lundi 20 août 2012

Dinguerie caractérisée

(C'est l'amour à la plage ah-ouh cha-cha-cha)



Il est tard. La nuit est tombée. Je rentre de mon bain du soir quotidien.
(Eh ouais. Que voulez-vous. On est celte de mère en fille ou on ne l'est pas).
(Bon en fait pour être tout à fait honnête je fais toujours un peu moins la maline au moment de rentrer dans l'eau, mais bon, j'ai une réputation de femme du nord à tenir, vous comprenez, j'ai pas le choix). (Du coup, année après année, je dois me jetter l'air de rien dans une eau à dix-huit degrés et même que – oh nom de dieu sa mère la pute elle est gelée - même pas froid).
Non mais en fait en vrai j'adore ça. Parce que, comme le disait si bien Renaud, « Quand on y est, euh, elle est bonne (quel talent quel culot) ». (Et je vous livre par la même occasion la suite de la chanson : « Depuis nous nous aimons comme s'aiment les oiseaux, les huîtres, les poissons, et puis les pédalos ») (A méditer).

Bref. Je suis à Tara. Tara, ma terre, mon sang. 


Oui, chez moi les couchers de soleil sont en technicolor, t'as un problème ?

Tara, que tout le monde veut nous piquer (même que ça me fait montrer les dents comme une lionne qui protège ses lionceaux), tant et si bien qu'on a dû mettre un panneau « Pas à Vendre » à l'entrée. Vous n'imaginez pas le nombre de lettres qu'on reçoit, et de gens qui se pressent à notre porte, parfois avec des cadeaux ! (Non mais meuf tu crois vraiment que sous prétexte que tu m'as fait ton plus beau sourire et que tu m'as offert une bougie parfumée, je vais te vendre ma maison de famille ?!).

Tara, le pays merveilleux de la mer, de la pêche aux coques, des mouettes, des embruns, des galettes, des genêts, et de Ouest France (et des jeunes bourgeois rennais vêtus de polos roses avec le col redressé vers le haut, oui, aussi, mais personne n'est parfait).
Aaaah, Ouest France...


Il est tard, donc. Or, horreur et damnation, je viens de réaliser que le lecteur DVD de mon ordinateur ne marchait plus. (Je ne vais donc pas pouvoir regarder le DVD de Rocky - c'est pas parce que c'est les vacances qu'il faut arrêter de se cultiver - que j'ai acheté aujourd'hui au vide grenier) (oui, je fais partie de ces gens pervers qui aiment chiner dans les vide-greniers, où l'on peut dénicher des trésors comme des vieux Véronique en pension, des vieux Tintin, et des vieux bols bretons avec écrit Jeanne ou Ferdinand dessus, comme ça tu peux choisir ton prénom le matin, et ça, c'est bien) (j'ai des plaisirs simples). Déjà que je m'étais rabattue sur le lecteur DVD parce que la télé ne marchait pas ! (Mais qu'est qu'on va devenir ?).
Du coup détresse, je blogue.
Je vous présente la chair de ma chair.

Je vais devoir lire un des vieux polars de la bibliothèque, alors.

(J'ai déjà relu tous les Schtroumpfs, les Tintin, les Astérix, les Spirou, et les Lauzier – comme tous les ans -, faut trouver autre chose) (cela dit cette lecture m'inspire à mort, je trouve jour après jour de supers prénoms pour mes futurs enfants, il va même falloir que j'en ai beaucoup : Pirlouit (mon préféré) (interdiction de me le piquer) (Z'étiez tentés, hein ?) (je comprends), Archibald, Zantafio et Bergère).
(Sinon j'avais bien déniché un Nouvel Observateur mais il titrait « Sarkozy peut-il devenir président ? », j'en ai donc déduit qu'il n'était pas de la dernière fraîcheur niveau actualité).


Bref. Dans les polars Série Noire, édités dans les années 70, avec en quatrième de couverture des pubs pour Gitanes Bleues ou pour Balafre, Eau de Toilette pour Homme, Lancôme (je n'invente rien), le chef vous propose :

Morgue Pleine, de Manchette :
La gendarmerie mène à tout. Et même à la profession de détective privé. Minable, bien sûr. Sauf... sauf quand on s'embringue, malgré soi, dans un sauvetage d'orpheline, qui aboutit à des incidents aussi bizarres qu'affreux : incendies de voitures, massacres en chaîne, hystérie raciale, dinguerie caractérisée. Cependant qu'un PDG inquiétant n'arrête pas de pleurer comme trente-six madeleines.
Oh je crois que j'en ai déniché un bon, là. « Dingueries caractérisée », un mec qui pleure « comme trente-six madeleines », j'achète ! Huhu. Cet argot désuet de privé couillu à qui on ne la fait pas me rend toute chose.

Hello, sailor.

Flouze, d'Ed McBain :
Des petites bestioles de bois, des jouets pour enfants, sculptés par de vieux paysans allemands pour être vendus aux USA, ça n'avait rien que d'innocent, pas vrai ? Alors pourquoi incendiait-on l'entrepôt qui les abritait ? Pourquoi tuait-on, à cause de ces jouets, un ivrogne inoffensif et un camé dans la débine ? Encore un fameux casse-tête pour l'inspecteur Carella et ses collègues de la 87ème brigade.
(Sale affaire, en effet. Mais bon, je ne me bile pas : l'inspecteur Carella est sur le coup).

Et en bonus, je vous livre le texte qui figure sous la pub Balafre, un peu comme une voix off dans une pub télé, et croyez-moi, ça vaut le détour :
« T'auras pas mal si tu te laisses faire » murmura t-il. La voix était douce, le ton rassurant. Mais le fil d'acier commençant à entamer la peau de son cou, Bill préférait ne pas se fier aux bons sentiments.
Sa main tâtonna désespérément, rencontra la bouteille de Balafre. Le filin d'acier se resserra. Bill se tendit. La bouteille de Balafre lancée à toute volée vers son agresseur, des éclats de verre brun, du sang, puis le silence. Il venait de sacrifier une bouteille de Balafre. Il en était malade.
Balafre. Eau de toilette, after shave. Lancôme.
(C'est juste trop beau pour être vrai).

Sinon je pourrais aussi me rabattre sur les polars bretons vendus dans toutes les maisons de la presse et qui font un carton, je suis sûre que ça vaut son pesant de cacahuètes aussi. Rien que les titres m'enchantent : Dérive bancaire à Dinard, Le Bal des Crabes, les Neuf Plaies de Pléneuf, Bric-à-brac à Saint-Briac...
Prêts à tuer pour une promotion ? Pour Stanislas de Vassivière et Jean Paul Champignol (Jean-Paul Champignol, quoi !), deux cadres bancaires dinardais et leurs épouses, la question ne se pose plus...
Quand un tueur en série vient en plus troubler le jeu, tout part en vrille dans la charmante station balnéaire bretonne.
(Avouez que vous vibrez !)

Ou alors je suis sûre qu'en cherchant bien je peux dénicher un SAS quelque part, et là aussi il y a moyen de se marrer.
(Dans SAS, au moins, je crois qu'il y a de vraies scènes de cul, pas comme dans Harlequin) (Oui, il a été question que je traduise du Harlequin il y a quelque temps, et j'ai donc essayé d'en lire un avant (Un Amant pour Noël de son titre : tout un programme) pour me donner une idée de ce qui m'attendait et relever tous les synonymes de « bite » que je pouvais trouver histoire d'éviter les répétitions dans ma traduction (je me voyais déjà dire « son membre turgescent » ou encore « le sceptre de son désir » - huhu), mais en fait quand à la page 40 ils sont allés se faire une soupe de lentilles (véridique) au lieu d'aller baiser, j'ai reposé le bouquin (non parce que le mec qui parle de son désir pendant trente pages - « Non mais choppe la, pignouf, et qu'on en finisse ! », ça va cinq minutes mais bon) et j'ai renoncé au boulot) (Non parce que si y a pas de cul ça ne m'intéresse pas, vous voyez).
(Quoique je dis ça mais en fait non, il est préférable que je ne lise pas de SAS. Ca me ferait le même effet que tous ces putains d'articles de l'été sur « Comment pimenter votre vie sexuelle » - non mais j'ai PAS de vie sexuelle bande de bâtards, allez vous faire %1$#!§ en enfer !!! - et je pèse mes mots). Bref. Hum. Reprenons.
Quoique je ne vais pas réussir à rester éveillée longtemps, mes cousins et leurs potes m'ont tuée aujourd'hui avec leur partie d'Ultimate, le grand jeu de l'été, un nouveau jeu de leur invention qui, en gros, allie le handball et le football américain mais avec un frisbee. (Ouais. Je sais). Cela dit je peux me réjouir d'en être sortie saine et sauve (je m'attendais à me manger le frisbee en pleine gueule - au moins) étant donné que la dernière fois que j'ai joué avec eux sur la plage, l'été dernier, je suis tombée violemment la tête la première dans le sable et je me suis ouvert l'arcade sourcilière avec mes lunettes (le béret est un sport extrême) (le tout devant un mec qui me plaisait, en plus) (mais bon, je me suis consolée en me disant que mes points de suture me donnaient un petit côté dark – en mode Balafre de Lancôme, quoi) (je crois que je me mentais).

Je pense que je vais craquer pour Morgue Pleine. Je vous livrerai un best of des meilleurs passages.
(Sinon je vous invite fortement à me livrer les quatrième de couverture de vos propres polars de vacances si toutefois vous trouvez aussi gratiné) (Je sais que vous pouvez le faire).
Ou alors j'ai une autre proposition de grand jeu concours de l'été : on pourrait essayer de deviner le titre du futur roman de Katherine Pancol ! (après Les Larmes Jaunes du Crocodile, La Valse Lente des Tortues et Les Ecureuils de Central Park Sont Tristes le Lundi).

Sinon rien à voir mais si jamais vous écoutez France Galle (« J'ai tellement fermé les yeux, j'ai tellement rêvé que j'y suis arrivée »), je tenais à vous signaler qu'il ne faut pas : cette femme vous ment. Vous pouvez fermer les yeux tout ce que vous voudrez, ça donnera que dalle (enfin si, ça vous reposera les yeux, et si c'est votre but, alors oui, banco, vous y arriverez, je vous le confirme), mais sinon je vous conseille plutôt de vous bouger le cul, ça marche mieux.

Ah oui, et aussi : y a un mec qui est tombé sur mon blog hier en tapant "Filles nues jouant à saute-moutons" sur Google. Voilà. C'est tout. Ca se passe de commentaire.



2 commentaires:

  1. Ben si. Commentaire quand même.

    Na!

    Et imparable en plus.

    Trop bien donc.


    (à lire tout les articles à la suite et à les commenter de temps en temps (régulièrement en fait) (et l'envie à chaque fois), je me rends bien compte que cela fait harcèlement/stalker. Pas du tout mon intention, lorsque j'aurais terminé de remonter le fil chronologique, cela passera)

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    1. Ca ne fait pas harcèlement du tout, t'inquiète pas. Au contraire, moi j'aime bien qu'on commente, ça me fait plaisir ! Ne te censure pas surtout :) (Et je suis toujours très flattée de voir que quelqu'un lit l'intégrale : ça veut dire que ça lui plaît vraiment, alors je suis contente).

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