(J'avais pas d'idée de titre)
Je reviens de deux semaines de randonnée en famille dans les Pyrénées Orientales.
Les montagnes étaient hautes et les petites routes de montagne vertigineuses (Mon père au volant : "Vous avez peur ? Faites comme moi, fermez les yeux"), on a dû affronter de féroces moustiques mangeurs d'homme (qui étaient essentiellement pour moi : je suis un anti-moustique certes un peu encombrant mais très efficace), un sanglier a essayé de nous tuer en voiture au beau milieu de la nuit (c'était nous au volant de la voiture, hein, pas le sanglier) (z'êtes cons), un chat sauvage est venu me mordre jusque dans mon lit sans y être invité, un scorpion s'est caché dans le tas de linge sale qui gisait au pied du lavabo pour essayer d'attenter à ma vie (le scorpion, pas le linge sale), des frelons assoiffés de sang m'attendaient aux abords de la rivière pour me piquer les pieds, j'ai même été attaquée par une libellule géante pendant que je bouquinais* tranquillement dans mon lit, bref c'était l'été de tous les dangers. (Mon père et mon frère ont donc eu moult occasions de faire preuve de superbe en volant à mon secours avec courage et aplomb - quoiqu'ils ont eu un peu peur de la libellule géante, quand-même - mon père l'a cependant terrassée tel un chevalier le dragon).
La nature est hostile, mes bons, je vous le dis. Même le soleil nous en voulait, il faisait rien que d'essayer de nous donner des coups.
La nature est hostile, mes bons, je vous le dis. Même le soleil nous en voulait, il faisait rien que d'essayer de nous donner des coups.
*(je lisais "La vie devant soi" de Romain Gary/Emile Ajar,
par ailleurs, qu'il vous faut lire dans les plus brefs délais si vous
ne l'avez pas lu, c'est une merveille de tous les instants)
Du coup on est de retour à Paris pour quelques jours histoire de se faire un petit fix de gaz d'échappement avant de repartir au grand air.
(J'en ai profité pour aller m'acheter un nouveau sac d'école - tous les ans je me prépare pour la rentrée comme une collégienne toute excitée par ses nouveaux cahiers et son nouveau stylo quatre couleurs - et je ne sais pas si vous savez, hommes qui lisez ce blog, comme il est difficile de trouver un sac à main de bon goût dans ce bas monde. Les designers de sac à main de tous les pays semblent s'être unis pour atteindre, année après année, des sommets de vulgarité jusqu'alors inégalés. C'est prodigieux). (Sinon j'ai essayé très fort de me concentrer sur les sacs et c'est tout et de détourner le regard en passant devant les magasins de lingerie, mais y a quand même une petite culotte en dentelle qui a réussi à me gauler les yeux (la petite culotte est fourbe) et je sens qu'elle va me hanter jusqu'à ce que je l'achète).
Voilà. C'était la minute shopping. C'est fini. Vous êtes encore là ?
Non mais en vrai c'était bien. Et en fait j'ai été étonnement wild at heart : je n'ai jamais perdu mon sang froid, même quand on était perdus entre deux arbres balisés en jaune et qu'on n'avait plus qu'une seule bouteille d'eau alors qu'on était encore à deux kilomètres (oulala) de toute zone habitée. J'ai même escaladé des gros rochers en m'agrippant à des câbles. (Tom Sawyer, je vous dis). Et j'ai vaillamment nagé dans les rivières alors que - comme chacun sait - les rivières sont pleines de cadavres. (Oui quand j'étais petite il fallait me porter jusqu'au milieu de la rivière jusqu'à ce que je n'aie plus pied parce que je ne voulais pas marcher sur des cadavres en rentrant dans l'eau) (allez comprendre) (c'est pour ça, la Bretagne c'est rassurant : à marée basse, on peut constater que sous l'eau, il n'y a que du sable) (la Bretagne, de toute façon, c'est beaucoup plus safe que le Languedoc-Roussillon : en Bretagne, on n'est jamais vraiment attaqué que par des crevettes, crevettes qui, même au sommet de leur férocité, restent, comme chacun sait, somme toute assez inoffensives) (bon, bien sûr, il reste L'Ankou) (mais bon, suffit de lui mettre une bonne mandale).
On a marché dans les montagnes au milieu des moutons, des vaches, des chapelles romanes, des étangs, des chênes, des sapins et de la bruyère, c'était fort beau. On a bu du rosé sur des petites places, sous les platanes, les figuiers, la glycine, on a mangé des glaces maison au lait de brebis (même que c'est dégueulasse), puis on a enchaîné les Blue Lagoons en matant Les Dossiers du Paranormal sur Direct 8, et ça, c'était top. (C'est les vacances ou bien ?).
Voilà. Rien de tellement plus croustillant à raconter, vous m'excuserez. Ce n'est pas que je ne voulais pas m'encanailler (nager dans les rivières me donne toujours très envie de mordre dans une épaule nue et humide) mais les circonstances ne s'y prêtaient pas. J'étais pourtant fort sensible à cette ambiance de vacances en famille au milieu de nulle part, je me voyais bien comme une jeune fille perdue dans un Rohmer vivant une vibrante histoire d'amour platonique avec le fils des voisins, mais on était vraiment dans un bled et y avait que des vieux. (Quel gâchis).
J'aurais volontiers pédalé les cheveux au vent, entraînée par le chant des cigales, pour aller faire du gringue au petit marchand de glaces artisanales de Villefranche de Conflent (jeune homme, si tu me lis) mais je n'avais pas de vélo et c'était un peu à trente bornes. (Et puis j'étais pas exactement au top de mon sex appeal avec mes grosses chaussures de rando, mon short Go Sport, ma banane Wannabe, mon débardeur, ma queue de cheval et ma casquette) (Quoique. Je faisais un peu Lara Croft, en fait. Sans les seins, juste).
J'aurais volontiers pédalé les cheveux au vent, entraînée par le chant des cigales, pour aller faire du gringue au petit marchand de glaces artisanales de Villefranche de Conflent (jeune homme, si tu me lis) mais je n'avais pas de vélo et c'était un peu à trente bornes. (Et puis j'étais pas exactement au top de mon sex appeal avec mes grosses chaussures de rando, mon short Go Sport, ma banane Wannabe, mon débardeur, ma queue de cheval et ma casquette) (Quoique. Je faisais un peu Lara Croft, en fait. Sans les seins, juste).
Cela dit je compte bien me rattraper sur le petit serveur de la Crêperie en deuxième partie de vacances. (Car oui, je suis de Dinard, et j'ai donc passé tous les étés de ma vie dans Conte d'Eté, à pédaler d'une plage à l'autre sur mon vélo avec panier (accessoire très important, le panier, sinon ça marche pas) (tout est dans les détails) et à draguer la nuit sur la plage bercée par le chant des vagues, des guitares et des mats des bateaux. (La Bretagne, ça vous gagne).
Bref, pas d'amour de vacances, donc, je suis navrée.
En même temps quand je vois ce que j'écris quand je live-blogue mes histoires d'amour comme d'autres live-bloguent L'Amour est dans le Pré, je me dis que c'est pas plus mal. (J'ai relu mes derniers articles à propos de Virgile et j'ai un peu eu un syndrome cuisine. Mais bon, j'assume).
(Un "syndrome cuisine" - merveilleuse expression que je partage à ce jour avec un total de deux personnes et que je vous invite à répandre parmi vos proches comme la Bonne Nouvelle - c'est quand t'as tellement honte pour quelqu'un à la télé - personne réelle ou personnage de fiction - que tu ne peux plus regarder et que tu ressens le besoin irrépressible d'aller te cacher dans la cuisine) (Je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire) (c'est un peu ce que je ressens quand j'essaye - en vain, donc - de regarder la vidéo de Mister F en train de rapper en français, par exemple).
J'ai eu un peu honte pour moi, donc. (En même temps vous saviez que j'étais une midinette, vous ne pouvez pas dire que vous n'aviez pas été prévenus). Honte de m'emballer autant. Si vite. De me mettre dans des états pareils. (Après tout, un homme, ça n'est jamais que 65% d'eau). Et surtout de le raconter sur internet, en fait. Mais bon. (Cela dit, je dis ça, mais - soyons honnêtes - j'élabore jour après jour dans ma petite tête de linotte romantique des stratagèmes improbables pour tenter de le "récupérer", hein. Qu'est-ce que vous avez cru, malheureux ? Que comme ça, tout à coup, j'avais percuté le "principe de réalité" ? Où aviez-vous la tête ?).
En fait mes seuls ébats de ces deux dernières semaines ont été... virtuels. Ouais.
Et doublement virtuels puisqu'ils ne mèneront à rien.
Mais ça, je pense que ça mérite un post en soi.
(C'te cliffhanger de ouf) (Huhu).
Difficile de commenter par tel. Je n'ai même pas ton article sous les yeux. Ce qui en ressort c'est que j adore ta façon de narrer tes mésaventures. Une sorte de promenade en sourire. Je préfère ça au vélo. C est bien plus dépaysant.
RépondreSupprimerVivement ton prochain post...
Je viens de relire. Tu vois j'aime croiser le regard d'une femme, mais aussi celui de son sac a main. C'est très complémentaire. Souvent ça fait peur ce truc, on dirait une gueule de monstre Lovecraftien et je cherche des toilettes où me cacher. Freud aurait dû se pencher plus sur le sac que sur la patiente. Le sac a main est un peu l'équivalent de la grosse voiture du mâle dominant.
RépondreSupprimerJe dis n'importe quoi mais ça défoule. Et j'aime beaucoup lorsque tu te laisses aller a tes histoires de "près". Toi tu es vivante. Tu n'es pas une découvreuse de mouches a merde intellos prédigérées revues et corrigées sous un angle à 15 degrés qui essaie d'affirmer une théorie fumeuse.
C'est beau les gens vivants je trouve.
Jo, toujours prêt à dégainer pour me défendre corps et âme contre mes propres auto-critiques :) Merci.
SupprimerJe vous annonce par ailleurs fièrement que j'ai trouvé LE sac, un sac digne de moi dont le bon goût n'a d'égal que le prix (ben oui, le bon goût est cruellement tarifé, de nos jours).
Hhhééé, Bayane ! tu es revenue, bonheur et félicité - avant de repartir...ben oui, c'est le principe des vacances.
RépondreSupprimerProfites-en bien. Le principal étant le sac de la rentrée. Jo-tout-court a raison : un sac dit beaucoup de la femme qui le porte. c'est pour ça que j'achète toujours les miens seule...
J'y retourne (au soleil)
Bonne seconde partie de vacances ! Prends soin de toi.
Anonyme connue
Waou, quel enthousiasme ! Merci :)
SupprimerMoi aussi je suis contente de retrouver mon petit blog. Je commençais à en avoir marre d'écrire dans ma tête.
Profite bien du soleil ! Take care.
Serais-tu déjà repartie ? Quelle mouise.
RépondreSupprimerReviens nous avec des crevettes géantes, Des histoires d'humains au nez plat, petites oreilles, yeux sans paupières, marchands de glaces elfiques.
C'est long les vacances parfois, trop long (je déconne hein, mais il y a un petit bout de vrai quand-même).
Non non je suis encore là. Je pars demain, pour une dizaine de jours, avant la rentrée des classes boohoohoo.
SupprimerJ'écrirai peut-être quand-même, cela dit. Je n'ai pas internet en Bretagne mais je pourrai prendre mon vélo et pédaler jusqu'au Syndicat d'Initiative près de la plage, et si ça c'est pas Rhomérien en diable, je ne sais pas ce que c'est !
Ha, ha, ha, le syndrome cuisine ! Chez moi on appelle ça les "frissons de la honte" et quand j'utilise l'expression j'emploie à peu près les mêmes exemples pour l'expliquer !
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