lundi 18 juin 2012

La princesse, la ballerine et le crapaud


Ce week-end, j'étais au mariage de la comtesse au château de Montastruc.

Tous les éléments étaient réunis pour vivre un conte de fée :
- le château était somptueux, 
- j'avais une belle robe,
- il y avait des écuries pour aller jouer à Jalna et forniquer dans la paille avec le fils du palefrenier. 

J'espérais évidemment rencontrer de beaux partis (pour aller jouer à Jalna, donc).
Plus précisément, je nourrissais en secret l'espoir de croiser le prince de Motordu : nous aurions pu nous installer tous les deux dans son grand chapeau, jouer aux tartes avec ses coussins, élever des troupeaux de boutons et avoir plein de petits glaçons et de petites billes pour qui j'aurais tricoté des bulles pour l'hiver. 

Malheureusement, le destin en a voulu autrement.
(A croire que les invités n'avaient lu ni Jalna, ni La Belle Lisse Poire du Prince de Motordu
(Oui je sais c'est difficile à concevoir mais certaines personnes, vous savez, sont tristement incultes) 
(Et là vous allez me dire : comment trouver l'amour dans une assemblée qui maîtrise aussi peu ses classiques ?)

J'étais pourtant extrêmement convaincante en princesse. En effet, j'ai : 
1) beaucoup bu, 
2) beaucoup passé la soirée à remonter ma robe bustier - qui tombait - avec un manque de grâce déconcertant, 
3) apparemment beaucoup montré ma culotte aux invités en faisant virevolter ma robe de soirée en mode French Cancan sur la piste de danse, 
4) beaucoup balancé ma ballerine dans les douves sans faire exprès.

En effet, comme chacun sait, tout château de conte de fée qui se respecte a des douves.
La piste de danse se trouvait donc près d'un petit muret qui donnait sur un gouffre : en bas, dans l'obscurité, il y avait les douves. 
Ainsi, lorsque, prise par le rythme endiablé de je ne sais quel morceau de Prince (justement), j'ai voulu me débarrasser de mes ballerines d'un petit lancé de jambe désinvolte, j'ai balancé - par mégarde - une de mes chaussures par dessus le muret, et vingt mètres plus bas.
(Oooops). 

Oui alors j'avoue, comme ça, ça peut sembler d'un glamour tout relatif : j'étais tellement pompette (les princesses ne sont pas "bourrées", non : elles sont "pompettes") que j'ai perdu ma chaussure et fini pieds nus avant de rentrer à cloche pied. (Bref, je ne sais pas me tenir).
Mais en même temps : gros potentiel Cendrillon !!


(Je chausse du 40, c'est grave ?)

Je n'avais moi-même même pas décelé le potentiel conte de fée de ce petit raté avant que l'Homme (qui par ailleurs m'a fait l'affront de venir avec une femme - non mais je vous jure, aucun savoir-vivre !) ne m'annonce le lendemain au brunch qu'il était parti le matin même dans les douves à la recherche de ma ballerine perdue (excusez-moi les mecs mais j'ai envie de dire "plus romantique tu meurs"). 
Sauf que, malheureusement, cruchasse que je suis, ne pensant pas une seule seconde qu'un prince charmant irait "chercher ma ballerine dans les douves" (non je le répète parce que sérieux, combien de fois vous pensez que ça se présente dans une vie, la possibilité de dire "il est allé chercher ma ballerine dans les douves" ?), j'étais allée la chercher moi-même une heure avant.
On n'a donc pas pu jouer à la pantoufle de vair. Pfff. Une belle occasion ratée. 

Où était donc sa cavalière à ce moment là, d'ailleurs ? Moi, perso, j'aurais pas trop aimé que mon mec aille chercher la ballerine d'une autre dans les douves. Mais bon, je dis ça je dis rien.
(Sa cavalière, à ce propos, était charmante. (Rageant). Autant je ne cautionnais pas trop Miss Dos Nu - en fait - Miss Dos Nu avec qui il n'a d'ailleurs apparemment absolument pas couché -, autant celle-ci était jolie et absolument adorable). 
(Ce qui m'a rendu ce garçon plus sympathique encore. La vie est mal faite).  

Je n'ai donc fricoté avec personne. 
Je me suis pourtant fait sérieusement courtiser par une fille très jolie ("Je suis comme toi, hips, je suis à 700% hétéro, hips, mais quand-même, hips, tu voudrais pas qu'on couche ensemble, hips ?") mais elle a fini par s'éclipser dans les fourrés avec mon cousin et une des dernières bouteilles de champagne.  (Mon cousin m'a donc officiellement piqué mon seul plan cul de la soirée ! Misère). 

Mais bon, je pense que c'est moi qui ai déconné. 
Maintenant que j'y pense, je me suis stupidement évertuée à faire la belle sur la piste de danse alors que - suis-je bête - ça n'était pas du tout là que ça se passait : j'aurais évidemment dû descendre dans les douves pour aller pécho un crapaud.
(Quand je pense à tous ces princes charmants prisonniers qui coassaient désespérément à quelques mètres de moi et que j'ai laissés passer, croyez-moi, j'ai les boules).
J'ai foiré, quoi. 
Dammit. 
Encore raté.


7 commentaires:

  1. PS : Sinon j'aime les douves, le seul endroit supportable dans un chateau!

    C'est là que les vieux morts écoutent les royalistes danser pendant que le peuple sue...

    Tu aurais dû te jeter dans les douves, plutôt que ta simple chaussure, un crapeau est certainement plus expressif que bien des humains!

    Sinon j'ai bien ri, surtout que maintenant je sais que tout est faux, donc je lis en paix!:p

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    1. Ah je t'arrête tout de suite : tout est vrai.
      Si j'écris un blog autobiographique, c'est justement parce que je manque désespérément d'imagination.
      Oui, il m'arrive d'exagérer pour le plaisir de la caricature - par exemple, je ne me suis en fait pas réellement réveillée dans la peau d'une poupée en plastique l'autre jour (pas de panique, donc) - mais sinon je n'invente rien.

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  2. je hais les mariages...pas étonnant que les crapauds étaient dans les douves : rares sont les hommes qui dansent et qui stagnent sur le dancefloor. Quand il n'y a pas de douves, ils matent depuis le bar - affligeant !
    Ce qui est drôle, c'est qu'un crapaud a peut-être reçu ta ballerine en plein front et se demande toujours à cet instant précis à qui elle appartenait ...ouais, il est permis de rêver...
    P.S. : il n'est, sauf erreur, nulle part fait mention de la pointure de Cendrillon. Quand tu vois que Paris Hilton chausse du 41 (42?), cela ne l'empêche pas de pécho tout ce qu'elle veut. Et puis, femme aux grands pieds, femme équilibrée...bon, c'est nul, je sors.
    A.

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    1. Mais bien sûr que si on connaît la pointure de cendrillon : elle a les plus petits pieds du royaume ! c'est comme ça que le Prince la retrouve puisqu'elle est la seule à avoir le pied assez petit pour rentrer dans la pantoufle(oui parce que qu'il a passé une soirée entière avec elle mais il se souvient pas de sa tête donc il a besoin de faire essayer une chaussure à toutes les meufs du royaume pour la retrouver : classe).

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  3. Ah ben ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à détester les mariages, sauf que je déteste autant le concept que cette pseudo fête d'un autre temps.

    Je suis d'accord avec A.. Un crapaud à peut-être reçu ta godasse en pleine tronche se demandant encore qui l'a jetée! Si tu avais sauté, il ne le se demanderait pas, et toi tu ne rêverais pas!


    Comme il est triste de rêver parfois, alors que tout pourrait être aussi limpide qu'une eau de source avec des crapauds charmants, des fées, des elfes partout partout et une belle jeune femme qui n'a plus à errer au milieu des couples telle une âme en peine avec comme seule armure sa sociabilité, son humour et sa beauté intérieure (pour la beauté physique on te fait confiance hein!:p (oui et puis de toute façon, c'est pas très important(encore que chez les humains, c'est en théorie que c'est pas important)) Souvent les mots sont comme le regard, il réflètent le visage de l'auteur (oui je sais je te passe de la pommade))

    PS : A part les princes charmants, je n'ai jamais vu personne débarquer avec un mètre pour estimer le rapport longueur/séduction/beauté d'une femme à travers sa taille de pieds. Je pense en revanche qu'ils ont un mètre pour mesurer d'autres parties du corps...

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  4. Ben moi j'ADORE les mariages... Parce que j'adore me faire belle et danser jusqu'au bout de la nuit (mais ça je peux le faire dans d'autres circonstances) mais surtout j'adore le faire en buvant plein de champagne et en mangeant plein de petits fours (c'est quand-même plus goûtu que la Leffe et les Pringles).
    PS : je suis une bombe, je vous dis !
    Inner Beauty is for amateurs :)

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  5. Ah ben, je suis certain que les les amateurs sont là, qu'ils s'agglutinent comme des mouches et que toi tu les bombardes d'insecticide histoire de faire tomber les plus bzzzzzzzzzzzzzavides de nectarine épidermique!

    Je rends hommage à ta beauté intérieure, celle qui transparaît dans tes textes, oui en tant que chevalier chabada ou choubidi, ou chiabidai (merde je ne connais plus mon titre exact) je dois garder une certaine éthique hein!:p

    PS : Je crois que tu es en effet une bombe, ça doit faire peur aux plus timides.

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