Et découpons le bandit glouton !
L'autre jour, j'ai laissé un message sur le répondeur de quelqu'un.
A la fin, j'ai dit "Bayane".
J'ai dit "Bisous, à bientôt" et j'ai ajouté "Bayane". Comme si je signais un mail.
Puis j'ai raccroché, je me suis rendue compte de ce que je venais de dire, et je me suis dit que oulala, il est temps de revenir un petit peu à la civilisation, jeune fille.
C'est vrai que je ne communique plus que par écrit.
Par texto, essentiellement. Comme tout le monde, en fait.
Par texto, essentiellement. Comme tout le monde, en fait.
Or, disons le haut et fort, les textos, c'est un piège à con. Un outil de l'enfer.
Ca n'existait pas, avant, ce truc empoisonné. Je veux dire dans ma folle jeunesse.
Avant, quand un mec voulait te voir, il trouvait ton numéro et il t'appelait chez toi. Pour te parler. En utilisant ses cordes vocales. Pour faire des phrases. Et même que toi, tu faisais pareil.
C'était bien. C'était quand même plus simple pour communiquer.
(Par ailleurs, un des autres avantages de l'oral, c'est qu'à l'oral, on ne se rend pas compte tout de suite que tu es analphabète) (D'ailleurs, à l'époque, j'ignorais à quel point le monde entier était analphabète) (C'était avant Facebook).
C'était bien. C'était quand même plus simple pour communiquer.
(Par ailleurs, un des autres avantages de l'oral, c'est qu'à l'oral, on ne se rend pas compte tout de suite que tu es analphabète) (D'ailleurs, à l'époque, j'ignorais à quel point le monde entier était analphabète) (C'était avant Facebook).
Allo ? |
Bref, les textos, c'est censé aider à communiquer, mais, souvent, en fait, ça a l'effet inverse.
Exemple :
L'autre jour, j'étais à l'anniversaire de BB.
Sa petite soeur de vingt ans, Gabi, était là.
Sa petite soeur de vingt ans, Gabi, était là.
Pendant la soirée, Gabi a reçu un sms d'un garçon avec qui elle a été pendant un an et demi, qui vient de la quitter, et qui dit qu'il ne veut plus être avec elle mais qui, semble t-il, la relance pas mal. Evidemment, on s'est toutes ruées sur elle comme des gourdasses pour suivre ça de plus près.
Lui : "Oh ?"
Nous : Hein ? C'est quoi cette entrée en matière de merde ? Il parle en onomatopées ? Il sait pas faire une phrase ? Il a douze ans ? Il veut quoi ? Non mais tu peux pas répondre à ça, c'est pas possible. Dis-lui de te rappeler quand il saura parler.
Elle : Non mais de toute façon je réponds pas avant une heure.
Nous : Ah oui, au moins une heure ! Quoique non, pas une heure pile, ça fait la fille qui a attendu une heure. Ni 40 minutes pile, ça fait la fille qui a attendu 40 minutes pile exprès pour par attendre une heure. Faut un truc qui ait l'air aléatoire, genre 42 minutes et 27 secondes....
Ou non, encore mieux : réponds tout de suite. Parce que si t'en avais vraiment rien à foutre, au lieu d'attendre une heure (pardon, 42 minutes et 27 secondes) pour avoir l'air d'en avoir rien à foutre, tu répondrais tout de suite. Donc réponds tout de suite pour avoir l'air d'en avoir rien à foutre. Tu suis ? Fais nous confiance : Inception, meuf. Technique de ninja.
(Oui, nous sommes des femmes adultes, mûres, et accomplies).
Ou non, encore mieux : réponds tout de suite. Parce que si t'en avais vraiment rien à foutre, au lieu d'attendre une heure (pardon, 42 minutes et 27 secondes) pour avoir l'air d'en avoir rien à foutre, tu répondrais tout de suite. Donc réponds tout de suite pour avoir l'air d'en avoir rien à foutre. Tu suis ? Fais nous confiance : Inception, meuf. Technique de ninja.
(Oui, nous sommes des femmes adultes, mûres, et accomplies).
Elle : Ben je réponds quoi, alors ?
Nous : Tu réponds "Oui ?". Tu le forces à faire une phrase. A expliciter vaguement ce qu'il te veut, quoi. Tu le laisses se démerder.
Elle : "Oui ?"
...
Lui : "Ca va ?"
Nous : Ouh la la ça rame...
Nous : Ouh la la ça rame...
Elle : Je réponds quoi ? Je réponds quoi ? Je réponds quoi ? "Ca va très bien merci" ça fait la fille qui insiste sur le fait que ça va très bien sans lui. Il faut pas que j'aie l'air d'avoir un truc à prouver. Mais il faut pas que j'aie l'air d'aller mal non plus. Parce qu'il faut qu'il sache que je m'éclate sans lui pour de vrai, parce que je pense plus du tout à lui, tu vois, je m'en fous complètement. (Et sinon je fais comment pour qu'il sente dans mon texto que j'ai mis un wonderbra ?)
Nous : Euh... Mets "Et toi ?". Il t'écrit pas pour savoir comment tu vas, de toute façon. Il a un truc à dire, donc qu'il en vienne aux faits.
Elle : "Et toi ?"
...
Lui : "T'as pas répondu à la question"
Nous : Grands dieux. On va pas beaucoup avancer, à ce rythme là. Qu'est ce qu'il veut, au juste ? Attends : t'es restée un an et demi avec ce mec ? Et vous arriviez à communiquer ? Et vous en êtes là aujourd'hui ? Quelle tristesse.
...
Elle : "Ca va bien merci".
...
Long silence. Attente. Remplissage de verres. Allumage de clopes. Ambiance cellule de crise.
...
Lui : "Dac".
...
(Maintenant revenez en arrière et relisez le dialogue en gras, pour plus de transparence).
(Maintenant revenez en arrière et relisez le dialogue en gras, pour plus de transparence).
Nous : Ah ouais quand même... Ah ben ça valait le coup de t'écrire, dis donc.
Elle : Je réponds quoi ?!
Nous : Euh... Tu réponds rien. Tu réponds "Merci pour cet échange enrichissant". Ou "bouga bouga".
De toute façon, ça fait un moment déjà que je sais que les textos ne sont pas mes amis.
Illustration récente, à la soirée de Julie.
Julie : Mais tu sais qu'il t'a bien kiffée, à la dernière soirée, Gary ?
Moi : Non, Julie, tu confonds. C'est moi qui ai kiffé Gary à la dernière soirée.
Julie : Mais non, c'était réciproque, je te jure !
Moi : Non, Julie. Je t'assure. Ou alors il est vraiment vraiment autiste.
Julie : Mais attends, je te jure ! Il me l'a dit !
Moi : Julie, il m'a à peine parlé la dernière fois et là il vient de partir après m'avoir tout juste dit bonjour, je doute que ça soit le début d'une grande histoire d'amour.
Julie : Mais il est timide ! Attends, tu me crois pas ? Je vais te retrouver le texto où il me dit que tu lui as plu ! Je te jure. Attends, je cherche.... (fait défiler les textos sur son iphone) (longtemps)... Ah voilà j'ai trouvé !! Attends... (silence) Ah non merde c'était pas toi.
Hahahaha. Merci, Julie.
Donc, pour en revenir aux textos, souvent, c'est mieux d'appeler. Ou alors, parfois, c'est mieux de se taire tout court. Comme quand tu envoies un texto à deux heures du matin à ton ex pour lui dire que... Bref. Dans ces moments-là, il vaut mieux se taire.
Ou quand tu écris à Martin Cannavo, comme ça, out of nowhere, pour lui dire que toutes les licornes sont mortes. (Véridique). (Oui). (Je sais). Cela dit, il m'a répondu, hein : "Ah ouais ? Aïe. Mais c'est la cata, ça ! C'est arrivé comment ?" Il est adorable, Martin. Il va bien, d'ailleurs. Merci pour lui.
(Un jour il sera mien). (Je le sais. Un indien zarbi à moitié à poil me l'a dit dans un rêve).
Moi, par exemple, apparemment, j'ai perdu des points en parlant, l'autre jour.
En effet, vous apprendrez que Raphaël, ce gentleman, a eu, après notre dernière nuit ensemble (là), l'immense classe de me NOTER auprès de mes amis (qui sont aussi les siens, donc), sommet de galanterie pour lequel je tiens aujourd'hui à lui décerner la grande palme de l'élégance.
Comment ça vous voulez connaître ma note ?!! Quoi ?! Vous voulez dire que vous accordez de l'importance à un truc aussi minable, aussi immature, aussi bas, aussi.... Bon ok, il m'a mis un 17/20. (Hum *regarde ailleurs en se grattant le coude*).
Du coup, après m'être offusquée ("QUOI ?!! Non mais il a quel âge ce petit merdeux ? Mais c'est hyper irrespectueux ! Et c'est atrocement puéril ! Non mais au secours !"), j'ai quand même fait la blague : "Bon et sinon : 17/20 ?! Comment ça 17/20 ?? Ils sont passés où les trois points restants ?!"
Chris : Moi je crois que je sais (compte sur ses doigts). Tu les as perdus en prononçant trois mots : "Tu pars maintenant ?". (Huhuhu).
Bref, petite anecdote en passant juste pour dire queRaphaël est un goujat je suis un super coup.
Sinon samedi dernier j'ai rencontré des écrivains de mon âge qui vivent de leurs romans et sont publiés au Seuil et chez Actes Sud depuis dix ans (wesh je fréquente trop l'élite parisienne, t'as vu) et j'étais toute impressionnée et immensément jalouse. Mais bon, ils m'ont payé plein de coupes de champagne et on a dansé sur la Compagnie Créole (jet set style forever*) alors du coup j'ai oublié que je les détestais. Et puis je pouvais même pas les détester, de toute façon. Ils étaient bien trop sympa.
Ils se la racontaient même pas, ces enfoirés.
Ca m'a fait penser à BB, qui donne des cours de français à une grande mannequin brésilienne :
BB : Je te jure : ses hanches m'arrivent au niveau des seins ! ! Et elle se goinfre de petits gâteaux, elle fume comme un pompier, mais elle est toute mince et elle a une peau magnifique ! Je la hais ! Sauf qu'en fait non, je peux même pas la détester : elle est super sympa, cette pute !
Moi : Tu la détestes pas ? Non mais c'est que t'y mets de la mauvaise volonté, là, BB...
C'est un peu comme le chanteur de Sarah W. Papsun qui, non content d'être dans un groupe qui marche super bien, beau mec, sympa, et journaliste chez Télérama, vient en plus de sortir un livre.
Non mais les mecs vous voudriez pas en laisser un peu aux autres, dites ?
Quoique moi je m'en fous, hein :j'ai plein de talent je suis un super coup.
* Après cette longue soirée de grand luxe arrosée au champagne, cela dit, j'ai dû traverser Paris à pied - et par là j'entends "en chaussettes", parce que mes talons me tuaient les pieds - pour rentrer chez moi. Splendeur et misère des courtisanes, j'ai envie de dire.
Bon et aussi, rien à voir, mais aujourd'hui j'ai découvert ça et c'est très rigolo.
C'est un plan du métro de Paris avec les noms des stations en anagrammes.
Ca me fait penser à cette station de métro à Londres, Elephant and Castle, qui m'a toujours fait rêver. (Il y a très longtemps, c'est là que résidait l'Infante de Castille : avec les siècles, "Infant of Castile" est devenu "Elephant and Castle". True story. J'adore cette histoire).
Bref.
Je pourrais faire mille blagues sur ces anagrammes, mais en fait j'ai à faire, voyez vous.
Je dois passer à Villejuif - Paul Vaillant Couturier me faire vriller la jupe-culotte.
Je vous souhaite donc une bonne journée.
Bayane.
Ou quand tu écris à Martin Cannavo, comme ça, out of nowhere, pour lui dire que toutes les licornes sont mortes. (Véridique). (Oui). (Je sais). Cela dit, il m'a répondu, hein : "Ah ouais ? Aïe. Mais c'est la cata, ça ! C'est arrivé comment ?" Il est adorable, Martin. Il va bien, d'ailleurs. Merci pour lui.
(Un jour il sera mien). (Je le sais. Un indien zarbi à moitié à poil me l'a dit dans un rêve).
Moi, par exemple, apparemment, j'ai perdu des points en parlant, l'autre jour.
En effet, vous apprendrez que Raphaël, ce gentleman, a eu, après notre dernière nuit ensemble (là), l'immense classe de me NOTER auprès de mes amis (qui sont aussi les siens, donc), sommet de galanterie pour lequel je tiens aujourd'hui à lui décerner la grande palme de l'élégance.
Comment ça vous voulez connaître ma note ?!! Quoi ?! Vous voulez dire que vous accordez de l'importance à un truc aussi minable, aussi immature, aussi bas, aussi.... Bon ok, il m'a mis un 17/20. (Hum *regarde ailleurs en se grattant le coude*).
Du coup, après m'être offusquée ("QUOI ?!! Non mais il a quel âge ce petit merdeux ? Mais c'est hyper irrespectueux ! Et c'est atrocement puéril ! Non mais au secours !"), j'ai quand même fait la blague : "Bon et sinon : 17/20 ?! Comment ça 17/20 ?? Ils sont passés où les trois points restants ?!"
Chris : Moi je crois que je sais (compte sur ses doigts). Tu les as perdus en prononçant trois mots : "Tu pars maintenant ?". (Huhuhu).
Bref, petite anecdote en passant juste pour dire que
Sinon samedi dernier j'ai rencontré des écrivains de mon âge qui vivent de leurs romans et sont publiés au Seuil et chez Actes Sud depuis dix ans (wesh je fréquente trop l'élite parisienne, t'as vu) et j'étais toute impressionnée et immensément jalouse. Mais bon, ils m'ont payé plein de coupes de champagne et on a dansé sur la Compagnie Créole (jet set style forever*) alors du coup j'ai oublié que je les détestais. Et puis je pouvais même pas les détester, de toute façon. Ils étaient bien trop sympa.
Ils se la racontaient même pas, ces enfoirés.
Ca m'a fait penser à BB, qui donne des cours de français à une grande mannequin brésilienne :
BB : Je te jure : ses hanches m'arrivent au niveau des seins ! ! Et elle se goinfre de petits gâteaux, elle fume comme un pompier, mais elle est toute mince et elle a une peau magnifique ! Je la hais ! Sauf qu'en fait non, je peux même pas la détester : elle est super sympa, cette pute !
Moi : Tu la détestes pas ? Non mais c'est que t'y mets de la mauvaise volonté, là, BB...
C'est un peu comme le chanteur de Sarah W. Papsun qui, non content d'être dans un groupe qui marche super bien, beau mec, sympa, et journaliste chez Télérama, vient en plus de sortir un livre.
Non mais les mecs vous voudriez pas en laisser un peu aux autres, dites ?
Quoique moi je m'en fous, hein :
* Après cette longue soirée de grand luxe arrosée au champagne, cela dit, j'ai dû traverser Paris à pied - et par là j'entends "en chaussettes", parce que mes talons me tuaient les pieds - pour rentrer chez moi. Splendeur et misère des courtisanes, j'ai envie de dire.
Bon et aussi, rien à voir, mais aujourd'hui j'ai découvert ça et c'est très rigolo.
C'est un plan du métro de Paris avec les noms des stations en anagrammes.
Ca me fait penser à cette station de métro à Londres, Elephant and Castle, qui m'a toujours fait rêver. (Il y a très longtemps, c'est là que résidait l'Infante de Castille : avec les siècles, "Infant of Castile" est devenu "Elephant and Castle". True story. J'adore cette histoire).
Bref.
Je pourrais faire mille blagues sur ces anagrammes, mais en fait j'ai à faire, voyez vous.
Je dois passer à Villejuif - Paul Vaillant Couturier me faire vriller la jupe-culotte.
Je vous souhaite donc une bonne journée.
Bayane.
Non, rien à voir, je vous l'accorde.
Et une dernière chose :
Je tiens à dire que je suis globalement défavorable au zouk dans les magasins de bricolage.
Voilà. C'est dit.
Merci, j'ai bien ri ! (Oui, c'est tout con, mais c'est beaucoup ; disons que je n'ai pas ton talent pour l'écriture)
RépondreSupprimerBonjour, anonyme ! Ravie de t'avoir fait rire ! Et merci à toi pour le gentil commentaire !
Supprimeraaaaah Julie... Un peu après dans la soirée elle est venue me dire que le prince à boubou trouvais notre autre cousine très à son goût. Cette fille est pleine de tact.
RépondreSupprimerCool cette petite anecdote sur Elephant & Castle, j'en savais rien!
Et sinon, ça veut dire quoi ce faire vriller la jupe culotte? c'est sexuel?
C'est l'anagramme de Villejuif - Paul Vaillant Couturier : Un air vif lui vrilla la jupe-culotte.
SupprimerRegarde le plan, c'est hyper rigolo.
(D'ailleurs, à ce propos, t'as pas vu Mon slip ?)(Pardon).
oh et puis j'ai fait deux belles fautes d'orthographe ! Tu as raison le monde est analphabète.
SupprimerAlors mon mec habite entre "Gros bandits instaurés" et "un noble envolé"... Dois-je y voir un quelconque message subliminal de l'indien à poil????
RépondreSupprimerJe l'ignore, ma douce. Les voies de l'indien à poil sont impénétrables.
SupprimerPersonnellement je siffle juron. Mais je travaille à Huppé a pugiliste. Rien que de très pacifique donc.
RépondreSupprimerEn effet. Tu vis dans les beaux quartiers, dis-moi. Où ça ne doit pas siffler juron des masses, d'ailleurs. (Ce qui m'amène à mettre timidement en doute l'à propos de certains noms de stations... Mais chut, ça reste entre nous).
Supprimer(Je crois en effet que le sens et surtout l'esprit des stations ont été un peu mis de côtés par rapport au jeu de mot mais passons, passons. Là où ça siffle juron surtout (à défaut de jupons,parce qu'il pleut encore et y a plus de saisons) c'est à Bachoter sa brochure. D'ailleurs, à moins que la Brochure en question ne signifie "Fumer tue" je doute qu'il y ait beaucoup de bachotage à la station en question.
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