lundi 5 mars 2012

He's just not that into you!



Nous sommes en mars. Ma dernière histoire en date, celle avec Astro, a commencé de façon extrêmement prometteuse avant de capoter méchamment en un temps record. Il est parti. Il vit désormais dans une autre ville. Nous ne sommes plus en contact.
Que s'est-il passé ? Et surtout, qu'est-ce que j'aurais pu faire pour que ça se termine mieux, voire, soyons fous, pour que ça ne se termine pas du tout ? Décortiquons, si vous le voulez-bien (je suis une midinette, j'ai une réputation à tenir), analysons ensemble, pendant de longs paragraphes interminables, chaque détail de cette brève relation, afin de, je vous préviens tout de suite, n'arriver à rien. Cet exercice est en effet complètement stérile, oui, mais aussi diablement cathartique.

Mais d'abord, parlons de MoMA. Oui je sais, à priori on ne voit pas le rapport, mais en fait si.
L'été dernier, ma copine MoMA sortait avec un certain Lours. Ils s'entendaient très bien, ils se plaisaient beaucoup, mais Lours était fuyant. Il appelait rarement. Il n'était pas extrêmement disponible. Il ne voulait vraisemblablement pas d'une histoire sérieuse. MoMA était en train de tomber amoureuse. Elle vivait ça très mal. Situation désagréable à laquelle nous avons toutes été confrontées un jour.
          
MoMA a parlé de sa situation avec Mister F.
« Non mais attends MoMA, ça fait à peine un mois que tu sors avec ce mec, il t'a pas appelée depuis quatre jours et tu te mets dans cet état là ??! ». Il n'en revenait pas.
Note pour plus tard : il serait normal pour l'homme d'être distant au bout d'un mois de relation. Astro m'a lui aussi fait remarquer qu'"On n'est même pas sortis ensemble un mois et...".
L'homme serait donc un handicapé des sentiments chez qui la sensation d'attachement met un certain temps à atteindre le cerveau, et le premier mois de relation une période durant laquelle la fille, qui se meurt déjà d'amour du matin au soir, doit gérer tant bien que mal l'indépendance farouche de l'être aimé.
Admettons. (J'ai envie de dire "Halte à la supercherie" mais passons). 
J'ai tendance à penser que, comme moi, les gens tombent amoureux immédiatement ou pas du tout. Certains specimen de la gente masculine m'ont cependant confirmé qu'il leur était arrivé de tomber amoureux de filles qu'ils n'envisageaient au départ que comme des plans cul occasionnels. D'ailleurs, comme le disait un jour Mister F, toute histoire commence généralement par du "casual sex". (Enfin ça c'est chez les gens normaux, hein. Les midinettes, elles, pensent que la levrette est avant tout un acte d'amour et d'osmose qui va sceller le destin de deux personnes réunies par la providence en un sublime moment d'intimité et de partage chargé de promesses et d'espoir).

Comment donc gérer intelligemment la distance originelle de l'être aimé afin qu'elle se change en amour ?
Moi j'ai testé la méthode "Pourquoi t'es distant qu'est-ce qui se passe qu'est-ce que tu attends de cette relation parlons-en" et sa variante "Bon ben selon toute vraisemblance t'en as juste rien à carrer donc si c'est comme ça moi je me casse, ciao, je m'en vais, je me taille, je pars, tu ne me reverras plus jamais... eh t'as entendu j'ai dit que je partais là, tu dis rien ?", et je vous préviens tout de suite, ça marche pas. (Enfin avec Astro ça a marché moyen). C'est passablement contre-productif, en plus d'être fortement humiliant.
Je ne suis en effet pas très douée pour faire la femme indépendante, jouer la carte du mystère et attiser le désir de l'autre. Pour ce qui est de "play hard to get", force est de constater que je suis la plus grande quiche que la terre ait jamais portée. 
D'abord parce que j'ai tendance à me dire que je ne veux pas jouer à ce genre de petits jeux, que je n'ai plus quinze ans, que je suis au dessus de ça, et que si un mec a besoin que je lui échappe pour s'intéresser à moi c'est que c'est un con. Et aussi, plus simplement, parce que je suis une grosse quiche.
Du coup je m'offre généralement sur un plateau (tadaaaah !). (Mais je t'aimeuuuh). Sauf que selon toute vraisemblance, ça ne marche pas comme ça. Je devrais donc brider ce qu'Astro a appelé ma "trop grande spontanéité".

Qu'en est-il de la méthode de MoMA?
MoMA se disait, comme beaucoup de filles dans ce genre de situation, qu'il fallait laisser Lours respirer. Ne pas faire comme moi, donc, et lui laisser du temps, ne pas lui mettre la pression, ne pas lui en demander trop, le laisser s'attacher à son rythme. Du coup elle ne se plaignait jamais de ses silences, et était toujours heureuse de le voir, acceptant ce qu'il voulait bien lui donner sans laisser entendre qu'elle espérait davantage.
Lours ne s'est malheureusement pas attaché avec le temps. (J'imagine que Lours en a surtout déduit que tout allait bien, que la situation convenait à MoMA, que c'était ce qu'elle voulait, qu'ils étaient sur la même longueur d'ondes).
Ils ont fini par se séparer le jour où MoMA a dit qu'elle voulait davantage que ce qu'ils avaient. Puis, un peu plus tard, Lours a rencontré une fille avec qui il a tout de suite eu envie de vivre quelque chose de sérieux, et il est avec elle depuis. 
Lours n'était donc pas forcément un mec qui ne voulait pas s'engager – le fameux "je ne veux pas m'engager" sur lequel nous reviendrons -, il ne voulait juste pas s'engager avec MoMA. De même qu'Astro veut très fort se marier et avoir des enfants, mais pas avec moi (non non mais c'est pas grave pas de problème je le prends bien) (Enfoiré).
Avant de disparaître, Astro m'a en effet beaucoup dit et répété qu'il voulait se marier et avoir des enfants. (Mais ne nous égarons-pas, je n'étais évidemment pas censée me sentir concernée du tout, hein - c'est juste le genre de small talk de base que tout le monde a au petit déjeuner avec ses plans cul, non ?). Il parlait donc de ses rêves d'avenir à lui tout seul avec une femme hypothétique, celle dont il se dirait en la rencontrant qu'elle serait la mère de ses enfants (Tact masculin quand tu nous tient). Un jour où il disait encore qu'il voulait "construire" et fonder une famille, il s'est subitement tourné vers moi pour me demander si moi aussi je voulais "construire" : qui moi ? ah ça certainement pas, quelle question, moi je veux mourir vieille, seule, et dévorée par mes chats, tu penses bien !

Bref, ni ma méthode ni celle de MoMA n'ont marché. (Du coup on s'est réunies dans les pleurs et l'amertume pour traiter les hommes de sale race de mort et noyer notre chagrin dans la vodka).

Deux méthodes différentes. Deux échecs cuisants.
C'est ce qu'on appelle "a Catch 22 situation" :
On me dit qu'il faut être plus cool et ne pas en demander autant.
On dit à MoMA qu'il faut être moins cool et en demander plus.
Bref, c'est kafkaïen. On ne peut pas gagner.

Calamity a même trouvé le moyen de me dire que j'avais tout foiré avec Astro pour ces deux raisons à la fois : je n'aurais pas dû coucher avec lui aussi facilement si je ne voulais pas d'une simple histoire de cul et par conséquent je n'ai à m'en prendre qu'à moi-même s'il ne m'a pas pris au sérieux, mais en même temps c'était normal que ça ne soit que du cul au début, parce que c'est forcément comme ça que les histoires commencent, et Astro aurait parfaitement pu tomber amoureux de moi si seulement je ne l'avais pas fait fuir en tombant amoureuse et si j'avais accepté que ça ne soit que du cul un peu plus longtemps...
Hein ?! What the fuck ? J'ai envie de dire argh.
(Cette longue phrase alambiquée et indigeste illustre parfaitement le genre de grandes théories à la mords-moi-le-noeud que les filles peuvent échafauder pour essayer d'expliquer pourquoi une relation a foiré. Pauvres de nous. On n'est pas rendues).
(Elle illustre aussi parfaitement le fait que Calamity a une façon toute personnelle de consoler ses amies au lendemain d'une rupture, mais c'est une autre histoire).

Donc en gros, selon Calamity, ça aurait foiré parce que MoMA et moi, on l'aurait mal joué. Ces hommes à priori capables de vivre des histoires d'amour étaient dans notre vie, dans notre lit, et pourtant bam, ils nous ont glissé entre les doigts. C'est qu'on a dû foiré quelque part.

Mais que fait-on du bon vieil argument "He's just not that into you"?
Je pense qu'il faut arrêter de se flageller. L'explication est en fait toute simple : Je ne plaisais pas assez à Astro, MoMA ne plaisait pas assez à Lours. Point. Peu importe ce qu'on a dit ou fait. (N'est-ce pas que ça console ? Vous m'attendez, je vais me pendre, je reviens).

Quand on s'est séparés, Astro m'a sorti toute une théorie fumeuse sur le fait que, quand on rencontre quelqu'un, on évalue les risques encourus et on décide si on est prêts à les prendre ou pas et bla et bla et bla.
C'est des conneries. Personne ne calcule jamais froidement et rationnellement ce qu'il risque ou non avant de se lancer dans une relation. Si t'as envie, t'y vas, un point c'est tout. Tu sais que tu risques de morfler, mais tu y vas gaiement parce que tu te dis que ça vaut le coup et puis voilà. Y a pas non plus de "J'ai pas envie de m'engager" qui tienne. Faudrait penser à arrêter de nous prendre pour des connes. Tout le monde sait que t'as pas envie de t'engager jusqu'à ce que finalement un jour tu rencontres quelqu'un qui t'en donne l'envie.
Tout ça pour en arriver là, donc : Chers lecteurs, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. Et un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Voilà. Vous avez compris, quoi.



1 commentaire:

  1. A la fois très drôle, et en même temps le vieux machin mâle que je suis, se retrouve dans tes ressentis. Comme quoi!:p

    J'ai hurlé de rire sur l'épisode Astro qui tente de te faire passer un message, mais de toute évidence n'ose pas le faire frontalement sentant bien la chute, et toi qui ne veut surtout pas comprendre!:d

    PS : Si tu dois te faire manger par quelque chose, ne pourrais-tu pas choisir un autre animal que le chat? Imagine toi, dans sa gueule, alors qu'il vient de bouffer des croquettes! Beurk!!!!!!!!!!!

    Jo-Tout-Court

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