lundi 23 juillet 2012

Eye of the tiger.



Bon. Alors oui : Virgile s'est excusé de ne pas avoir donné de nouvelles.
Sauf que bon : il a fallu que moi, après cinq jours de silence, je fasse la démarche de lui demander ce qu'il se passait. Et bon, il m'a dit qu'il avait été très occupé, qu'il s'excusait de ne pas avoir donné de nouvelles, qu'on allait se revoir quand-même, certes, mais soyons lucides, il ne m'a pas dit quand et il ne m'a rien proposé. (T'inquiète poulette, là j'ai mieux à faire mais te fâche pas, je te nique bientôt, dès que j'ai le temps, promis).


Je l'ai mal pris :


Vous vous dites que je suis une emmerdeuse. (Je sais).
Mais un peu d'honnêteté intellectuelle je vous prie : non, ce n'est pas normal de ne pas rappeler une fille pendant cinq jours. Sauf si c'est juste un plan cul. Bref, c'est pas classe.

Bon alors certaines filles diront qu'il a répondu (miracle) et qu'il s'est excusé (truc de ouf), reconnaissant de ce fait qu'il aurait été plus correct de me téléphoner : il ne m'ignore pas, il ne me dit pas "va chier je ne te dois rien", c'est donc un gentlleman comme on n'en trouve plus, mes amies envisagent d'ailleurs de le signaler aux autorités pour qu'on l'analyse de plus près, sauf que moi je suis une relou, ça ne me suffit pas.

Je ne suis pas capable de faire genre que je m'en fous quand un mec m'ignore pendant cinq jours après m'avoir fougueusement roulé des pelles sur le canal. 
Parce que, trêve de conneries, halte à la supercherie : quand une fille te plaît, tu la rappelles. Si tu la rappelles pas, c'est que t'en as rien à carrer. Si tu la rappelles une semaine après, c'est aussi que t'en as rien à carrer mais que tu te la taperais bien quand-même.
Tout le monde m'a dit d'attendre, d'être cool, qu'une semaine c'est rien, blabla. Sauf que non. 


Je suis vexée, je pense avoir toutes les raisons de l'être, je pense qu'il le sait aussi bien que moi et il n'y a pas moyen que je fasse semblant de ne pas être vexée et de ne rien attendre pour ne pas le faire fuir. I don't sell myself for cheap.
T'attends pas une semaine pour me rappeler sinon je fais la gueule un point c'est tout.
Oui, je sais, on me dira que c'est mal joué, que rien ne fait fuir un homme autant que de lui faire des reproches, que faire des reproches c'est avouer que tu as des attentes (malheureuse !), et que ça aussi, ça fait fuir les hommes. 
Mais je ne pouvais pas attendre qu'il rappelle comme une cruche et l'accueillir comme une fleur avec le sourire dans une semaine : Oh quelle merveilleuse surprise, tu as retrouvé mon numéro de téléphone, allons donc faire l'amour sur le champ, délicieux garçon, aujourd'hui c'est open quequette !

Vous trouvez que je sur-réagis ? Peut-être.
Mais j'ai mon passé, mes peurs, mes faiblesses.
Je ne suis pas irréprochable. Je suis comme tout le monde.

Je refuse de faire semblant qu'il n'y a aucun problème pour lui plaire.
A l'époque, j'ai tenu le même discours à Mister Duplicity : "Bon, écoute, il faut que la situation change, là, parce que ça ne peut plus continuer : à partir de maintenant de toute façon ça ne sera plus jamais comme avant, je vais forcément faire la gueule à chaque fois qu'on se voit, y a pas moyen que je fasse semblant que c'est la teuf tous les mercredi de cinq à sept pour ne pas gâcher le peu de temps qu'on passe ensemble et pour que tu continues à avoir envie de me voir, alors tu quittes ta femme ou tu vas te faire mettre, je suis pas ta pute". Non mais oh.
Ben là c'est un peu le même principe.
J'ai - finalement - un peu de fierté quand-même.

La poule ou l'oeuf ?

On passe notre temps à analyser le moindre geste de l'autre et à se demander ce que ça veut dire et pourquoi et à imaginer ce qu'il attend de nous et comment il interprète notre attitude à nous etc. etc., du coup, nous les filles, au lieu d'agir selon nos propres envies et nos propres sentiments, on agit uniquement en fonction de ce qu'on pense que l'autre attend de nous : Je fais ça parce que comme ça il va penser que je veux ça et c'est bien parce que lui il veut apparemment ça et donc ça va lui plaire que je fasse ça.
Eh ben fuck.
La vie est déjà suffisamment compliquée, alors j'ai décidé d'assumer ce que je veux et ce que je ressens et après il se démerde. (Now you dust yourself up and fix things up, for a change!).


"Tu lui as écrit ?? Oh nooooooon".
Mes copines pensent toujours que c'est le meilleur moyen de tout foutre en l'air.
("Mais enfin ma chérie, tu peux pas faire ça ! Si tu veux que ça marche il ne faut rien demander. Jamais. Regarde-moi, j'ai dû faire semblant de ne vouloir que du cul pendant un an, un an à ne jamais faire la gueule, à être toujours disponible, à débarquer chez lui en corset et porte-jarretelles au milieu de la nuit sans jamais rien demander en échange avant qu'il s'attache enfin et qu'il me dise qu'il m'aimait. Y a pas d'autre moyen"). 

Oui bien sûr il y a effectivement des mecs qui, comme Astro, optent pour le silence radio quand tu as le malheur de leur faire savoir que tu les trouves incorrects et que tu attends mieux.
Mais il y en a qui répondent. (Je me souviens d'une nuit entière de dispute par textos interposés avec Mister F : ça a duré de 20h à 4h du matin, et pas une seule fois il n'a cessé de me répondre. Il n'a cessé de m'écrire qu'une fois qu'on a eu calmé le jeu et dit "Bonne nuit". Un mec bien, Mister F).
Mes amies sont toujours fascinées quand les mecs me répondent. Un peu comme pour les gens toujours en retard, à qui on ne reproche plus rien parce qu'on n'en attend pas moins d'eux ("Il est comme ça !"), les filles ont tendance à s'attendre à ce que les garçons soient incorrects. Du coup, quand ils ne le sont pas, c'est wow : "Il t'a répondu ?? Il s'est excusé ?? Wow. Hyper classe et respectueux, le mec". Ben ouais mais non. Il m'a quand-même pas appelée pendant cinq jours. Je trouve ça insultant. Je suis vexée. Je le dis. Je vais pas lui filer une médaille parce qu'il a eu la décence de me répondre courtoisement quand, après cinq jours de silence, je l'ai contacté.

Tout ça pour dire qu'il s'est excusé mais que 48h plus tard je n'avais toujours pas de nouvelles.
N'écoutant que mon courage, mon dépit et mon alcoolémie, je lui ai donc écrit hier soir pour lui dire que Virgile tu me plais beaucoup et donc c'est bien dommage mais bon tu vas quand-même aller te faire foutre, hein, parce que bon, non mais. 
Encore une fois, il m'a répondu aussitôt. Mais bon. En gros, en bon mec, il a juste dit "Ok". (Enfoiré).
(Scénario classique : le mec s'en fout, la fille dit "Bon ben si c'est comme ça je te quitte" pour le faire réagir, il se contente de dire "Comme tu voudras", et du coup elle est frustrée, malheureuse, elle n'a pas eu ce qu'elle voulait, et lui, veinard, il a réussi à se débarrasser d'elle sans même avoir à vivre le moment désagréable et tant redouté de la rupture. C'est magique). 
Donc on s'est engueulés. Je l'ai traité de mauvais con. Il m'a dit que si ça m'arrangeait de penser qu'il était un salaud, grand bien me fasse. Je lui ai dit que ça ne m'arrangeait pas particulièrement mais qu'il me laissait moyennement le choix. Il s'est excusé, il m'a dit qu'il aurait "aimé que ça se passe autrement". Je l'ai encore engueulé : mec, c'est bien joli de dire ça mais ça ne tenait un peu qu'à toi, hein, sans vouloir balancer. Alors il est monté sur ses grands chevaux, alors je lui ai dit que eh oh mec c'est moi qui suis vexée ici n'inverse pas les rôles, alors il m'a dit que je n'avais aucune raison d'être vexée et qu'il m'expliquerait tout face à face si je le voulais vraiment.
Et c'est là que c'est merveilleux : tu n'as aucune raison d'être vexée, la raison pour laquelle je ne t'ai jamais rappelée n'a rien de vexant (comme le serait par exemple le fait que je n'aie finalement pas l'intention de te revoir), et, grand prince, je suis même prêt à te faire l'immense honneur d'accepter de te voir en personne pour t'expliquer (mais seulement si tu y tiens vraiment, hein, parce que sinon ça me gonfle, j'aime autant qu'on ne se revoie pas). Mais aucune raison de te vexer, sinon, hein. Comme tu y vas. Parano, celle-là !
....

J'ai dit oui. Mon explication, je la veux. (Je ne l'ai pas eu avec Astro, mais là je la veux. Je déteste ne pas comprendre. Je veux comprendre) (Il n'y a rien à comprendre, je sais, à part qu'il s'en fout et c'est tout, mais je veux qu'il me le dise) (Et certes, on dit qu'il n'y a pas plus grand mépris que le silence, que je devrais juste l'ignorer à jamais, mais non : je suis affectée, je suis vexée, je n'en ai pas honte, je veux comprendre, je ne suis pas au dessus de ça et j'assume).
Il m'a proposé qu'on se voie demain. J'ai dit d'accord.
Du coup, demain, j'ai rendez-vous avec Virgile pour qu'on s'"explique", parce qu'"il faut qu'on parle", et on est tous les deux tendus et fâchés et on va vivre une sorte de rupture à la con alors qu'il y a une semaine on se tenait la main sur le canal, qu'il y a deux semaines on dormait dans les bras l'un de l'autre dans mon lit, et - surtout - alors qu'on ne se connait pas... Ca n'a aucun sens. Mais ça me fait mal quand-même. 
Pourquoi tout est toujours si compliqué ?




5 commentaires:

  1. Pfeuuhhhhhhhhh. Je comprends terriblement bien tout ce que tu éprouves. Ca me rend malade pour l'avoir vécu (et oui, ça marche dans les deux sens).
    J'hésite à dire que c'est vraiment un abruti, parce que tu l'aimes bien de toute évidence, mais c'est quand même un gros connard, bordel de chiottes!!!! N'ayant pas une haute opinion du mâle humain, à mon humble avis (qui je l'avoue n'est aucunement objectif) il veut t'expliquer les choses en face pour te niquer de front par surprise. Donc c'est stratégique et si tu tiens à lui rien n'est perdu. Tu l'avais relancé, ce n'est donc pas de la timidité, juste de l'ignorance.
    Je vais sacrifier une vache, écraser un poisson, égorger mon voisin.
    Fais lui comprendre que toi tu n'es pas comme "les autres", que tu es belle et forte. (Je suis un peu lyrique là mais j'ai le ventre noué en fait...)

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    1. Non, ça n'est pas de la timidité du tout : Virgile n'est pas timide, il a un succès fou et il sait très bien ce qu'il fait.
      Il n'a aucune excuse et il craint du boudin !

      "Il veut t'expliquer les choses en face pour te niquer de front par surprise. Donc c'est stratégique et si tu tiens à lui rien n'est perdu" : Rien n'est perdu, j'ai encore une petite chance de me faire niquer profond, alors (aux deux sens du terme) ? Youpi (ceci est, évidemment, un youpi ironique et désenchanté).

      Ne pas me faire avoir ne pas me faire avoir ne pas me faire avoir ne pas me faire avoir...

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    2. Je le pense en effet, c'était bien entendu de l ironie.
      Mais je ne suis pas du tout objectif, donc...
      Bah tu verras bien ce qui te fera plaisir sur le moment : le laminer comme le bon vieux petit manipulateur sournois qu'il est certainement, lui faire comprendre qu'il pue le mâle collectionneur de jolies filles, ou te laisser aller à une nuit de plaisir.
      L avantage avec la bière et les canaux c'est qu on sait ce qui nous attend. Plaisir immédiat et maux de tête sans prise de tronche avec un conard du genre humain qui n'a que pour ambition de te soutirer quelque chose ou te faire mal juste pour voir comment ça fait...

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    3. Je ne couche pas avec les sales types - du moins jamais en connaissance de cause (parce que bon, on sait tous très bien ici que des sales types, sinon, je m'en envoie à la pelle). Il faut juste que j'essaye très fort de ne pas me laisser baratiner et de ne pas laisser la midinette en moi se laisser aveugler. (Mais comment ne pas perdre la tête, serrée par des bras audacieux, car l'on croit toujours aux doux mots d'amour lorsqu'ils sont dits avec les yeux, comme chacun sait).

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  2. Tu ne sur-réagis pas : tu te fais respecter. Quitte à perdre un ou deux "amoureux" en route. On n'est pas leur petit chien, à arriver quand ils nous sifflent. R.E.S.P.E.C.T.

    Oui, Virgile a l'air sympa, mignon, mais non, ce n'est pas normal de te laisser dans le vide cinq jours et même si ce n'était pas à toi à l'appeller / le supplier d'avoir une explication, tu as bien fait d'exiger des nouvelles.

    Courage pour aujourd'hui, je ne suis pas douée en sacrifices comme Jo, mais je penserai à toi.

    L'anonyme-connue

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