a pris la tête, c'est tout, du coup je me suis cassé, voilà", j'ai quand-même enquêté. Je me sentais comme investie d'une mission, et j'ai tenté d'expliquer à Olive pourquoi Charlotte réagissait comme ça ("Non mais tu vas voir Olive, je vais t'expliquer, en fait elle est normale, elle est comme moi" - je ne sais pas si c'était l'argument le plus vendeur, par ailleurs - pardon Charlotte) avant de l'envoyer à son rendez-vous en disant "Sois gentil".

- Non mais c'est quoi ce psychodrame ???
- Ben c'est que tu lui plais vachement, c'est tout. C'est difficile de laisser tomber quand quelqu'un te plaît vraiment. Et puis arrête de faire ton kéké, là ! Genre toutes les filles sont folles de moi, trop dur ! T'es ravi, regarde toi, t'es tellement fier, t'en peux plus !
- (Tente en vain de réprimer un sourire triomphant) Mais ça fait que deux semaines !
(Sigh. L'histoire se répète) (Vous avez vu j'ai appris à faire des liens ?) (Je suis très fière).
- Arrête, c'est pas ça le problème. C'est qu'elle te plaît pas vraiment, c'est tout. Sinon ça te gonflerait pas à ce point. 
- Mais si, elle me plaît. Mais j'ai pas envie de me prendre la tête. Recevoir ce genre de message au bout de trois ans, ok, mais au bout de deux semaines ?!  
- Ben au contraire. Au bout de trois ans t'as plus besoin d'envoyer ce genre de messages. Au bout de trois ans t'arrives à communiquer, t'en es pas réduit à envoyer des pauvres textos pour bredouiller "Tu me plais" et quémander une entrevue.
- Non mais se mettre dans cet état là au bout de trois ans, ok, mais au bout de deux semaines ??
- Mais au contraire ! C'est justement au début que les filles sont les plus chiantes ! Après, elles sont rassurées, donc ça va mieux. On dit qu'on devient plus sage et réfléchi avec l'âge mais c'est des conneries : on est juste encore plus névrosés, et du coup on démarre au quart de tour. Regarde : toi, t'as tellement peur qu'elle te prenne la tête comme ton ex que tu détales, et elle, elle sent qu'elle s'attache à toi, elle sent que t'es pas à fond, elle a vécu ça cent fois, elle a peur que tu te barres et d'avoir mal, du coup elle balise et elle devient pénible.
- Non, arrête, toutes les filles sont pas comme ça.
- Non. C'est vrai. Y a des filles qui arrivent à faire semblant qu'elles sont cools. Mais crois-moi : on est toutes comme ça.
- Et puis j'ai été clair, en plus. Je lui ai rien fait croire.
- Tu crois vraiment que le fait de placer "Je suis pas prêt à vivre une histoire sérieuse" à l'apéro va empêcher une fille de tomber amoureuse de toi pendant la nuit ? Ca change rien
- Ben au moins elle est prévenue.
- Mais ça change rien, malheureusement : si tu lui plais, tu lui plais. Et puis c'est jamais clair. T'auras beau lui dire que tu veux pas être en couple, une fois au lit avec elle, tu joueras au couple ! Y a des mecs qui sont très clairs et qui te baisent sans même te regarder dans les yeux ou te prendre dans leurs bras après, mais dans l'ensemble, on joue tous au couple quand on est au lit avec quelqu'un : on se fait des câlins, des petits bisous dans le cou, des confidences sur l'oreiller. Du coup après les filles elles se font des idées, elles espèrent, elles tombent amoureuses.
- Non mais arrête tu peux pas tomber amoureuse en une nuit !
(Aparte : c'est marrant, moi personnellement je ne trouve pas étrange que Roméo soit tombé amoureux de moi après une nuit, ni qu'il ne s'en soit toujours pas remis alors que c'était en juin 2010. Non moi ce que je trouve étrange, c'est que ça ne fasse pas ça à tous les mecs avec qui je couche. Ca, ça me dépasse. Mais bon. Bref. Reprenons).
- Mais bien sûr que si ! Attends, t'as jamais été amoureux ?!
- Ben si. De Julie. Mais on a été ensemble trois ans. Et je suis pas tombé amoureux tout de suite.
- T'as jamais eu de coup de foudre ? Ca t'est jamais arrivé de coucher avec quelqu'un seulement une ou deux fois et de ne jamais t'en remettre ?
- Non. Mais toi t'es spéciale, aussi ! Moi la seule fille dont j'arrive pas à me remettre c'est Julie. Mais Julie j'ai été avec elle pendant trois ans ! Et puis même si je pense à elle tous les jours, jamais je le lui dirai ! J'ai ma dignité. Elle a un autre mec, c'est fini, point. Jamais je lui enverrai un message comme ça, là, genre "Je pense à toi gna gna gna".
- Tu trouves vraiment que c'est la honte d'aimer quelqu'un qui t'aime pas ? Pour toi dire à une fille que tu penses à elle alors que tu sais que t'as aucune chance c'est la lose ?
- Ben ouais. Grave. Jamais de la vie. Ca va pas, non ?
- Non parce que moi dans ma vie y en a plein des mecs avec qui j'avais aucune chance et à qui j'ai dit "Je pense à toi" ou "Je t'aime" !
- (Haussement d'épaules. Petit sourire gêné. Silence).

Argh.

Sur ce, je me dois de faire une confession passablement honteuse : 
(C'est en petit parce que je chuchotte) ( Je ne peux pas dire ça à voix haute) (Je tiens à ce que mes humiliations restent privées, vous voyez. Vous me connaissez).
J'ai en effet, dans un grand moment d'égarement, envoyé l'adresse de ce blog à Astro. (Oui. Je sais. Je sais. Je SAIS. N'insistez pas, c'est déjà assez dur comme ça). 
(Quand je l'ai raconté à MoMA, elle m'a lancé le genre de regard qu'on lance à une petite fille attachante mais indisciplinée qui a encore pissé sur le tapis : Je t'adore ma puce, mais là, quand-même, t'exagères...)
Il ne l'a pas lu, cela dit. (Enfin je crois pas). (Comment peut-on être aussi peu voyeur et narzo ? Ca me dépasse).
En même temps ça n'est pas plus mal parce que, wow, quand j'y pense... mais en fait non, je préfère ne pas y penser.
(J'en suis venue à la conclusion que je pourrais faire la roue à poil devant ce mec, il ne me remarquerait même pas) (Tant mieux, cela dit, car ce ne serait qu'une humiliation de plus vu que... ben... je sais pas faire la roue). 
Non contente de m'être infligée la plus grande honte de ma vie en lui donnant accès à ce blog ("tiens, mec, ça fait quatre mois que tu m'obsèdes et j'ai un blog où je parle de toi pendant trente pages et où j'analyse dans le moindre détail les deux pauvres jours qu'on a passé ensemble dans notre vie : j'ai pensé qu'il était important que tu le saches, non parce qu'apparemment tu penses que je suis instable, donc je me suis dit que c'était un bon moyen de te détromper, quoi, tu vois") et de n'avoir reçu aucune sorte de réponse, j'ai pensé judicieux de continuer sur ma lancée (on ne change pas une équipe qui gagne) et de lui envoyer un certain nombre de sms (j'ai la win dans la peau) pour lui faire savoir que je pensais à lui (la dignité ? pourquoi faire ?) : Salut, je suis dans le RER, je pense à toi / Salut, je suis à un super concert avec des potes, c'est con que tu sois pas là / Salut, je me couche, bonne nuit / Salut, t'as pas répondu à un seul de mes messages depuis deux mois mais c'est pas grave, hein, pas de problème, moi j'ai pas d'amour-propre alors bon ben gros bisous, hein, kiss kiss. 
Oh. My. God.
Pa-thé-tique
Au secours. 


Je ne pense pas que ça soit en soi la honte d'aimer quelqu'un qui ne t'aime pas, cela dit.
Dans son dernier message, Charlotte disait à Olive qu'il lui était difficile d'envoyer un truc pareil parce qu'elle avait l'impression de s'asseoir sur sa dignité, mais que bon, il lui plaisait beaucoup.
Olive la trouve peut-être pathétique, mais moi je ne pense pas que Charlotte se soit humiliée.
Pas encore, du moins.
Moi, en revanche, si. 
C'est officiel : j'ai sauvagement achevé ma dignité à grands coups de portable.
(Si vous retrouvez son corps, cela dit, faites moi signe, j'aimerais quand-même pouvoir l'enterrer dignement, merci).

Je ne sais pas ce qu'Astro pense de tout ça. Je ne le saurai jamais.
(C'est peut-être aussi bien : les différentes possibilités qui s'offrent à moi sont, somme toute, assez peu flatteuses).
Ce que je sais, moi, c'est qu'il est peut-être temps d'arrêter.




Mais bon, heureusement, comme Titiou Lecoq, je n'irai pas voir le dernier Tim Burton, et ça, quand-même, ben ça me remonte le moral.

samedi 5 mai 2012

Guilty as charged


C'est ma faute, c'est ma très grande faute.

L'autre jour, j'ai envoyé un texto à Astro pour lui dire que je voyais quelqu'un en ce moment mais que pourtant c'était à lui que je pensais et que le monde était mal fait.
(Oui, il arrive un moment où quand t'as compris - enfin - que c'était mort, tu te censures moins). 
Je venais de faire un rêve : je devais prendre l'avion pour le rejoindre, mais je me perdais dans l'aéroport, j'étais en retard, j'avais pas mon billet, bref je loupais l'avion. Je venais de faire ce rêve, donc, et de me réveiller à côté de Roméo. C'était absurde. Qu'est-ce que je foutais là ?

Je crois que je viens officiellement de faire à Roméo ce qu'Astro m'a fait.
(Et en plus je suis en train de violer notre "gentleman agreement". Je suis vraiment une sale meuf)


Roméo est amoureux de moi, je le sais, et pourtant j'ai couché avec lui, parce qu'il est chouette et que j'en avais envie "sur le coup", parce que je me suis dit "allez pourquoi pas", et j'ai renouvelé l'expérience sans trop de conviction, et je l'ai laissé espérer parce que je suis lâche, je l'ai laissé attendre mes appels parce que je ne savais pas quoi lui dire, j'ai annulé un rendez-vous qu'il attendait depuis longtemps pour boire des coups avec mes potes et aller m'envoyer en l'air avec Johnny Blue Eyes (oui, votre midinette en chef est officiellement en train de devenir une femme de petite vertu - au temps pour le kawai - désolée), puis je l'ai quitté en bafouillant par écrit (tel père telle fille, finalement) et je lui ai brisé le coeur. Une deuxième fois.
Je suis une sale meuf. C'est horrible. Plus nulle tu meurs.
Et il vient de m'envoyer un message que je n'ai même pas le courage de lire parce que je me sens coupable et que je n'ai pas envie de me sentir coupable, et du coup j'ai juste envie de me mettre la tête dans le sable et de ne plus jamais lui parler juste pour arrêter de ressentir cette culpabilité, alors qu'il y a encore une semaine je prenais le petit déjeuner avec lui après une longue nuit à discuter et à faire des câlins.
Je lui fais du mal. J'ai horreur de ça. Je me sens minable.


Je suis passée de l'autre côté du miroir.
Je n'ai pas l'habitude parce qu'il est très très rare que je couche avec un mec qui ne m'intéresse pas vraiment. (Et encore plus rare qu'il soit amoureux de moi). Mais j'ai décidé de casser mes schémas.
Pour le pire. 

Je pourrais évidemment avancer l'argument que ça n'a duré que quelques jours, que je n'ai passé que trois nuits avec lui, que je ne lui dois rien, que je ne lui ai rien promis ou rien fait croire, que c'est un grand garçon, qu'il n'est pas en sucre, qu'il savait ce qu'il faisait et que je ne suis pas responsable de lui (des arguments valables, par ailleurs), et pourtant : je ne me sens pas moins coupable. Parce que je sais que je suis importante pour lui et que je me mets à sa place.
Et je me mets à la place d'Astro, aussi, parce que je pourrais dire à Roméo aujourd'hui tout ce qu'Astro m'a dit : "Je me sens coupable, je ne voulais pas jouer avec toi mais je crois que c'est un peu ce que j'ai fait et je suis désolée", "T'es quelqu'un de très chouette et j'ai aimé passer du temps avec toi mais bon voilà il faut que je sois claire et donc on va arrêter là". Et il n'y a rien à dire, vraiment.
A part les fameuses phrases de Please don't let me be a spinster :
T'es un mec super (tu sais ce qu'il te dit le mec super, salope ?), et j'ai aimé les moments qu'on a partagés, mais je ne suis pas amoureuse de toi et je n'y peux rien, et c'est tout.
Peut-être que la nuit, à côté de moi, Astro rêvait qu'il loupait l'avion qui devait lui permettre de rejoindre une autre fille, qui sait.
Il s'en foutait probablement autant que je m'en fous aujourd'hui.
C'est un peu difficile à avaler mais voilà.
On dit souvent que l'homme est une femme comme les autres, mais on oublie de dire que parfois la femme est un homme comme les autres, elle aussi. Donc voilà, c'est dit. 

Pour Roméo, je suis la femme idéale et on a passé des journées merveilleuses.
Pour moi, il est chouette et c'était sympa.
End of story.

Je viens de perdre ma place au pays enchanté.


Ca remet les idées en place mais croyez-moi, ça n'est pas plaisant.
Et quand tu t'en fous, tu n'arrives jamais vraiment à concevoir que l'autre ne s'en foute pas.
J'aurais très bien pu dire à Roméo que je voulais "en théorie" me marier et avoir des enfants, et il ne me serait probablement pas venu à l'idée une seule seconde que ça pourrait lui faire de la peine.
En même temps, Roméo n'est pas une fille. (Soyons réalistes, il aurait certainement avalé sa langue et fait une petite crise d'épilepsie interne avant de changer de sujet à la vitesse de l'éclair).
(Astro et moi sommes finalement aussi tarés l'un que l'autre. Quand j'ai raconté à MoMA qu'il m'avait informé le tout premier matin, entre le café et les chouquettes, qu'il voulait se marier et avoir des enfants, elle a ouvert de grands yeux : "Oh mon dieu, t'as dû flipper à mort !". Ben... Non. J'ai pas flippé à mort. J'ai été séduite. Je me suis dit que je ferais bien des enfants avec ce mec. Bref, de nous deux, c'est finalement moi la plus dérangée).

Tout ça pour dire que j'ai été nulle avec Roméo et qu'Astro a été nul avec moi mais que ça ne fait pas de nous des gens mauvais, c'est juste que parfois on tente le coup, parfois on foire, et on ne peut pas toujours gérer les autres en plus de nous gérer nous-mêmes.
Et il n'y a pas de solution.
On rame tous.
A est amoureux de B qui est amoureux de C qui est amoureux de A et il n'y a pas de solution.
C'est un truc chimique qu'on ne contrôle pas.
(D'ailleurs à ce propos, il y a un truc qui me perturbe :
Les recherches révèlent les unes après les autres que l'on est toujours attirés par des gens qui sont très différents de nous génétiquement. On est des animaux, c'est pour perpétuer l'espèce, blablabla, bref on essaye de nous faire croire que la nature fait bien les choses. Mouais. Sauf que comment se fait-il que l'attirance ne soit pas toujours réciproque, alors ? C'est pas très au point, leur truc. Avouez)

Astro m'a dit dans un de ses mails qu'il comprenait, qu'il était comme moi et qu'il était lui aussi un romantique qui se "perdait" parfois dans ses relations amoureuses.
C'est juste que dans mon cas, il n'était pas amoureux. (Je comprends meuf, je sais ce que c'est, moi aussi il m'arrive de tomber hyper amoureux au bout de deux jours. Juste pas de toi. C'est con, hein ? Allez, salut !)
Moi aussi je comprends Roméo parce que je suis comme lui. Mais - même problème - pas avec lui. Malheureusement.
La vie est mal faite, quoi.


Make everything ok

Sur ce , je vais retourner me flageller un peu en attendant le résultat des élections.
Bonne journée, mes petits padawans.
(Et surtout faites ce que je dis, pas ce que je fais, hein).  

(Mais je suis encore gentille, hein. Je suis encore super choupi et choubidou et tout. Vous me croyez, dites ?) 
(Et puis vous inquiétez-pas, va, Johnny Blue Eyes va m'en foutre plein la gueule et je serai bien punie). 

mercredi 2 mai 2012

Kawai Factor

Scarlett Johansson n'a pas de culotte.



Sur mon blog, dans les statistiques, je peux voir comment les gens arrivent sur mon site, c'est à dire ce que les gens tapent sur Google pour arriver ici.
La plupart tapent "Ich bin eine midinette", donc ils viennent exprès, c'est cool.
Il y a aussi tout ceux qui tapent directement Martine et le Kama Sutra, et ce dans le monde entier d'ailleurs, ce qui fait un drôle d'effet. (Bonjour, vous, en Inde ! Et alors, vous, sinon, votre vie sexuelle, ça se passe bien ?).
Mais il y a les autres. Tous les autres. Et c'est flippant. Parce que, en trois mois, des gens sont tombés sur mon blog en tapant (liste non exhaustive) :
- petit garçon sexy filis
- scarlett johansson à poil
- scarlett johansson gros sein
- midinettes baisées
- midinettes nues salle de bain
- kama sutra dans salle de bain
- elle me suce en étant bourrée
- je suis très branché cul
- blog exhibitionniste
- martine godemichet
- mes nichons
- scarlett johansson n'a pas de culotte
et j'en passe.
Ca me déprime.

Bon, ok, moi je tiens un blog girly à la con et au niveau intellectuel limité, mais bon, il y a des gens qui tapent "elle me suce en étant bourrée" ou "midinettes baisées" sur Google un mercredi après-midi. Non mais sérieux.
Ca me fait me poser des questions sur le contenu de mon blog, parce que franchement, quel genre de blog est-ce que j'écris si on tombe dessus en tapant ça ?
Je parle de cul à ce point ?
Je me sens limite agressée qu'un mec soit tombé sur mon blog en tapant "elle me suce en étant bourrée".
Pourquoi je ne retrouve le mot "midinette" que accolé à "nues", "à poil" ou "baisées" ?

Je crois que j'ai besoin d'un fix de Walt Disney.

Where the hell is my insatiable prince charming ?

J'en ai marre que le monde entier me répète sans cesse que les mecs ne pensent qu'au cul.
 Exemple :
"Mais pourquoi il t'a appelée d'après toi ? Pourquoi un mec appelle une fille, Bayane ? Pour baiser ! C'est tout. Les mecs tout ce qu'ils veulent c'est te sodomiser et t'éjaculer dans les cheveux ! Ouvre les yeux, un peu. Arrête de bouffer du steak de petit poney !" (Je n'invente rien).
...
(Oui bon alors là vous allez me dire que je cherche, parce que maintenant on pourra tomber sur mon blog en tapant "sodomie" ou "éjaculation faciale". Bienvenus dans le monde des bisounours !).

Tout ça pour dire que je refuse de me laisser happer par le cynisme ambiant. Que neni.
J'ai décidé d'entrer en résistance.
Je vais lancer une grande opération kawaï pour contrer tout le hardcore de l'univers.
Je vais donc désormais insérer plein de mots choubidou dans mes articles, comme ça les gens tomberont sur mon blog en tapant, au choix : amour, chaton, bisounours, tendresse, licorne, coeur, fée, princesse, fleur, peluche... (toute contribution est la bienvenue).
(Internet a été inventé par deux hommes : l'un aimait le cul, l'autre les chats, ils se sont partagés le pactole).

Je m'en fous, je vais mettre mon masque de Lalabel et faire un monde plus beau en disant Mélalimélo.


(Et je vais aller m'envoyer en l'air avec Bibichat, aussi, parce qu'il est sympa, Bibichat).