mardi 14 mai 2013

Gangsta's paradise

 Hey, kids, leave them teachers alone.

 


Avant les vacances, j'ai été malade (comprendre "en arrêt maladie") pendant une bonne semaine. Je ne suis d'ailleurs pas encore complètement guérie, rapport à ce vieux temps tout pourri*.

*A ce propos, je pense que je me suis un peu avancée en annonçant dans mon dernier post l'arrivée imminente de l'été. Force est de constater qu'il n'en est rien.
En fait, je crois que cette année, on a décidé de nous sucrer le printemps et l'été.
C'est la crise, vous comprenez. Mesure d'austérité, tout ça.
En même temps, ça a du bon. Pensez aux bonshommes de neige, quoi !

Du coup, hier, jour de rentrée des classes, j'ai retrouvé mes petits élèves, que je n'avais pas vus depuis trois semaines, et aussi mes collègues chéris, qui m'avaient bien manqué.
Je garde à ce propos un souvenir ému des messages qu'ils m'ont envoyés pendant ma convalescence, et tout particulièrement de ceux d'Eloi 1er, qui s'est acharné à m'envoyer des images de chatons en train de faire de la moto pour me soutenir dans ma douleur.
(Aux grands maux les grands remèdes).

A peine arrivée, j'ai eu le plaisir d'apprendre qu'en mon absence, mes petits sixième, très inquiets de mon sort, m'avaient tout bonnement donnée pour morte.
Apparemment, ne me voyant pas revenir en cours, ils avaient imaginé (ou entendu dans les couloirs) que j'étais tombée dans les escaliers, que je m'étais cassé les deux pieds, que je m'étais ouvert le crâne, et que j'étais dans le coma. (J'ai senti qu'on me voulait du bien).
Une autre rumeur, cela dit, racontait que j'étais aux Bahamas. 
Je leur ai dit que c'était vrai : j'étais bel et bien dans le coma, oui, mais aux Bahamas.
Ils ne m'ont pas crue. 
Cela dit, ils avaient apparemment vraiment imaginé que j'étais dans le coma. Ils m'ont même affirmé que, pour l'occasion, ils m'avaient acheté des cadeaux. Ce qui m'a beaucoup touchée.
Même si :
1) que diable voulaient-ils que je foute avec des cadeaux en étant dans le coma ?
2) comme je n'étais finalement pas dans le coma, ils ont sournoisement décidé de garder leurs cadeaux pour eux. (Ignobles petits êtres perfides).

Pendant mon absence, ils avaient évidemment beaucoup demandé à Isidor comment j'allais et quand je revenais, "puisque vous la voyez tous les soirs à la maison".
(Pour ceux qui ne suivent pas le blog - ce qui est très mal - Isidor et moi ne sommes absolument pas ensemble. C'est juste que les élèves ont décidé que - comme ils me l'ont expliqué récemment - "la Belle (vous) et le Bois Dormant (lui) devraient se marier et avoir beaucoup d'enfants").
Isidor et moi sommes donc désormais un couple "connu" dans l'établissement.
Cela dit, ma vie amoureuse mouvementée ne s'arrête apparemment pas là.
En effet, la rumeur veut que j'aie également une liaison avec Alf, qu'on m'aurait aperçue en train d'embrasser à pleine bouche dans la rue. (Cette madame Mosby bouffe à tous les rateliers, ma parole !).
Comment le savons-nous ? Parce qu'il y a un mois environ, une élève l'a traité de salaud avant de lui dire que c'était dégueulasse de tromper Carda (la prof de SVT) avec moi ! (Il a, à cette occasion, découvert qu'il avait une relation avec Carda, relation dont il ignorait tout jusqu'alors, mais qui n'était pas pour lui déplaire : "Je crois qu'en début d'année j'étais censé être avec Mme B, la vielle prof de maths. Maintenant je me tape Bayane et Carda : grosse promotion, quand même"). 
Non content de coucher avec moi et Carda, il aurait par ailleurs également une liaison avec Eloi 1er, qui a la réputation d'être un inverti depuis qu'il a répondu "Ca ne vous regarde pas" à la question "Est-ce que vous êtes gay ?".
(Il y a eu également une vague rumeur sur l'homosexualité d'Isidor, rapport à son dandyisme légendaire, mais elle n'a pas tenu, peut-être parce qu'elle aurait brisé le coeur de trop d'élèves. Il peut donc continuer à venir en cours avec des noeuds papillon assortis à ses chaussettes sans être inquiété, et ce simplement parce qu'il est tellement beau que quand tu le vois tes jambes te lâchent. La vie est injuste). 
Alf : "Moi ça me convient assez, comme version des faits, honnêtement. Je préfère qu'ils pensent que je suis un partouzeur bisexuel adultère plutôt qu'ils connaissent la sombre vérité, qui est que je n'ai pas baisé depuis un an et deux mois... Non parce que dans la vraie vie j'ai tout donné pour avoir Bayane, mais rien à faire ! J'ai même été jusqu'à débarquer chez elle avec une bouteille de Crozes-Hermitage et le DVD de Ratatouille, quoi !! Plan drague ULTIME. Mais non..."
Ravi de sa nouvelle réputation de gros vicelard, il m'a demandé de ne pas démentir : "Ou alors d'accord, tu leur dis qu'on n'est pas ensemble, mais tu ajoutes que c'est juste un plan cul, ok ?"
On vibre, dans le 93.

 Moi, Carda, Alf, Isidor, Eloi 1er, et... attendez... 
Une troisième concurrente ? 
C'est qui cette pute ?

Du coup, je me suis demandé si les élèves avaient recoupé les informations et en avaient déduit que je n'étais pas tombée dans les escaliers toute seule, mais que Carda m'avait poussée.
Est-ce qu'ils ont également imaginé que, comme toute actrice des Feux de l'Amour qui se respecte, j'étais tombée dans les escaliers enceinte et avais donc dûment perdu le bébé ?
Auquel cas une question me taraude : de qui étais-je enceinte ? D'Isidor ? D'Alf ?
Quoique si ça se trouve, en fait, je n'avais jamais été enceinte et j'avais tout inventé.
Ou alors je n'ai pas perdu le bébé, mais on ne le découvrira que dans plusieurs épisodes.
Et qu'est-ce que je faisais aux Bahamas, d'ailleurs ?
Je brûle de connaître la suite.

Que de rebondissements.
Tout ce sexe débridé, chers lecteurs, c'est sûrement pour nous remettre des vexations permanentes liées à notre fonction. Oui, car le reste de notre quotidien, voyez-vous, manque un peu de glamour.



Avec la rentrée, on a aussi retrouvé :
1) les élèves qui refusent de faire un exercice parce qu'il n'est pas noté et qu'ils ne veulent pas "utiliser leur cerveau pour rien" (full quote).
2) les élèves qui, quand tu les colles, menacent de ne pas venir et font les malins devant les autres mais qui, ensuite, restent après le cours pour tenter de te faire annuler ta sanction en versant des grosses larmes de crocodile. (Tu peux te brosser, chaton).
(Quand tu refuses, ils repartent d'ailleurs souvent en gueulant et en claquant la porte, un peu comme ces mecs qui te traitent de grosse pute dans la rue juste après t'avoir appelée "ma princesse", juste parce que tu as refusé de leur tailler une pipe pour les remercier de leur galanterie).
3) les élèves qui refusent de jeter leur chewing gum, de sortir leurs affaires, d'enlever leur manteau, de noter leur leçon, de se taire, et qui, quand tu les rappelles à l'ordre, s'offusquent que tu viennes "leur casser les couilles dès le matin".
(Auquel cas tu dois être doté d'une grande paix intérieure pour te retenir de leur planter ton feutre dans l'oeil et de les étouffer avec le chiffon qui te sert à essuyer le tableau avant de leur casser ta chaise sur la tête).
4) les élèves qui refusent de sortir quand tu veux les virer, et te font donc perdre dix minutes alors qu'ils ont déjà pourri le plus gros de ton cours, puis qui finissent par quitter la salle en claquant la porte (encore) (le collégien du 93 est une drama queen finie) et (option facultative mais fortement conseillée) en t'insultant.
- etc. etc. etc.

Moi, cette année (contrairement aux années précédentes), je ne vis rien de tout ça (ou à la rigueur les deux premiers). Parce que je n'ai que des sixième.
En sixième, ils sont encore mignons, ils veulent encore apprendre, et ils baissent encore les yeux quand tu leur fait "booh". Ils m'appellent encore maman, ils aiment rester à la récré pour faire des dessins sur mon tableau et me raconter des blagues, c'est la belle vie.
Avec des sixième, j'ai la folle illusion d'avoir de l'autorité. (Mwahaha).
Mes collègues, en revanche, vivent ce que j'ai décrit plus haut au jour le jour.
Ce qui explique peut-être pourquoi, quand je suis arrivée en salle des profs aujourd'hui, Alf lisait "Surveiller et Punir" et Eloi 1er "Torturer dans l'Antiquité".
Ce qui explique aussi pourquoi on a tous tellement apprécié La Journée de la Jupe.

(Qui n'a jamais rêvé de faire cours avec un gun ?).



On a de la chance, cela dit.
Ca pourrait être nettement, nettement pire.
Parce que : 
1) C'est un assez bon collège, pas très loin de Paris. 
2) On est entre amis (Moi, Alf, Eloi 1er, Isidor, Carda, Esmée, Solange, Luce, Flavio, et tous les autres) (On est tous jeunes - dans les collèges difficiles du 93, on n'envoie que les petits jeunes - et on est très copains). On est ensemble. Même si ça ne durera pas.
Isidor et moi sommes les seuls à être en poste fixe.
Tous les autres apprendront en fin août où ils sont mutés pour l'année prochaine. Sachant qu'ils peuvent être envoyés n'importe où dans l'académie de Créteil, qui va du nord de Meaux au sud de Nemours. (Ou comment passer l'été dans l'angoisse la plus totale).
3) On est soutenus par notre hiérarchie. On a un super principal, et une équipe soudée. Et ça, croyez moi, c'est rare. J'ai suffisamment d'ancienneté pour le savoir.



Anecdote :
Un jour, dans un autre collège, j'ai viré un élève qui rendait mon cours (ma vie) impossible. Après avoir longuement refusé de partir, il a rassemblé ses affaires et est venu se planter à trois centimètres de moi pour me hurler "Sa mère la pute si je reviens dans votre cours vous m'entendez ?! Sa mère la pute si je reviens dans votre cours !!" avant de cracher par terre et de partir en donnant des coups de pied dans la porte.
J'ai écrit un rapport, et quand le principal m'a reçue, il m'a dit ça : "Ecoutez Mademoiselle Mosby, je suis embêté car l'élève en question, que j'ai reçu tout à l'heure, me dit que vous mentez et que les choses ne se sont pas passées comme ça. En effet, il affirme qu'il n'a pas dit "sa mère la pute" mais "ma mère la pute" (what the fuck ?!). Il n'a donc pas insulté votre mère (?!!), je ne peux donc rien faire"....
Ca se passe de commentaire.


Enseigner, c'est épuisant pour les nerfs. Surtout en ZEP. Surtout en collège.
(Les élèves vraiment difficiles ne vont pas au lycée).
Moi : Non mais peut-être que tu t'en fous de l'anglais mais t'en auras besoin pour avoir ton bac, et puis t'en auras besoin pour communiquer si tu voyages.
Mon élève : Vous pensez vraiment que je vais passer le bac ??!! Hahahaha. Et puis j'ai jamais été à Paris, madame, vous croyez que je vais aller en Angleterre, sérieux ?!


Les élèves ne sont pas du tout tous des emmerdeurs, mais il suffit malheureusement de deux pour te pourrir une classe de vingt-cinq élèves, pour te pourrir un cours, une semaine, une année. 
C'est déjà pas facile de maintenir l'attention d'un groupe de vingt-cinq adolescents et de les faire travailler : s'il y en a deux qui parlent à voix haute, rient, lancent des boulettes de papier, voire se lèvent sans autorisation, ça peut vite devenir très pénible.
S'ils sont plus nombreux et/ou si, en plus, ils sont agressifs et ont décidé de te chercher, ça devient l'enfer sur Terre.
Devoir faire face à des petits caïds gorgés de testostérone qui en veulent à la Terre entière, devoir affronter leur hostilité, leurs provocations, jour après jour, heure après heure, c'est très éprouvant.
On a déjà tellement à gérer sans ça. Vous n'imaginez pas.
Que tu sois épuisé, malade, ou déprimé, tu dois faire ton one man show tous les jours devant une centaine d'élèves.
Etre en état de faire cours, et avoir l'énergie de t'imposer. Toujours. Sinon ils le sentent, et ils te bouffent.
Comme des charognards.

Lady V a quitté l'enseignement secondaire il y a peu. Fleur aussi.
Elise, jeune prof de français dans mon collège, a démissionné juste avant les vacances de Pâques.
Et je remplis moi aussi tous les dossiers de candidature possibles et imaginables pour partir. 
Parce que je n'aurai pas que des sixième toute ma vie.
Et que ma vocation est d'enseigner, pas de faire la police. (Je n'ai pas fait toutes ces années d'études pour finir par craindre de mourir lapidée à grands coups rageurs de bâtons de colle UHU). (Une mort lente et douloureuse fort répandue dans le corps enseignant). (On ne vous dit pas tout).

Même si, soyons honnête, certaines choses me manqueront.
Dans le supérieur, aucune élève ne sort son fer à friser en plein cours ("mais qu'est ce que ça peut vous faire, madame, il est même pas allumé !"), aucun élève ne balance des avions en papier avec écrit Air Maroc dessus, et aucun élève ne lève jamais la main pour te demander, sans crier gare, si une femme peut avoir des relations sexuelles avec une pieuvre... (Si ?)
Mais bon. Je m'en passerai. 



20 commentaires:

  1. Pour la femme et la pieuvre, il me semble que c'est autorisé au Bélize, toléré au Kazakhstan et au Mali, interdit partout ailleurs.

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    1. Hahahaha. Très bien. Je leur dis dès demain. Merci ! :)

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  2. Ce n'est certes pas l'article le plus réjouissant du monde, mais WOUHOU c'est celui que j'attendais ! Merci !

    J'ai quelques questions si tu permets :
    - depuis combien de temps enseignes-tu et est-ce que cela devient plus facile ou au contraire lassant avec les années ?
    - être jeune, est-ce un frein pour l'autorité, ou bien est-ce que ça tend plutôt à forcer la sympathie des élèves ?
    - Entre les Murs, Dangerous Minds, et donc la Journée de la Jupe (je n'ai pas vu ce dernier), ça parle vraiment à un vrai prof ?
    - les élèves sont réellement indiscrets à ce point (cela dit c'est peut-être le côté le plus mignon de l'histoire) ?!
    - n'y a-t-il aucune solution face à une administration défaillante (je connais ça en tant qu'élève, mes profs pètent aussi un plomb, et en effet tu as de la chance d'avoir des supérieurs hiérarchiques compétents et compréhensifs !)? L'anecdote que tu donnes est vraiment aberrante !!!
    - il y a vraiment des passerelles vers l'enseignement supérieur ? J'avais entendu parler d'une certaine étanchéité entre les deux systèmes, comment cela se passe-t-il réellement ?
    - dernière question mais pas des moindres (last but not least puisque je m'adresse à une prof d'anglais) : certains abandonnent, on les comprend. Et toi, comment tu tiens ? (l'exception "sixièmes" de cette année mise à part)

    Merci encore et merci d'avance !

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    1. Wow. Que de questions.
      D'où te vient donc cet intérêt dévorant pour la fonction d'enseignant ? Tu veux être prof ?

      Alors, mes réponses :
      - J'enseigne depuis 5 ans et non, 5 ans ce n'est pas suffisant pour se lasser. Juste pour commencer à se sentir à l'aise, à souffler un peu et à récolter enfin les fruits des années précédentes.
      - Les deux. Il y a tellement de choses qui rentrent en compte que c'est difficile de juger vraiment, mais oui, je dirais que la jeunesse est à la fois un atout et un handicap.
      - Dangerous Minds, si mes souvenirs sont bons, c'est surtout rigolo parce que très bête. C'est une sorte de Cercle des Poètes Disparus Nineties. Mais pour La Journée de la Jupe et Entre les Murs : oui, ça parle à un vrai prof. Beaucoup.
      - Oui, les élèves sont indiscrets à ce point. Ils n'ont aucune limite. (Et oui, c'est en soi assez choquant, mais ça nous amuse. Parce que c'est inoffensif, et plutôt mignon).
      - Les profs peuvent contacter les syndicats pour se plaindre de leurs supérieurs s'il y a lieu. Ca a plus d'impact quand ils sont nombreux à le faire. Je ne sais pas ce que ça donne dans les faits. Sinon, les recours sont faibles.
      - Pour l'enseignement supérieur, c'est pas facile. Mais quand on veut, on peut !
      - Honnêtement, je suis en temps partiel parce que les premières années de ma carrière ont été très pénibles et que je voulais faire d'autres choses à côté. Aujourd'hui, j'ai plus de bouteille et je pourrais gérer temps plein avec des élèves plus difficiles, mais ça ne veut pas dire que ça serait agréable, ni que j'en ai envie...
      Et sinon, on reste parce qu'on a tous ramé pour avoir notre concours, et qu'on sait que ça ne peut qu'aller mieux. C'est le début qui est très dur. Ensuite, on maîtrise mieux, on a plus d'autorité, les cours sont prêts, et surtout on est mutés dans de meilleurs établissements. Donc on attend.

      Voilà. D'autres questions ? :)

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    2. Je suis depuis toujours un peu fascinée par les profs, entre autres parce que durant ma scolarité j'ai été pour 90% du temps confrontée à des gens très bien et très compétents, ce qui a forcé mon admiration ! Certains m'ont vraiment éveillée à une matière, une idée, d'autres m'ont donné confiance, bref, je me sens bien à l'école mais c'est essentiellement grâce aux cours eux-mêmes et pas seulement pour les copains ! Or depuis cette année c'est un peu la révélation, je fais progressivement mon coming-out... je crois bien que oui, je veux être prof. Mais j'ai bien conscience de toutes les difficultés de la chose (quoique... j'ai lu tes derniers commentaires et j'avoue être un peu étonnée !!! j'espère que ton poignet n'est pas en miettes et que tu vas mieux...), ce qui me fait un peu douter parfois, évidemment, même si de plus en plus j'ai du mal à m'imaginer faire autre chose... Enfin quoiqu'il arrive je veux oeuvrer, d'une manière ou d'une autre, pour l'école et l'éducation !

      Oups je me suis un peu emballée ! Merci beaucoup en tout cas pour ta réponse ! Je suis d'accord pour la bêtise dans Dangerous Minds, apparemment il suffit de distribuer des bounties aux élèves de Spanish Harlem pour qu'ils se mettent à aimer la poésie...
      J'espère d'autre part que tu pourras trouver un poste qui te conviendra mieux, que ce soit dans un meilleur établissement ou dans le supérieur !
      Ha, et pour ce qui est du XVème (référence à un autre de tes commentaires) : j'habite tout près d'un établissement, où j'étais d'ailleurs au collège et où ma soeur est restée pour le lycée, et j'ai gardé contact avec mes profs de l'époque. Il semblerait que la situation se dégrade d'année en année, et il s'y passe des choses assez inquiétantes... (des élèves se masturbent en cours, menacent leurs profs de viol et de mort, font entrer des SDF dans la classe pour rigoler - en effet c'est hilarant, partagent des vidéos sur internet sur des enseignants pour ensuite se foutre de leur gueule ouvertement, au milieu d'une leçon, à propos de leurs convictions religieuses par exemple...) Conclusion : le XVème, c'est plus ce que c'était... ou en tout cas, ça dépend des établissements !

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    3. Moi aussi, j'ai voulu être prof très tôt. Et je savais que ça serait très dur, mais je n'ai pas changé d'avis pour autant. Du moins avant d'y être. Après, j'avoue que j'ai pensé démissionner. Mais c'est très dur au début, ensuite on arrive mieux à se faire respecter, à capter l'attention des élèves, à bien construire ses cours, et à prendre les incivilités moins à coeur, aussi.
      C'est un dur apprentissage, mais ça peut être un très chouette métier si on s'accroche. C'est un métier très noble, en tout cas. Déconsidéré, mais très noble.

      Pour le 15ème, ce que tu me dis ne m'étonne pas plus que ça. Il me semble évident qu'il y a de sales petits cons partout, dans toutes les écoles, et ce quelle que soit leur origine sociale. L'adolescence est, en grande partie, un âge cruel, bête et méchant.

      Sinon, à propos de mon fâcheux "accident", j'ai une bonne contusion intercostale, et c'est désagréable, mais ce n'est pas très grave. C'était juste une chute. C'était violent mais on ne m'a pas voulu de mal ni agressée sciemment, ce qui change beaucoup la donne. Je vais bien, donc. Merci beaucoup de ta sollicitude :)

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    4. Enfin bon, je vais bien, je vais bien : je crois que maintenant, on peut dire que j'ai officiellement perdu le bébé ! Argh.
      Pensez-vous que Carda a orchestré tout ça en secret ??
      Bon, en même temps, si ça se trouve j'étais enceinte d'une pieuvre, hein. (Une pieuvre rencontrée aux Bahamas ?). Du coup c'est peut-être mieux comme ça. (La société française n'est pas encore prête pour ce genre d'union).

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    5. Arf. Finalement j'ai une côte fêlée quand même... Aïe.

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  3. Ce n'est pas que des problèmes de discipline et des gamins mal élevés, le collège dans le 93. C'est juste que oui, par rapport à Paris c'est un autre monde, et oui les gamins faut connaître un minimum ce qu'ils vivent pour mieux les gérer, mais non ce n'est pas obligatoirement une lutte de chaque instant.

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    1. C'est vrai.

      Il y a plein d'élèves très mignons, et on passe parfois de bons moments. S'il n'y avait pas un certain plaisir à être prof, je ne le serais déjà plus. J'aime mon métier. Mais dans certaines circonstances seulement.

      Et SI, prof en collège dans le 93, ça reste beaucoup de discipline, et beaucoup d'enfants mal élevés. Et c'est usant, très usant au jour le jour. Surtout en début de carrière.

      Et le fait de "comprendre leurs malheurs" n'a rien à voir là-dedans. C'est très joli à dire mais c'est pas comme ça que ça marche. Vraiment pas. Faut arrêter de dire des conneries.

      Par ailleurs, il y a des établissements tranquilles dans le 93, et plein d'établissements très difficiles à Paris : le 93 n'est pas Saint-Denis, et Paris n'est pas le 15ème.

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    2. Par ailleurs : tu es prof dans le 93, anonyme ?

      Parce que moi personnellement je m'apprête à aller chez le docteur parce que j'ai mal partout après m'être mangé les "balles perdues" d'une baston entre élèves, et du coup avec tes beaux discours sur le fait de "comprendre leur souffrance", j'ai très envie de te dire que, si tu n'es pas prof dans le 93 et que tu penses que c'est si facile "T'as qu'à y aller connasse".

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  4. Je remarque que les gens souriants sur les affiches ne sont QUE des droitiers.

    [Au collège, aux parents d'une fille qui se faisait taper dessus, la prof principal ET le principal du collège ont répondu que "oui, non mais ils voient bien qu'elle va mal mais ils sont pas là pour intervenir entre les élèves, ils faut qu'ils se débrouillent tous seuls)]

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    1. Merci de me signaler cette ignoble discrimination envers les gauchers que je perpétue malgré moi en publiant ces images sur mon blog ! Je vais voir ce que je peux faire pour y remédier :)

      Pour ton anecdote, c'est aberrant. Mais si tous les lecteurs se mettent à raconter toutes les aberrations qu'ils ont entendues dans des établissements, on n' est pas rendus ! Il va y en avoir à la pelle...

      Cela dit c'est dangereux de s'approcher des élèves, hein.
      Et pour preuve : moi aujourd'hui, accident du travail !
      J'étais au mauvais endroit au mauvais moment, deux élèves se battaient dans un couloir, je m'en suis pris un en pleine poire, je me suis étalée de tout mon long, je me suis fait super mal. Je me suis pris son coude dans les côtes, je suis tombée violemment sur le dos, en me défonçant le poignet au passage en essayant de me rattraper. Ouch.
      Ce n'était pas intentionnel, ils étaient super emmerdés et ils se sont beaucoup excusés (essentiellement de peur d'être punis, cela dit). Mais WOW, quoi. Que de violence. J'étais toute traumatisée.
      #Le Plus beau métier du monde.

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  5. C'est drôle, je viens de tomber sur cet excellent coup de gueule sur le site de Rue 89. On reste dans la thématique:
    http://www.rue89.com/2013/05/06/chers-parents-deleves-emmerdez-242098

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    1. Oui, je l'ai lu ! On l'a tous lu. Une copie nous attendait sur la table de la salle des profs hier matin, dès sa publication... Triste constat. Et tellement vrai.
      A ce soir, chaton :)

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  6. je suis assez étonnée par les insultes et l'agressivité de ta réponse, mon commentaire ne méritait pas une telle réaction. Mais à priori, il y a certains sujets trop brulants pour pouvoir donner un avis différent. Et oui, je suis dans un collège du 93, établissement rar, éclair et tout le reste si c'est ça qui compte.
    bref, étrange.

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    1. Oui, je suis parfois très soupe au lait sur certains sujets.
      Et je m'excuse de la violence de mes propos, qui les dessert.

      Mais ton commentaire m'a énervée parce que :

      1) Je n'ai jamais dit que le 93 ce n'était "que des problèmes de discipline et des élèves mal élevés" et ça m'agace qu'on ne ne prête pas attention à ce que je dis.

      Par ailleurs, un groupe d'adolescents est toujours excité et difficile à tenir, toutes catégories sociales confondues, et je ne vois vraiment pas comment ton boulot de prof peut ne pas être une lutte de tous les instants. A moins que tu aies le système nerveux d'une limande, bien sûr. Ou que tu fasses fumer des joints à tes élèves avant chaque cours.

      2) Je pense effectivement qu'il est ridicule de dire que "les gamins faut connaître un minimum ce qu'ils vivent pour mieux les gérer". Je trouve ça profondément stupide, insultant, condescendant, et démago.

      Donc les profs qui souffrent de problèmes de discipline dans le 93 c'est parce qu'ils se mettent pas assez à la place de tous ces petits chéris défavorisés, c'est ça ?
      C'est parce qu'ils savent pas ce que c'est d'être adolescent, ils ne sont pas au fait des douleurs de l'adolescence, et puis ils sont pas au courant de ce qu'il se passe en France, ils sont un peu cons, ils lisent pas les journaux, c'est de leur faute en fait si ils arrivent pas à gérer, c'est parce qu'ils sont pas assez renseignés, compréhensifs, et ouverts, c'est ça ?

      Heureusement qu'il y a des profs comme toi, qui, grâce à leur compréhension du monde et leur grandeur d'âme, échappent à tout ça. Le 93 est donc sauvé.

      Moi si des élèves de 4ème m'ont fêlé une côte avant hier c'est sûrement parce que je ne suis pas assez psychologue et que je ne prête pas suffisamment attention aux problèmes des jeunes du 93, t'as raison.

      Merci de réfléchir à l'avenir avant de dire des monstruosités.
      Dans la vie, et sur mon blog.

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    2. surtout quand on a passé son adolescence avec Bayane, on sait qu'elle est loin d'avoir été préservée et de tout repos. Donc le mec ou la nana qui dit que tu manques de compréhension peut aller se faire mettre.
      Peut-être que c'est toi, anonyme, qui a vécu la vie d'un bisounours jusqu'ici et qui peut donc prendre des coups dans la gueule sans rien dire, par culpabilité d'avoir été épargné(e)? Justement, quand on a eu une enfance/adolescence pas trop cool et qu'on sait que ça ne nous a pas forcément mené(e) à taper et/ou insulter des profs, on n'utilise pas ça comme excuse à la violence de certains élèves. On peut souffrir et ne pas faire souffrir les autres. À bon entendeur.

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    3. Hahaha. Angry Mad qui aime pas qu'on parle mal à sa pote ! :)
      Je t'aime, poulette.

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    4. Me tooooooo!!! J'aime pas qu'on parle mal DE mes potes aussi, surtout quand on les connaît pas!

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