samedi 8 juin 2013

Romeo and Juliet is not a love story

Ou comment j'ai cessé d'être une midinette. (Un peu). (Je crois).


Oh les mecs, regardez, une souris dans une chaussette !
(Cette année, je tiens mes promesses)

Aujourd'hui, dans la rue, j'ai croisé un petit garçon en trottinette. Il m'a dit "Bonjour !", très souriant.
J'ai répondu "Bonjour !" en continuant ma route.
Il s'est approché d'une petite fille.
- C'est qui ? lui a t-elle dit.
- C'est une maman.
J'ai souri.
Non, mon petit loup, je ne suis pas une maman.

Ces derniers jours, j'ai passé un temps fou avec des amies et leurs enfants.
Mardi, j'ai passé la journée avec Anna et son bébé. 
Avant hier, j'étais à la Villette avec Boucles d'Or et son petit garçon. Etendues sur l'herbe, on l'a aidé à trouver Tchoupi dans son petit livre (il était bien caché, le bougre), puis on a joué avec ses peluches et j'ai fait rouler sa petite voiture en bois sur ses petits bras dodus.
Aujourd'hui, on a joué à faire des dessins avec Lou, 4 ans.
Lou : Toi t'es une girafe !
Chloé, debout sur sa chaise : Oui, regarde Lou, je suis une girafe, je mange les feuilles (attrape une feuille de l'arbre avec ses lèvres) miam miam miam, c'est bon.
Chloé était une girafe, donc. Antoine, un chat. MoMa et Rémi étaient des chèvres (sans hésitation aucune), BB un guépard (quoi d'autre ?), et moi, sympa, j'ai hérité du rhinocéros.
(Merci, Lou, je le prends bien).

 Diantre ! Un dinosaure !

Ils sont adorables, tous ces petits loulous.
Et moi aussi, un jour, j'aimerais avoir un petit garçon ou une petite fille qui me demande comment ils font, les chinois, pour vivre la tête en bas. Mais je n'en suis pas là.
Un jour, je serai une maman. Une bonne maman. (Même si, soyons honnête, je piquerai ses jouets à mon enfant) (Adulte, je vous dis). Mais pas pour l'instant.
Et ça me va très bien.

 Ca manquait de phoques, aussi, non ?
(J'ai pas trouvé d'image de souris qui font de la course en sac)
(Apparemment, il n'en existe aucune)
(C'est parce qu'elles sont très discrètes)  

Dans ces moments-là, ce qui m'émeut le plus, ce sont les parents.
Ils me rappellent les miens.
Lou était adorable, mais c'est surtout Rémi que je regardais jouer avec lui.
Rien au monde n'est plus touchant qu'un jeune père ou une jeune maman.
Mais non, pour l'instant, je ne veux pas d'enfant.
Je ne veux même plus de mec.
Sincèrement.

A quoi ça rime de vouloir être en couple "en théorie" alors que je ne veux être avec personne ? 

Et ce n'est pas parce que j'ai envie de "profiter de mon célibat".
Je sais désormais que je peux coucher avec des mecs sans m'attacher. Je l'ai fait.
Mais ça ne m'intéresse pas. Je ne vois pas l'intérêt.
Je n'ai plus envie qu'on me touche. Pas si ça ne rime à rien. 

Pour reprendre l'expression d'Amélie, j'ai décidé de me mettre "en jachère". (Image glam' s'il en est).

BB : Il est super mignon, le petit claviériste, là bas. Et il te regarde. Tu veux pas y aller ?
Moi : Non.
BB : Pourquoi ? Il te plaît pas ?
Moi : Si bien sûr il est magnifique mais il le sait tellement, regarde-le. C'est un petit con.
BB : Mais on s'en fout, non ?
Moi : Ben non.
BB : Bon alors je peux y aller, moi ? Parce que moi, personnellement, que ça soit un petit con, je m'en fous. Contrairement au tien, mon cul n'a pas de cerveau. 
Moi : Alors vas-y, mon chat. Amuse toi.


Je suis fatiguée de cette ambiance de chasse permanente. De ces bars où les gens ont les yeux partout, où les gens se cherchent, s'approchent, paradent, à la recherche d'un amant ou d'une amante potentielle. De ces mecs qui baiseraient n'importe laquelle d'entre nous, pourvu qu'elle dise oui.
Je suis fatiguée de tous ces petits mecs qui bossent dans la musique ou le cinéma (quand est-ce que les mecs se sont tous mis à bosser dans la musique ou le cinéma ?), de tous ces petits ingénieurs du son, ces petits guitaristes, ces petits réalisateurs, tous ces petits beaux gosses de mes deux qui passent une partie de la soirée à sniffer dans les chiottes, puis font les coqs, font le paon, racontent leurs exploits, ramènent des nanas chez eux, et recommencent le lendemain.
Je suis fatiguée de ces trentenaires célibataires (ou pas) qui scrutent la foule dans les soirées comme s'ils faisaient leur marché. Dans les fêtes, dans les bars, dans les salles de concert. J'en ai marre. De ce sexe omniprésent. De cette drague à deux sous qui ne mène à rien, de ces échanges sans valeur avec des mecs que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam et qui n'ont rien à m'apporter. J'ai cessé de croire à la beauté éphémère de ces échanges alcoolisés.
Je suis fatiguée de ces tentatives d'histoire avortées qui ne veulent rien dire et qui ne laissent pas de trace. Je suis fatiguée de toute cette vacuité.
Le sexe est désacralisé, même pour moi. Alors je n'en veux pas.
Et à quoi ça rime, au juste, de chercher l'amour dans tout ça ?
A quoi ça rime de "chercher" l'amour tout court, d'ailleurs ?

J'ai tellement voulu y croire avec Viggo alors que je savais au fond de moi, depuis le début, que ça ne marcherait pas. Ca n'avait aucun sens. A quoi bon s'acharner ? D'autant plus que, soyons honnête, je suis redevenue tellement plus heureuse une fois qu'il m'a quittée.

 Oh les gars regardez des... Bon ok, j'arrête.
(Viggo n'était pas sensible à mon humour)
(Je comprends pas)

Aladdin (pas le Prince Aboubou, Gigi, hein) : Tu ne l'aimes pas. Tu crois que t'es amoureuse parce que t'as envie de l'être, mais tu ne l'es pas.
Phébus : Moi aussi, ma dernière copine, je croyais en être amoureux. J'avais tous les symptômes.
Moi : Alors si le résultat est le même, c'est quoi la différence ? Si tu ressens la même chose, qu'est-ce qui différencie l'amour de l'illusion ?
Phébus : L'illusion ne dure pas.
Il avait raison.

Je crois que j'ai enfin perdu cette capacité infinie que j'avais de sublimer. De cristalliser. De vivre dans le fantasme. De penser que le désir réciproque était une promesse, comme un coup de foudre : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi". Il n'en est rien.


Aujourd'hui, je suis allée chez MoMA pour manger sous le cerisier, avec des amis, dans le jardin.
En chemin, je suis passée pas loin de chez Martin.
Martin. Qui a fait coulé tant de mon encre et dont je ne sais rien.
C'est étrange, toutes ces vies qui se croisent et qui ne se retournent pas.



Un jour, je m'arrêterai sur quelqu'un.
Mais je suis à peu près sûre que ça ne sera pas demain.
Et franchement, ça me convient. (Rimes pauvres. Je sais).
Parce que là, honnêtement, sans mec, je suis très bien.
Je n'ai envie de personne, et je vais très bien.

Fish are jumpin' and the cotton is high,
And there ain't nothing can harm me,
With my loved ones standing by.




Par contre, quand les poissons sautent, faut faire gaffe, ça fait des accidents :


Hahaha. Bon, ok. C'est nul. Pardon.

Sur ce, je vais préparer mes conseils de classe.
Parce que oui, c'est la fin de l'année. J'ai rempli mes bulletins, j'ai corrigé mes dernières copies.
Dans deux semaines, c'est les vacances. C'est l'été, bébé. 

13 commentaires:

  1. Hé ho!!!!!!!!!! Tu vas pas devenir une grosse conne réaliste hein!

    On veut notre midinette nous!

    Jo-Tout-Court!!!!!!!!!!!!!!!

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    1. Ben je te remercie, Jo, mais je peux être réaliste sans être une conne, tu sais. Faut arrêter un peu la guimauve, de temps en temps. Histoire de ne pas faire une grosse overdose de sucre. Et puis vous aussi, ça vous fera des vacances.

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    2. ahahahahah vive le réalisme! ça évite de se faire pas mal de fractures

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    3. Le réalisme, ça empêche pas d'aller dans le mur, c'est juste qu'on sait qu'on y va. Ensuite ça force à aller soit même chercher le couteau pour mettre fin à une situation pas viable alors même que les sentiments disent autre chose, ça fait mal pareil mais en plus c'est même pas l'autre qui est à blâmer.

      Deryn, réaliste malgré elle depuis au moins tout ça.

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    4. Bien résumé.
      Cela dit, ce réalisme m'empêche bel et bien d'aller dans le mur en ce qu'il m'empêche désormais de me mentir à moi-même, de me raconter des histoires et de me faire du mal toute seule.
      Avoir la jugeote de ne pas y croire avant d'avoir de bonnes raisons de le faire et savoir se dire après une courte histoire ratée que non, je ne suis pas amoureuse, et non, nous n'étions pas faits l'un pour l'autre, c'est diablement reposant.
      Je le conseille fortement. D'autant que ça redonne ses lettres de noblesse au véritable amour pour le jour où il se pointera.

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  2. Il se pointera, oui :
    True Love will find you in the End
    (j'ai rêvé, où il y a d'abord eu une version moins affirmative de ton dernier commentaire? ;-)

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    1. Oh comment t'as fait pour faire un lien dans un commentaire ? Moi je suis un peu cruche alors je sais pas comment on fait. Tu m'apprends, dis ?

      Très jolie chanson. Merci.
      (Tu as lu le post une première fois et tu es revenu lire les commentaires pour voir s'il y avait une suite ? Je suis immensément flattée. Et oui, tu as raison, mon premier commentaire finissait par un "s'il se pointe" un tantinet pessimiste. Mais comme je suis espoir et félicité, j'ai changé).

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    2. Hey,

      Pour inclure un lien ds un commentaire, ok, je t'apprends! En gros, sans éditeur, t'es obligée de revenir à de l'html de base. Genre, tu écris :
      <a href="http://ichbineinemidinette.blogspot.fr/">le texte que tu veux</a>
      et ça donne : le texte que tu veux
      Je te laisse tester?
      ; )

      Du coup, j'ai aussi une question : Tu as fait qqch de spécial pour avoir cette chouette interface de commentaire? Chez moi, c'est très "brut" en comparaison, et puis j'ai pas de "répondre" par exemple...


      [En fait, c'est juste que j'ai lu article+comms depuis mes vacances et que c'était plus pratique d'y répondre une fois rentré. Et puis c'était un peu triste ce point d'interrogation sur un sujet auquel tu as cru tout au long de ces colonnes, donc c'est pour ça que j'ai relevé ta modification. Mais je suis content de te savoir (à nouveau) "espoir et félicité" (la prudence en plus)]

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    3. Alors, pour mes commentaires, je n'ai rien fait de très sorcier, je ne me souviens plus très bien. (Mais je suis ravie que mon interface te plaise !). J'ai juste été dans Paramètres puis dans Publication et Commentaires et j'ai coché deux trois trucs. Je ne sais pas pourquoi tu n'as pas trouvé les mêmes que moi, j'ai le modèle basique, pourtant. J'ai pas fait de folies, dans ma mise en page, comme tu peux voir.

      Sinon oui, je pense quand même que je vais finir par me trouver un amoureux tôt ou tard, hein. (Ca serait trop con). Mais bon, je vais éviter de trop m'emballer à l'avenir disons.

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    4. Yes ! Mon lien a marché ! Merci :)

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    5. Félicitations !

      Aujourd'hui le lien, demain l'amour ! *sbaf*

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  3. Des fois je me demande si Romeo & Juliette est une histoire d'amour ou si Shakespeare l'a vraiment écrite avec un œil cynique et moqueur sur le sujet. Il me semble que l'autre mec d'église avec qui parle Romeo fait parfois référence au fait qu'il a juste aperçu Juliette à une soirée et qu'il ne connait rien d'elle si ce n'est qu'elle est belle (bonne ?). En tout cas je te souhaite de rencontrer quelqu'un de non bourré avec qui tu t'entendras bien et qui aime les rhinocéros.

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    1. "et qui aime les rhinocéros" haha :)
      Shakespeare ne l'a pas écrit "avec un oeil cynique et moqueur" mais la pièce est évidemment infiniment plus riche et maline qu'on ne le croie (c'est Shakespeare, quoi merde). Au tout début, Roméo ne jure que par Rosaline, sur qui il écrit des poèmes interminables pour dire qu'elle est sa raison d'être, et puis bam, il voit Juliette et c'est reparti pour un tour avec une autre. Il est amoureux de l'amour. J'ai un peu envie de dire : Roméo, c'est moi.

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