dimanche 12 février 2012

Please don't let me be a spinster


          Hier soir, j'étais à une fête où il n'y avait que des couples. Ou du moins des gens en couple.
          Nos hôtes, M et M, sont heureux. Ils sont beaux, ils sont brillants, ils s'aiment, ils sont mariés, ils sont ensemble depuis des années et ils s'embrassent encore goulûment sur la piste de danse. Les nouveaux parents parlaient de leurs bébés, de leurs premiers pas, de leurs premiers mots. Et moi j'étais là à danser dans ma robe sexy en m'enquillant des litres de vin rouge, consciente des coups d'oeil furtifs que me lançaient les hommes mariés avant d'enlacer leur femme. J'ai beaucoup fumé. Beaucoup dansé. Beaucoup ri. Je me sentais seule.
          P vient d'emménager avec sa copine. L'ancien homme de ma vie est amoureux et emménage bientôt avec l'"autre fille". N vient d'accoucher. J vient d'acheter un appartement avec L et va être papa. C est mariée et vient aussi d'acheter un appartement. E se marie en juin. Et Titiou Lecocq vient de "donner la vie". J'ai envie de me pendre.
          Je ne suis pas mariée. Je n'ai pas d'enfant. Je n'ai pas de copain. Je ne viens pas de soutenir ma thèse. Je ne m'apprête pas à sortir mon troisième album. Je ne viens pas de sortir un livre. Je n'ai joué dans aucun film (à part dans un remake de Twin Peaks en amateur quand j'avais onze ans mais ça compte pas). La fille dans Bref a presque huit ans de moins que moi.
              Est-ce que j'ai foiré quelque part ?
          Je vais avoir 31 ans et je suis célibataire. J'ai ça en commun avec beaucoup de gens, vous allez me dire. Je n'ai pas vraiment de quoi me plaindre, honnêtement. J'ai un boulot sympa, un super appart', une famille formidable, des amis formidables. Et je suis jolie (toute ma vie, quand ça n'allait pas, mon père m'a toujours dit : dis-toi qu'en plus de ça, tu pourrais être moche !). Je n'ai pas vraiment de raisons de me plaindre. Tout va bien. C'est juste que j'aimerais bien avoir un mec. Ca commence à me manquer. Je ne crois pas trop à l'horloge biologique. C'est juste la pression sociale. Tous ces gens qui s'installent autour de moi, ça me fait peur. J'ai l'impression d'être en train de louper le coche, que tout le monde prend le train et que je reste toute seule sur le quai.
          Je suis pourtant une "chouette fille", paraît-il (tu sais ce qu'elle te dit la "chouette fille", fils de pute ?). Une chouette fille, jolie, marrante, et intelligente, avec qui apparemment on passe de bons moments. Beaucoup de mecs me l'ont dit et répété, dans toutes les langues, à travers les années et le monde. Souvent pour me larguer, notez-bien. "Tu es une chouette fille : jolie, marrante, intelligente. J'ai aimé les moments qu'on a partagés", "You are smart and funny and you are sexy. I don't regret any of the time we spent. At all". Tiens, c'est les mêmes phrases. Quasiment mot pour mot. Envoyés à six mois d'intervalle, dans des pays différents, par deux mecs différents, à la même fille. Ils se sont donné le mot ? Il doit y avoir une phrase type pour jeter une fille en douceur qu'ils ressortent tous à chaque fois, mais avec des variantes, pour qu'on ne se rende compte de rien.


          Je n'ai pas de mec, donc. Ce n'est pas faute d'essayer. Comme mon dernier post l'indique, je suis une fille qui s'emballe. Je suis connue pour ça. Je suis une grande amoureuse, une grande naïve. J'y crois et je ne cesse jamais d'y croire. Je ne me protège pas. Je fonce droit dans la gueule du loup la tête la première. Toujours. Encore et encore. Je morfle et je morfle et j'y retourne. A chaque fois je me dis que c'est la bonne. Il paraît que ça a du bon. Pour mes amies, je suis un  héros. Je suis celle qui ne recule devant rien, qui n'a pas peur de prendre des risques, qui fonce, qui y va, qui vit des trucs. Ma vie, c'est Dallas. Dallas, ton univers impitoyable. Et mes amis suivent ma vie amoureuse mouvementée comme on regarde Gossip Girl. Ils vibrent, ils s'émeuvent, ils s'indignent. Ma vie amoureuse foireuse me permet de briller dans les dîners. Des histoires, j'en ai à la pelle.
          Ma vie est un roman basé sur des faits réels.
          Du coup, ce blog aurait pu s'appeler "How I Met Your Father", sauf que c'est déjà pris. Je suis Ted Mosby en fille. D'ailleurs j'ai mosbied un certain nombre de mecs dans ma vie en leur disant "Je t'aime" au premier rendez-vous (ou presque, enfin façon de parler, vous voyez l'idée, quoi). Bref, je suis une grande amoureuse doublée d'une cruche.
          But one day, folks, my prince will come. I know he will. D'ici-là, cependant, il y aura de la sueur, du sang et des larmes. Tenez-vous prêts.




1 commentaire:

  1. Au moins tu es toi!

    Et gare à l'horloge biologique! Demande à tes amies les effets pervers de cette horloge! Il vaut mieux attendre la bonne personne, crois moi!:)

    Quand on saute une étape pour respecter l'heure, ben après on est en prison, une belle prison, mais une prison quand même.

    ALors ne suis surtout pas mon conseil, mais fais attention, attends la bonne personne.

    Jo-Tout-Court

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