jeudi 30 janvier 2014

You're a kitty !!


Lecteurs chers à mon coeur, bonjour.

Je suis désolée pour ce long silence, j'ai été très prise par mes cours, mon mec, mon chat, et ... Candy Crush.
J'ai aussi été très occupée à faire des tests sur Facebook. Comme "Quel personnage de Star Wars êtes-vous ?" (Yoda) ou bien "Quel personnage de Game of Thrones êtes-vous ?" (Arya), parce que c'est important de s'adonner à une réelle introspection, parfois.
Je suis Yoda, donc.
Je suis Yoda alors qu'à la question "Quand on attend de vous que vous disiez ce qu'il faut, que dites-vous ?", j'ai répondu "Blip-bleep-boop-waah-oh".
Hum.
Cela dit, c'est assez logique, finalement.
C'était une réponse pleine de sagesse, quand on y réfléchit.

Bref, je l'avoue, j'ai dernièrement préféré bêtifier en faisant des supers bonbons (sweet !) et en faisant péter de la jelly (tasty !) et du chocolat (delicious !) plutôt que d'écrire.
Je vis un véritable Pilgrim's Progress, traversant vaillamment Candy Town, le Lemonade Lake, puis les Chocolate Mountains, le Minty Meadow et autres contrées sucrées pendant que mon mec, lui, rédige sa thèse. (Nous sommes faits l'un pour l'autre). 
Je n'ai donc pas grand grand chose à raconter, à part que les bombes dans le Salty Canyon, ben c'est drôlement pas cool. (Ma vie est palpitante et semée d'embûches).
Oui, Candy Crush, c'est assez limité, comme activité.

Vous pourriez penser que je me vide la tête avec Candy Crush pour me remettre de dures journées de travail où mon intellect est constamment mis à l'épreuve mais... non.

(Cours de 3e, l'autre jour)
Sara : Mais Madame, les deux tours de Tower Bridge, c'est celles du 11 septembre ?
Moi : Euh... Non. Les Tours Jumelles, elles étaient à New-York.
Manon : Ouais, les Tours qui ont été détruites par Kadhafi.
Moi : Non, pas Kadhafi. Ca n'a rien à voir. Et non, c'est pas les Twin Towers sur le Tower Bridge.
Sara : Mais je pensais que peut-être Tower Bridge c'était en souvenir des Twin Towers.
Moi : Euh... Non. C'est pas la même époque du tout, et puis les Twin Towers c'était aux Etats-Unis.
Manon : Mais les Etats-Unis c'est pas à Londres ?
Moi : Non, les Etats-Unis c'est un pays. Londres c'est la capitale du Royaume-Uni.
Manon : Ah mais moi je croyais que les Etats-Unis c'était la capitale de Londres.



Pour crier mon désespoir, j'ai publié cette conversation sur Facebook.
Commentaire de Junior : En fait jouer à CandyCrush c'est la partie intellectuelle de ta vie.
Commentaire de Stéphane : Mais madame, les deux tours du Seigneur des Anneaux, elles sont à Londres aussi ?
Commentaire de Mad Marilyn : Les Etats-Unis la capitale de Londres en 3ème ??????? Putain mon dieu, faites que ces mômes n'aient pas leur carte d'électeur dans 3 ans.
Commentaire de Nikki : Non mais alors ça c'est une nouvelle ! Les Etats-Unis ne sont plus la capitale de Londres !?!? Depuis quand ? 

Cela dit, je vous rassure, tous mes élèves ne sont pas comme ça, hein. Là, c'était un cas extrême. 
Même si on est parfois surpris par leurs questions :
(Même cours, le nom de Saint-James's Park apparaît)
Lauriane : Madame, Saint-James, c'est Saint-Patrick ?
Euh...


Mais bon, sinon, mes élèves vont bien. 
Ils sont mignons dans l'ensemble, souvent bavards, parfois pénibles, parfois carrément insolents (l'autre jour, quand j'ai collé un 5ème pour bavardages, il m'a dit qu'il en avait rien à foutre et qu'il allait "dire à son père que je faisais trop la maline" - hmpf) et mon boulot est parfois gratifiant, parfois même carrément chouette (quand je joue à "Where is the rabbit ?" avec mes petits 6ème en cachant une petite peluche de lapin partout dans la classe et qu'ils lèvent tous la main, ravis, pour me dire où il est, ou bien quand les 3ème se passionnent pour la vie de Marilyn Monroe et, du coup, comme par enchantement, pour le prétérit), souvent épuisant pour les nerfs (quand les parents d'élèves t'insultent limite au téléphone parce qu'il ne leur vient pas une seule seconde à l'idée que non, tu n'es pas une horrible tortionnaire qui harcèle leur fils sans raison comme celui-ci le prétend, mais que c'est plutôt lui qui a - tout simplement - déconné en cours et choppé une heure de colle bien méritée), et parfois tout bonnement invivable (quand, en plus de tout ça - la fatigue, le stress, le manque de reconnaissance - ta principale vient te prendre la tête parce que tu as un quart d'heure de retard parce que ton RER a été annulé et te gronde comme une enfant de cinq ans parce que tu fais tes photocopies à la récré de dix heures pour le cours de onze heures et que tu es censée avoir tes cours prêts au moins trois jours à l'avance, et blablabla - argh)... Bref, la routine. 

******* 

A part ça, j'ai un chat !
Un chaton.
De cinq mois, maintenant.
Elle s'appelle Nala. 
Comme la chérie de Simba dans le Roi Lion. (Oui, je tiens à ce que mes supérieurs hiérarchiques me traitent avec respect car, comme vous le voyez, je suis une femme au sommet de sa maturité).
L'autre jour, j'ai eu une révélation, et je me suis dit que diantre, j'aurais dû l'appeler Rantanplan.
Ou Jolly-Jumper. 
Ou Bibifoc.
Mais c'est trop tard.

Et comme je suis atrocement gâteuse de mon chat, je vous envoie une photo :



Rhooooo.

Pardonnez-moi.
Avoir un chat rend bête.


D'autant que ne soyons pas dupes : ces petites bêtes adorables en apparence sont en réalité de petits êtres fourbes qui complotent jour après jour pour nous annihiler en secret.

Ca me fait penser à cette histoire qu'un mec m'a racontée :
Il aurait connu une fille qui avait un python de compagnie en liberté chez elle (?!) et qui, un jour, l'aurait emmené chez le véto pour lui expliquer que, dernièrement, le python avait une attitude étrange : il ne mangeait plus, et était anormalement affectueux - il se glissait dans son lit la nuit pour dormir contre elle (vous venez de réprimer un frisson d'horreur ? moi aussi). A quoi le vétérinaire lui aurait répondu qu'il ne dormait pas à côté d'elle par affection mais pour la mesurer et évaluer le volume qu'elle prendrait dans son ventre, tout en cessant de s'alimenter pour y faire de la place, bref qu'il projetait purement et simplement de la bouloter.
En un mot : méfiez-vous de vos animaux domestiques.

Il est vrai que Nala est un peu belliqueuse.
Parfois, elle m'attaque et me dévore les mains avec une telle rage qu'elle a l'air bien partie pour envahir la Pologne.
J'ai le corps couvert de griffures, donc, et je ne peux plus :
- dormir sans qu'elle me saute sur le visage pour me manger les cheveux ou me mordre le nez et les oreilles, 
- boire un thé sans qu'elle m'attaque et me fasse tout renverser,
- manger sans qu'elle vienne me piquer ma bouffe, 
- lire sans qu'elle dévore mon bouquin,
- faire mes lacets sans qu'elle m'attaque les mains et fasse ses griffes sur mes chaussures,
- écrire sans qu'elle vienne manger mon stylo,
- allumer mon ordi sans qu'elle se vautre dessus et fasse des manip' bizarres que je ne sais pas annuler après, 
- ouvrir le frigo sans qu'elle aille se fourrer dedans, 
- ouvrir la porte de l'appartement sans qu'elle s'évade en courant, 
- faire l'amour sans qu'elle me mâchouille les poils pubiens et griffe les couilles de mon mec, 
- lui dire de descendre de la table en lui montrant le sol du doigt sans qu'elle me mange le doigt (je n'ai aucune autorité).
Bref elle est relou. (Et encore, elle n'est pas encore pubère. Parce qu'on sait ce que c'est, hein, elle va se mettre à vouloir se faire des piercings et des tatouages partout, ça va être un cauchemar).

Elle est relou mais je l'aime de tout mon coeur, c'est ma chérie chérie que j'aime d'amour d'amour d'amour pour toujours toujours toujours.
Un détail qui explique peut-être mon manque d'autorité : pas sûre qu'elle comprenne quand je la fais descendre de la table en la couvrant de baisers et en lui disant que "Non non c'est pas bien ma toute belle d'amour chérie, il faut pas monter sur la table, bisous bisous bisous gagaga". (Hum).

(J'avais à ce propos prédit que je finirais seule dévorée par mes chats : maintenant que j'en ai un, la prophétie peut se réaliser sans entraves). 


J'ai pris un chat, donc.
J'ai rencontré un mec et puis hop, j'ai adopté un chaton.
Ca n'est pas du tout révélateur, je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler.
Vous dites n'importe quoi.

*******

La Capitaine va bien, sinon. Nous vivons toujours une histoire d'amour à distance, où je me fais belle pour nos rendez-vous Skype et où on communique tous les jours en tchattant avec des petites emoticones de chatons, de ninjas et de petits écureuils.
Bref, une relation adulte et accomplie.


Et on organise quand on pourra se revoir :
(Il s'évade de son appart' à Londres, moi du mien à Paris, et, régulièrement, armés de boussoles, de longues vues et d'une connaissance pointue du et du mouvement des étoiles, on parvient contre vents et marées, à se retrouver à Gare du Nord ou à Victoria).


On se voit autant que possible.

Il a vécu un mois à la maison pour les fêtes, ce qui a été l'occasion pour nous de vivre une vraie petite vie de couple où on se fait livrer des sushis pour mater des séries en pyjama, où on étend le linge ensemble et où on s'envoie des textos pendant la journée pour se demander s'il reste des citrons et des olives pour le tajine. Bref l'air, l'eau, l'amour, la vie. 


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Sinon j'ai enfin récupéré ma BB, toute belle et bronzée (cette pute), de retour de six mois de tour du monde. Elle a fait ami-ami avec les orang outans, mangé des scorpions, dormi dans des arbres dans la forêt amazonienne, plongé au milieu des requins et des raies Manta, fait beaucoup de tourisme sexuel en couchant avec des gens du monde entier, pris des cours de boxe thaï à Bangkok, fait du vélo au milieu des temples d'Angkor et au bord de précipices dans les Andes, appris à jouer et à chanter des chansons dont elle ne comprend pas les paroles et appris à plein de gens à travers le monde à chanter du Françoise Hardy. 
(Tout ça sans ses talons - oui parce que quand elle a débarqué en talons hauts dans un bled du Bénin l'année dernière, elle a réalisé que c'était moyen pratique - mais sans omettre de mettre du mascara tous les jours, quand même, parce que hein, oh, on est BB ou on ne l'est pas).


Moi, je lui ai dit que, pendant ce temps, j'avais atteint le niveau 152 de Candy Crush.
Je lui ai raconté les couleurs, la musique, les bombes, les noisettes, les cerises, la chantilly, le chocolat qui envahit tout : elle était bluffée. 

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Par ailleurs, pour rebondir sur le post de Titiou Lecocq sur les chiottes et le sexisme, je tenais à pousser un coup de gueule contre Le Dernier Bar avant la Fin du Monde, bar de geeks parisien où, dans les chiottes, les mecs peuvent jouer à des jeux en pissant (des jeux où ils doivent répondre à des questions en pissant sur le "A", le "B" ou le "C" sur l'écran ou des jeux genre Mario Kart où ils dirigent leur voiture en pissant à droite, à gauche ou au milieu, bref, l'éclate) alors que nous, les filles, on a que de la musique d'ascenseur. Je trouve ça scandaleux ! (J'ai envisagé d'aller aux toilettes avec Le Capitaine et de jouer en prenant les choses en main à sa place mais je me suis dit que ça serait probablement mal vu). Bref, je m'insurge. Contre ça et leur défibrillateur Pikachu donc je me permets de douter de l'efficacité sanitaire.


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Voilà voilà. La vie suit son cours, quoi. 
Ca va, vous, sinon ? 
Je dois vous laisser, il me reste encore deux épisodes de House of Cards à regarder (rho la la il est vraiment très très très méchant, ce Frank Underwood !), et je dois finir mon bouquin. 
(Je vis une vie difficile). 

Je lis MaddAddam, le dernier volet de la trilogie de Margaret Atwood que je ne saurais trop vous conseiller. J'adore Margaret Atwood. C'est une de mes auteurs préférés. Les deux premiers ont déjà été traduits : ils s'appellent Le Dernier Homme et Le Temps du Déluge en français, et je vous les recommande vivement - ça et La Servante Ecarlate, du même auteur. Petits conseils comme ça si jamais vous ne savez pas quoi lire pour vous occuper sous votre couette quand il fait 3 degrés dehors. Et que vous avez déjà fini Candy Crush, cela va sans dire.

Par contre ne lisez pas Jean-Philippe Toussaint (si jamais cette idée saugrenue vous avait traversé l'esprit), cet écrivain français qui a décidé de se mettre en scène et de s'écouter souffrir sur quatre volumes de longues phrases lancinantes et interminables sans aucun dialogue qui racontent son histoire d'amour déchirante qui n'en finit pas de finir (tu as très envie de les achever tous les deux avant même la fin du premier chapitre), petit prétentieux sans aucun second degré dont la prose est tellement atrocement indigeste que j'ai cru que j'allais me pendre au bout de cinq pages.
Arrière de couverture d'un de ses romans, histoire d'avoir un aperçu et de rigoler un coup :
Il y a un "style" Toussaint : frémissant, glacé, distingué, écorché, décalé, au charme d'autant plus douloureux qu'il s'infiltre au milieu des pages d'une beauté aux nuances subtiles. Il y a un chatoiement Toussaint, avec des vues de rues, de chambres, de couloirs, de vitrines, de carrelages, de silhouettes, d'eau ; beaucoup d'eau, calme, ridée, salée, sucrée, tout un ondoiement de sensations ; l'auteur donne à voir un monde d'illusion flottant qui forme piège. Ce monde cache, sous ses nappes lumineuses, douleurs, coups de foudre, paniques, attentes, fébrilité.
Livre étroit, austère, habité, serti dans une simplicité qui étonne face à la lourde quincaillerie des "romans" de la rentrée. On se dit que tous les grands romans possèdent une lumière, et celui-là chatoie, intelligent et fraternel, désabusé et aristocratique.
Ca se passe de commentaire.
A part un petit "Et ta soeur, elle est aristocratique ?", parce que bon, c'est tentant.

Bref. Sur ce, bonne fin de journée à tous !

Post Scriptum : 
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(Nala tenait à contribuer à ce post).